Intervention de Claude Atcher

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 16 octobre 2019 à 9h35
Audition de M. Claude Atcher directeur général du groupement d'intérêt public « coupe du monde de rugby france 2023 »

Claude Atcher, directeur général du groupement d'intérêt public « Coupe du monde de rugby France 2023 » :

Le rugby n'est pas un sport aussi universel que le football, et je pense qu'il ne le deviendra jamais. Il ne pourra pas s'adresser de la même manière à la population mondiale.

Malgré cela, il existe des différences de score concernant les matches de poule. Des nations sont aujourd'hui en quarts de finale pour la première fois de leur histoire. La Géorgie a largement défendu sa place, l'Uruguay a battu les Fidji. L'évolution est donc en marche. Les choses prendront cependant du temps. On peut penser qu'elles auront progressé en 2023. Par ailleurs, la Fédération internationale essaye d'aider certaines équipes du Tier 2 à améliorer leur niveau sportif.

Vous avez par ailleurs évoqué les jeux Olympiques et le rugby à sept. Celui-ci demande moins de joueurs et permet donc à plus de pays de le pratiquer. Les femmes peuvent y jouer plus facilement, car il nécessite des gabarits moins lourds.

Dans les pays asiatiques, l'augmentation du nombre de licenciées pratiquant le rugby à sept est de 37 %. Paradoxalement, les pays qui ont une culture du rugby plus développée le favorisent moins.

Je considère que le rugby à sept est complémentaire du rugby à XV. Certains veulent les opposer, mais c'est une erreur. Le rugby à sept aide à la promotion du rugby à XV. Les deux vont permettre au rugby de grandir et d'être plus populaire. Aujourd'hui, les États-Unis sont candidats à l'organisation de la coupe du monde en 2027, et les Russes ont mené une coupe du monde correcte. Je suis donc optimiste.

La décision d'organiser la compétition internationale au Japon a été prise en 2008. J'ai fait partie des quatre ou cinq personnes qui ont porté ce dossier. Des journalistes me font remarquer qu'il n'est pas très intelligent d'avoir organisé la coupe du monde au Japon en septembre-octobre, en pleine période des typhons.

Entre 1998 et 2008, pas un typhon n'avait dépassé le niveau 1. Notre climat a changé. Malheureusement, les phénomènes climatiques sont aujourd'hui amplifiés. Personne ne pouvait imaginer la puissance du typhon qui a dévasté le Japon le week-end dernier.

Lorsque la Fédération japonaise de rugby a décidé d'organiser le mondial 2019, ce n'était pas pour des raisons financières, comme pour le championnat du monde d'athlétisme, à Doha. Elle pensait même qu'elle allait perdre de l'argent, le Japon n'étant pas culturellement un pays de rugby. Il faut donc replacer les situations dans leur contexte.

La décision a été prise pour développer le rugby sur le continent asiatique. Cette coupe du monde va certes générer beaucoup d'argent, mais ce n'était pas l'objectif initial. Toutefois, 94 % des recettes seront redistribuées aux fédérations pour développer le rugby à travers le monde.

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