L'OFII se concentre entièrement sur sa mission consacrée à l'asile, au détriment de ses autres missions relatives à l'intégration.
Vous regrettez le manque de sincérité des prévisions, mais peut-on vraiment anticiper l'évolution des flux migratoires ? Je pense qu'il faut rester humble. On se souvient qu'il y a eu une explosion des flux migratoires en Europe en 2014-2015, mais pas en France.
Si je considère comme vous ce budget scandaleux, c'est surtout parce que moins de la moitié des demandeurs d'asile peuvent être accueillis dans le dispositif national d'accueil. L'absence d'accueil des « dublinés » qui vivent dans la rue devient la norme pour tous, alors que c'était auparavant l'exception. Même durcissement constaté avec la transformation de la carte de retrait en carte de paiement, sous prétexte de ne pas alimenter les trafics. Se pose aussi la question du droit d'accès au travail pour les demandeurs d'asile, qui n'est pas conforme au droit européen. Un budget sans effort sur l'hébergement durable, qui privilégie l'hébergement d'urgence très coûteux, est un scandale.
Je suis perplexe concernant les quotas, car l'immigration liée au travail est très faible en France. La lutte contre la fraude doit passer par un renforcement de l'usage de la biométrie que la police n'a pas actuellement les moyens d'exploiter, ce qui n'est pas normal. Les certificats de nationalité française qui sont délivrés devraient pouvoir être sécurisés grâce à ces techniques. En définitive, je retiens qu'il n'y a dans ce budget ni politique d'accueil ni politique d'intégration.