Au nom du groupe RDSE, je souhaite saluer l’excellent travail accompli par nos collègues Laurent Lafon et Jean-Yves Roux dans le cadre de la mission d’information sénatoriale sur les nouveaux territoires de l’éducation.
Me fondant sur les quinze préconisations de leur rapport, je tiens aujourd’hui à mettre en lumière la problématique de la définition des zones d’éducation prioritaires. Ces zones dites « REP » ou « REP+ » répondent à des critères cumulatifs : des critères sociaux, par exemple le pourcentage d’élèves issus des catégories socioprofessionnelles les plus défavorisées ou le taux de boursiers, et un critère géographique unique, à savoir le pourcentage d’élèves issus des zones urbaines sensibles.
Ainsi, les territoires ruraux, au sens de l’Insee, sont exclus du périmètre de ces zones d’éducation prioritaires, alors qu’ils sont eux aussi fortement affectés par des fractures tant sociales que géographiques, comme l’éloignement des lieux de pratique culturelle ou sportive. Je parle ici de 36 % de nos écoles et de 20 % de nos élèves.
La réalité d’aujourd’hui et les projections démographiques pour demain démontrent que l’offre scolaire de proximité dans ces territoires ruraux est un sujet à traiter prioritairement. Je vous propose donc de ne pas attendre, monsieur le ministre, pour faire évaluer les propositions de nos collègues, dans la perspective de leur application.
Évaluer l’indice d’éloignement géographique permettrait de mieux valoriser le travail des enseignants dans ces territoires et de rendre plus attractifs des postes aujourd’hui délaissés.
En Gironde, le dialogue de confiance qui s’est instauré entre les collectivités locales et l’éducation nationale déconcentrée s’est révélé décisif pour construire une offre scolaire adaptée aux réalités du terrain. Grâce à l’action pertinente de notre directeur académique des services de l’éducation nationale, François Coux, toute commune rurale est pleinement considérée, avec des recrutements sur profil et la prise de mesures de sauvegarde avant toute fermeture. Ce travail collaboratif va bien au-delà des contrats de ruralité. C’est un exemple qui a été relevé par la mission d’information.
Monsieur le ministre, à quand la redéfinition des zones d’éducation prioritaires ? À quand une généralisation de l’exemple girondin ?