Madame la sénatrice, vous attirez mon attention sur la formation et la sensibilisation des élèves à un usage civique des nouvelles technologies, en particulier de l’internet.
J’avais naturellement pris connaissance de votre rapport, co-écrit avec le sénateur Yves Détraigne, intitulé La vie privée à l’heure des mémoires numériques, ainsi que de la proposition de loi que vous venez d’évoquer.
L’éducation à la citoyenneté en ligne est, bien entendu, l’une des missions de l’éducation nationale. C’est la raison pour laquelle l’éducation aux nouvelles technologies a été intégrée dans le socle commun des connaissances que tout élève doit maîtriser à l’issue de la scolarité obligatoire.
Comme vous le mentionnez, il est important de distinguer la maîtrise technique des outils numériques de leur usage éthique et responsable.
Le brevet informatique et internet, le B2i, qui s’adresse à l’ensemble des élèves des trois niveaux – école, collège et lycée –, tente déjà de répondre à ces deux enjeux. En effet, il s’agit non pas uniquement d’apprendre à se servir des outils, mais bien de former des utilisateurs avertis, capables de percevoir les possibilités et les limites d’un traitement automatique des données personnelles.
Le domaine 2 du B2i est particulièrement axé sur « l’adoption d’une attitude responsable et citoyenne ». L’objectif est que l’élève apprenne à connaître et à respecter les règles juridiques élémentaires associées à sa pratique, à protéger sa personne et ses données, ou à faire preuve d’esprit critique face à l’information et à son traitement.
Par ailleurs, les documents dont disposent les enseignants pour le B2i leur recommandent d’expliquer comment protéger sa vie privée, par exemple en ne diffusant sur internet que des renseignements en accord avec un responsable légal.
Autre signe de l’importance politique que nous accordons à cette question, le B2i collège a été intégré au diplôme national du brevet, et la validation des compétences est indispensable à l’obtention du diplôme.
Si l’on fait le bilan à la fin du collège, les résultats sont plutôt satisfaisants puisque, sur l’année scolaire 2008-2009, le domaine 2 du B2i, axé sur l’attitude responsable à adopter sur internet, a été validé par 78 % des élèves de troisième. On peut noter dans le même temps qu’un enseignant sur trois s’implique dans la validation des compétences du B2i par les classes de troisième, ce qui met en lumière leur engagement dans l’éducation au numérique.
Tout l’enjeu de cette intégration du B2i au cœur des enseignements est de passer d’une logique de stigmatisation des risques de l’internet à une logique d’usage civique raisonné, quotidien, à travers un certain nombre de mesures de prévention.
C’est bien par cette approche du numérique que l’usage pourra se déployer, non seulement à l’école, mais aussi à la maison.
Je serai donc très attentif à cette question, madame la sénatrice, et je pense que les propositions que vous avez formulées constituent une bonne base pour améliorer notre système.