Intervention de Roselyne Bachelot-Narquin

Réunion du 19 janvier 2010 à 9h30
Questions orales — Postes d'internes non pourvus en médecine générale

Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports :

Madame la sénatrice, votre question sur la situation de l’enseignement de la médecine générale touche un sujet qui constitue l’une de mes priorités depuis mon arrivée au ministère.

Curieuse coïncidence, si je puis dire, votre collègue Jean-Marc Juilhard m’a remis ce matin les conclusions du rapport dont je l’avais chargé sur la nécessité de promouvoir la création de maisons de santé pluridisciplinaires. Cet excellent rapport, qu’il a élaboré avec Annick Touba pour les infirmières, Bérengère Crochemore pour les internes de médecine générale, et Guy Vallancien pour les professeurs, met l’accent sur la formation et la promotion de la médecine générale pour faire vivre ces maisons de santé pluridisciplinaires. Votre question, madame la sénatrice, vient donc tout à fait à point.

Ma volonté a été de procéder à la mise en place rapide de la filière universitaire de médecine générale. C’est là une des conclusions, la plus importante peut-être, des états généraux de l’organisation de la santé que j’ai réunis au début de l’année 2008.

Depuis la rentrée 2009, je travaille concrètement avec Valérie Pécresse, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche – puisque nous partageons cette responsabilité –, au déploiement de cette filière. La loi du 8 février 2008 a permis d’en fixer le cadre légal. Celui-ci a été renforcé par la loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires, qui programme chaque année pendant quatre ans la nomination de vingt professeurs, trente maîtres de conférences et cinquante chefs de clinique des universités de médecine générale. Ainsi, de nombreux postes d’enseignants dans cette discipline ont été créés. En 2009, vingt-trois postes de chefs de clinique universitaires en médecine générale ont été ouverts, dix professeurs universitaires de médecine générale et vingt-trois professeurs associés ont été nommés.

Par ailleurs, j’ai souhaité que les efforts se portent sur la généralisation du stage de deuxième cycle de médecine générale. Les auteurs du rapport ont beaucoup insisté sur la nécessité de ce stage : elle vaut pour les médecins, elle vaut aussi pour les infirmières exerçant dans ces maisons de santé. La durée du stage sera redéfinie, l’indemnisation des enseignants renforcée et les objectifs reprécisés. Il s’agit de permettre aux étudiants de deuxième cycle de suivre ce stage le plus rapidement possible afin qu’ils puissent découvrir cette spécialité et la choisir ultérieurement.

Je me réjouis que 49 % des choix des futurs internes se soient portés sur la médecine générale en 2009, contre 37 % en 2004. Ce n’est pas suffisant, mais un mouvement est amorcé. Ces résultats confortent les actions que j’ai engagées en faveur de l’avenir de la médecine générale, qui reste une spécialité essentielle, au cœur de notre système de soins.

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