Intervention de Yves Daudigny

Réunion du 15 octobre 2019 à 9h30
Questions orales — Suicides des jeunes dans l'aisne

Photo de Yves DaudignyYves Daudigny :

Monsieur le secrétaire d’État, j’aborde un sujet difficile. Je souhaite en effet attirer l’attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur l’absence de prise en charge adaptée, dans le département de l’Aisne, des jeunes filles de 12 à 16 ans autour de deux thématiques : le suicide et l’interruption volontaire de grossesse.

Selon le rapport de l’Observatoire national du suicide de 2016, l’Aisne connaît l’un des taux de suicide les plus élevés des départements français, compris entre 30, 90 et 30, 50 pour 1 000 habitants.

En Picardie, le taux d’hospitalisation pour tentative de suicide en médecine-chirurgie, chez les jeunes filles de 10 à 14 ans, s’élève à 7, 3 pour 10 000 habitants. Chez les jeunes filles de 15 à 19 ans, il est de 90 pour 10 000 habitants. Si le taux d’hospitalisation est élevé, l’Aisne souffre de l’absence de « postvention » et de prévention. Par ailleurs, l’Aisne détient le triste record du nombre d’IVG de jeunes filles de 12 ans.

Hélas, le département ne possède aucun sociologue ni aucun service permettant de faire des relevés de statistiques et d’analyses précis sur ces deux thématiques. Ce n’est pas un phénomène nouveau, mais les facteurs de vulnérabilité des jeunes s’accentuent avec la précarisation et la dégradation du niveau socioculturel de la population.

En 2009, 8, 3 % des jeunes du département présentaient des difficultés de lecture. Ils étaient 16 % en 2014 et 17, 7 % en 2019, contre une moyenne nationale de 10, 8 %. Le taux de pauvreté est aussi largement supérieur à la moyenne nationale.

Monsieur le secrétaire d’État, l’Aisne ne dispose d’aucun outil adapté pour répondre à cette problématique des adolescents et adolescentes. Les soignants de l’établissement de santé mentale du département de l’Aisne, très actifs, proposent la mise en place d’un groupe de recherche et de réflexion avec l’ensemble des partenaires et des services publics concernés.

Pour impulser sa création au niveau national, je sollicite votre appui ainsi que celui de Mme la ministre de la santé.

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