Madame la secrétaire d’État, en mars 2018, j’alertais déjà le Gouvernement sur les problématiques engendrées par la dangerosité pour la santé et l’environnement des terrains synthétiques. Aujourd’hui, la situation reste très préoccupante. Pour rappel, il s’agit de ces milliers d’hectares de gazons artificiels recouverts de granulats de pneus broyés, utilisés principalement pour des terrains de sports mis par les communes à la disposition des clubs sportifs.
Les résultats de l’étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) étaient ardemment attendus par tous. Finalement rendus publics en septembre 2018, ils n’ont pas été d’un grand secours, du fait d’une relative ambiguïté. En effet, si l’Agence révèle que l’analyse complète des études scientifiques disponibles fait état de faibles risques pour la santé, elle pointe cependant des risques potentiels pour l’environnement et, surtout, des limites méthodologiques rendant nécessaire une analyse plus large et plus approfondie. Il manque une véritable étude épidémiologique à long terme.
C’est dans ce contexte que les élus locaux, confrontés à une pression croissante de leurs administrés et faisant face à des dilemmes financiers importants, sont livrés à eux-mêmes pour trancher cette question. Certains choisissent de conclure de très importants marchés publics visant à déposer ces pelouses synthétiques. Cependant, les solutions de recyclage sont loin d’être effectives, ce qui conduit à des situations inquiétantes. Une fois retirées, ces billes de plastique sont soit stockées dans des décharges à ciel ouvert, soit dirigées vers des réseaux de sous-traitance à l’étranger, sans la moindre traçabilité.
À l’heure où les scandales industriels mettant en cause la santé de nos concitoyens ou la protection de l’environnement se multiplient, nous devons redoubler de vigilance et ne pas nous éloigner du principe de précaution. C’est pourquoi je vous demande, madame la secrétaire d’État, ce que vous comptez faire pour accompagner les collectivités locales dans la dépose et le recyclage de ces terrains, notamment en communiquant sur les risques et les bonnes pratiques.