Mon premier point concerne les maisons France Service. Je vous remercie d'ailleurs de vous être déplacée en Savoie. La situation est finalement simple. Nous disposons de maisons France Service qui seront labellisées et qui sont de petites merveilles. Si l'on examine bien, ce sont des maisons France Service situées dans une agglomération et disposant de personnel de qualité. Il faut des bâtiments, des équipements, et du personnel pour le fonctionnement. Or le recrutement représente un budget de 120 à 150 k€ incompressibles. Pour des collectivités qui disposent des moyens de financement, cela fonctionne. Malheureusement, le rural a pour caractéristique de compter moins de monde, moins de services et moins d'argent. Si l'on donne aux préfets ou aux maisons de services au public la même dotation, les maisons de services au public qui peuvent financer leur équipe fonctionneront très bien, et celles qui sont en milieu rural ne fonctionneront jamais. Si vous n'apportez pas les moyens pour un personnel de qualité, cela ne fonctionnera pas.
Des collègues sont à l'initiative d'une proposition de résolution pour généraliser la démarche de préfet simplificateur. En milieu rural, il y a besoin de mettre en oeuvre des services tout en ayant une compréhension. Je citerai par exemple le cas de deux communes jumelles, situées dans deux cantons différents, qui se sont regroupées dans une intercommunalité. Un boulanger et un tabac-presse situés à 150 mètres l'un de l'autre ont voulu se regrouper. L'autorisation préalable du service public était requise. Le temps d'attendre la réponse définitive de l'administration, l'un des deux commerçants avait divorcé et le projet tombait donc à l'eau. Dans un autre cas, La Poste ouvre un bureau dans une station de ski pour la saison hivernale, durant quatre mois. En dehors de cette période, on ne m'autorise pas à avoir le service postal dans le village en bas de la vallée. J'ai un exemple similaire avec un service de pharmacie. On me demande que la pharmacienne délivre les médicaments à domicile car elle ne peut pas installer de point de distribution à l'office du tourisme.
Ces exemples ne coutent rien à l'État. Ce sont des services très importants pour une petite commune. Pourtant, lorsqu'on les rencontre, les directeurs des services des finances publiques indiquent qu'ils ne souhaitent pas intégrer leur démarche dans une maison de services au public, affirmant que ce n'est pas leur travail.