La Banque de France estime aujourd'hui que 20 % des réserves de change mondiales sont détenues en euros, contre 63 % en dollars américains.
Un des objectifs de l'euro est de contrebalancer cette suprématie et de mieux protéger les intérêts des Européens. Cela suppose que les acteurs économiques, en particulier les établissements publics, utilisent l'euro pour les échanges et les financements internationaux. Or votre rapport d'activité montre que l'AFD finance des projets importants directement en dollars américains : entre avril et juin 2019, il s'agit de près de 400 millions de dollars ; pour le seul mois de décembre 2018, l'Agence a financé des projets à hauteur de 484 millions de dollars.
Par ailleurs, le programme d'émission obligataire de l'AFD comporte une proportion importante en dollars. Sur un encours global de 37,2 milliards de dettes émises par l'AFD, 25 % sont en dollars américains. On peut donc conclure qu'une part importante des activités de l'AFD se fait directement en dollars et que l'Agence paie des intérêts en dollars supérieurs à ce qu'elle pourrait obtenir en euros.
Pourquoi l'AFD utilise-t-elle le dollar américain de façon aussi significative ?