Monsieur le secrétaire d’État, Anne-Catherine Loisier m’a chargée de poser sa question orale ; elle a un empêchement ce matin et vous prie de l’en excuser.
Mme Loisier appelle l’attention de Mme la ministre de la transition écologique et solidaire sur la représentation des entreprises du secteur éolien au sein de l’Office franco-allemand pour la transition énergétique (Ofate).
Cet organisme est supposé coordonner les politiques franco-allemandes. À cet effet, il a ses bureaux dans les locaux mêmes du ministère, et il est financé, pour plus d’un tiers, par celui-ci. Son comité de pilotage est notamment composé des quatre syndicats d’énergies renouvelables franco-allemands, et nombre des autres membres ont des intérêts particuliers de ce secteur. Il semble donc que le lobby éolien soit financé par le ministère lui-même…
Par ailleurs, le rapport franco-allemand d’Agora Energiewende et de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) indique que, « si des capacités nucléaires sont retirées du mix français, la compétitivité des centrales à charbon maintenues dans le système en Allemagne est améliorée ». L’Allemagne aurait donc doublement intérêt à ce que la France renforce ses capacités de production d’énergie éolienne, car non seulement elle compte de nombreuses entreprises dans ce secteur, mais en outre la baisse des capacités nucléaires françaises rendrait plus compétitifs les centrales à charbon et leur maintien en Allemagne.
Mme Loisier demande donc à Mme la ministre son analyse sur ces faits au regard des intérêts de la France en matière de politique énergétique.