Si on veut lutter contre le réchauffement climatique, il est difficile de justifier le transport des équipes outre-mer. Les équipes doivent bénéficier des mêmes conditions de préparation pour garantir l'équité sportive. Il est donc compliqué de prévoir des camps de base outre-mer.
Nous avons proposé dans le dossier de candidature d'accueillir les équipes jusqu'à la finale. La règle de la compétition veut que les équipes quittent le territoire dans les 24 heures suivant leur dernier match.
Cette règle budgétaire a tout son sens, mais lorsque j'étais responsable de la coupe du monde 2007, j'ai mis l'équipe des Tonga dans l'avion six heures après leur dernier match ! Ce n'est guère facile à admettre en termes de valeurs sportives. En outre, tous ces joueurs voyaient la finale chez eux, devant leur téléviseur.
On a donc décidé d'inviter toutes les équipes jusqu'à la finale dans le cadre d'une convention avec la Fédération, qui va leur proposer un programme en fonction de leur lieu d'hébergement. Ce programme comprendra des échanges culturels et sportifs, dans les collèges, les lycées, sur le plan musical, etc.
On gardera des équipes dans la région où ils ont séjourné pendant la première phase de la compétition, ou on les enverra dans une autre région participer à l'animation du territoire. On peut même aller jusqu'à des matches de démonstration.
Certaines villes hôtes, qui vont avoir quatre matches, comme Saint-Étienne, n'auront plus de compétition fin septembre. On peut donc garder une équipe dans la région jusqu'à la finale. On invitera tous les joueurs à une grande fête le jour de la finale afin de leur permettre d'y assister dans le stade où ils auront joué.
Quant à la partie financière, je précise qu'un article figure dans la déclaration constitutive du GIP précisant les conditions de distribution du boni de liquidation de la coupe du monde de rugby. On espère tous faire des bénéfices.
En 2007, le bénéfice était de 34 millions d'euros. Sur le budget prévisionnel pour 2023, on est entre 50 et 80 millions d'euros de résultats, si on respecte l'ensemble des objectifs qu'on s'est donné, notamment en matière de contrôle des dépenses et de recettes.
Ce boni de liquidation sera distribué pour financer des actions de développement de projets portés par des associations reconnues d'utilité publique, votés par le conseil d'administration du GIP à la majorité qualifiée. L'État et la Fédération devront obligatoirement se mettre d'accord sur le financement de ces actions.
Ce n'est pas la Fédération française de rugby (FFR) qui attribuera le boni de liquidation. Toutes les collectivités peuvent y prétendre. Une ville peut avoir besoin d'un terrain synthétique du fait de l'augmentation de ses licenciés. Le boni peut servir à financer tout ou partie du terrain.