Intervention de Sophie Cluzel

Réunion du 15 octobre 2019 à 9h30
Questions orales — Réforme des établissements et services d'aide par le travail

Sophie Cluzel :

Madame la sénatrice, je vous remercie de votre question, qui me permet de préciser notre objectif, de vous faire part de notre vision et d’évoquer tout le travail que nous faisons dans la concertation.

Ce que nous voulons, c’est tout simplement offrir plus de choix aux personnes handicapées et leur permettre d’avoir de véritables parcours professionnels. Il n’est plus possible d’accepter, trente ans après la loi de 1987, qui fixait à 6 % le quota d’emploi de personnes handicapées, que les entreprises privées ne comptent que 3, 5 % de travailleurs handicapés – c’est un peu mieux dans le secteur public – et surtout que le taux de chômage de ces personnes soit aujourd’hui le double de celui de la population générale, avec une qualification moindre.

Il est urgent d’agir, et ce plus précisément.

Nous offrons en France un choix de parcours professionnels, que ce soient au sein des ÉSAT, entreprises protégées, usagers du secteur médico-social, ou des entreprises adaptées. Je pense également à l’emploi accompagné et à l’emploi dit « en milieu classique ». C’est une grande chance pour tous les travailleurs en situation de handicap.

Pour autant, ce parcours est encore trop rigide. Il nous faut absolument travailler sur la simplification et rendre possible les allers-retours en sécurisant les parcours. Tel est bien tout l’enjeu : sécuriser les parcours professionnels. Comment permettre à une personne en situation de handicap de faire des essais, de s’émanciper, de s’autoriser une petite prise de risques ? Il faut pour cela qu’elle soit bien accompagnée et qu’elle puisse revenir dans son ÉSAT si cela ne fonctionne pas.

Tel est l’objet de la mission que j’ai confiée aux inspecteurs. Il leur revient de mettre à jour les freins et, donc, les leviers qui permettraient de sécuriser les parcours professionnels des travailleurs handicapés. Sécuriser un parcours signifie bien accompagner la personne, mais aussi le collectif de travail. À cet égard, les ÉSAT constituent un vivier formidable d’experts sur les adaptations et d’éducateurs techniques sachant accompagner ces personnes. Il s’agit donc de faire la lumière sur ces questions, de voir où en sont exactement les ÉSAT aujourd’hui.

Les inspecteurs me rendront leurs conclusions en octobre. À partir de là, nous pourrons travailler avec les associations de personnes en situation de handicap, avec les personnes elles-mêmes, faire des préconisations et voir comment il est possible d’avancer sur ces questions.

Pour l’heure, je tiens à rassurer les associations : elles seront bientôt informées des préconisations de ce rapport et seront autour de la table pour les étudier. Telle est ma méthode : je travaille avec et pour les personnes en situation de handicap.

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