Ce budget est insuffisant, alors qu'il concerne le département ministériel le plus sinistré. Et nous connaissons la misère de la police, de la gendarmerie, des armées, de l'hôpital, de l'éducation nationale... Mais c'est la justice qui est systématiquement sacrifiée, depuis des décennies. Cela a des répercussions en amont, notamment sur les forces de sécurité intérieure - et notre système carcéral est, plus encore que les quartiers, une zone de non-droit. Il y a une vraie distorsion entre la position officielle, qui est de rapprocher la justice des citoyens, et les mesures de gestion, qui ne favorisent pas la subsidiarité. La suppression des juges d'instruction peut n'être qu'un préalable à la mise en cause de certains tribunaux de grande instance, voire de certaines cours d'appel. Cette logique de concentration ne rime pas forcément avec rationalisation. Quand on allonge les circuits et qu'on décontextualise, le citoyen est perdant, car l'administration est moins efficace.