Vous avez raison, madame la sénatrice !
Selon cette étude, donc, qui fait le point sur le droit existant, il est loisible à un directeur d’école, avec le soutien de son ministre – mes propos ont été très clairs à cet égard –, d’interdire un accompagnement si la personne a des visées prosélytiques.
Vous pouvez, de chaque côté de l’hémicycle, décrire la réalité de deux façons différentes, car les deux aspects coexistent. Il existe des manières totalement naturelles et normales de vivre sa religion, quand d’autres correspondent à des poussées communautaristes dans certains quartiers. Encore une fois, les deux réalités coexistent. On peut donc toujours argumenter dans un sens ou dans un autre, et la loi viendra en quelque sorte écraser le réel.
Certains sujets sont en deçà de la loi et relèvent des pratiques quotidiennes. Nous ne devons pas laisser les directeurs d’école démunis. C’est pourquoi nous avons édicté des règles, via le vade-mecum de la laïcité et le Conseil des sages de la laïcité, de façon à nous adapter au cas par cas.
Soyez assurés que ma consigne au quotidien, notamment vis-à-vis des inspecteurs de l’éducation nationale, est d’aider les directeurs d’école confrontés à cette situation.
Encore une fois, ne généralisons pas ! Certaines situations de communautarisme confinent au prosélytisme actif, ne le nions pas. Mais il y a aussi des situations naturelles, qu’il convient de ne pas exagérer. Ces deux cas existent, nous le savons. L’état du droit et de la pratique doit donc permettre d’y faire face. Les textes dont nous disposons ainsi que mes discours adressés aux cadres de l’éducation nationale nous donnent les moyens de faire face à ces réalités.
Il est important, à ce stade du débat, de poser la question de l’utilité et de l’efficacité d’une telle proposition de loi si elle était adoptée, car les conséquences seraient contraires à l’objectif visé, ce qui n’était pas le cas pour la loi de 2004. Premièrement, elle aboutirait à uniformiser les réponses, alors qu’il n’y a pas lieu de le faire. Deuxièmement, elle cliverait, alors même que nous souhaitons emmener tous les enfants de la République dans la même direction.
Les exemples en outre-mer sont intéressants de ce point de vue. Les situations étant différentes, nous devons les régler différemment dans un esprit républicain.
Ayons confiance dans la République et dans le message des Lumières que nous donnons au travers de l’école de la République !
Vous avez raison, monsieur Assouline, la principale question est non pas ce dont nous parlons aujourd’hui, mais d’éviter les écoles hors contrat fondamentalistes, l’instruction à domicile totalement radicalisante, etc.
Le 13/11/2019 à 10:49, aristide a dit :
"Certaines situations de communautarisme confinent au prosélytisme actif, ne le nions pas."
Monsieur Blanquer fait certainement allusion à ce qu'il se passe dans les cantines scolaires des écoles de la République laïque. En effet il faut savoir que, par exemple dans les maternelles, les petits enfants ne sont pas autonomes, ils ne comprennent pas la religion et ils ne comprennent donc pas la distinction entre le porc et le sans porc, qu'il s'agit là d'un interdit religieux strict à respecter, cela ne les intéresse pas du tout. Du coup, pour faire respecter la distinction entre le porc et le sans porc, les adultes doivent alors faire un encadrement très strict, très rigoureux, et quand on parle de rigorisme religieux on sait ce que cela veut dire, afin de s'assurer que le petit enfant ne va pas manger du porc par volonté propre. Et il est arrivé bien souvent dans les cantines qu'un petit enfant réclame un menu avec du porc , alors que le personnel pense qu'il n'en mange pas. Et là il y a vérification dans les listes officielles relatives aux autorisations parentales afin de savoir si l'enfant mange ou non du porc, et s'il ne mange pas de porc, et bien contre le désir de l'enfant, contre sa volonté clairement annoncée de manger du porc, le personnel de la République va lui interdire de manger du porc, autrement dit il va faire en sorte d'appliquer la loi du Coran, et donc de faire du prosélytisme auprès de l'enfant récalcitrant.
De cette manière c'est bien le personnel de la République qui fait du prosélytisme en faveur de l'islam, il se permet de faire respecter scrupuleusement la charia contre la volonté expresse de l'enfant, contre sa liberté de conscience.
Donc que Monsieur Blanquer réfléchisse bien à ce que signifie le mot prosélytisme en milieu scolaire, il est ministre de l'éducation nationale, il se doit de faire un effort de réflexion sur tous les sujets, non pas seulement sur le voile supposé islamique.
La laïcité, c'est aussi un devoir de neutralité, dans le sens d'objectivité, et non pas d'esprit partisan : faire comme ceci quand ça vous arrange, et faire autrement quand ça ne vous arrange plus, la laïcité à géométrie variable, ce n'est évidemment pas de la laïcité.
Je pense par ailleurs que si les médias se lâchent autant contre le voile, c'est que ce n'est pas un ordre strict du Coran, c'est juste une recommandation, et finalement ça libère la parole contre l'islam. Le cochon, en revanche, ce n'est pas une recommandation, c'est un ordre strict, et là l' éducation nationale obéit, les médias s'écrasent, ils n'osent pas affronter le Coran, une recommandation on peut y aller, c'est tranquille, mais on ne s'élève pas contre les ordres stricts du Coran. Finalement l'éducation nationale, les anti-laïcs se conforment au Coran pour attaquer l'islam, ils sont eux-mêmes dépendants de l'islam pour faire leurs lois anti-islam.
Le 13/11/2019 à 10:15, aristide a dit :
"Selon cette étude, donc, qui fait le point sur le droit existant, il est loisible à un directeur d’école, avec le soutien de son ministre – mes propos ont été très clairs à cet égard –, d’interdire un accompagnement si la personne a des visées prosélytiques."
Donc selon monsieur Blanquer on ne peut pas interdire à qui que ce soit de porter un voile supposé islamique avant même la sortie scolaire, puisque on ne peut s'assurer du comportement prosélyte que pendant la sortie scolaire.
Dire avant même le début de la sortie scolaire que porter un voile supposé islamique revient à faire du prosélytisme est une ineptie intellectuelle complète, la personne ainsi accusée pourrait d'ailleurs se retourner contre l'accusateur pour diffamation.
Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui