Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, les articles 10 et 12 de la loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement prévoient respectivement que « l’État veillera à réduire les pollutions et les nuisances des différents modes de transport » et « de faire baisser le bruit au voisinage des aéroports par optimisation des procédures d’approche et de décollage des avions ».
La Direction générale de l’aviation civile propose un certain nombre de mesures, notamment en ce qui concerne le plan de circulation des avions de Roissy, dont les trajectoires de manœuvres d’atterrissage seraient prochainement relevées de 300 mètres, étendant ainsi la zone d’approche de plusieurs kilomètres vers l’est. Ces modifications se feront au détriment de nouvelles populations, sans pour autant, semble-t-il, améliorer sensiblement la qualité de vie de celles et de ceux qui subissent déjà ces nuisances.
C’est ainsi qu’une quarantaine de communes au sud du département de l’Aisne subiront immédiatement les conséquences de ce projet. Or l’établissement de la charte du développement durable de l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle devrait permettre une réduction significative, durable et contrôlée des nuisances, en priorité la nuit, sans simplement transférer des nuisances d’une population sur une autre…
Les Axonnais se verront ainsi pénalisés à plusieurs titres : outre les nuisances sonore, visuelle et atmosphérique quotidiennes qu’ils supporteront en lieu et place de la tranquillité recherchée lors de leur installation, ils risquent fort de voir les prix de l’immobilier être dévalués. En effet, près de trois cents avions par jour survoleront ces communes à partir du mois de septembre prochain.
L’enquête publique qui vient de s’achever s’est conclue par plusieurs registres de doléances. On a enregistré également des pétitions, la création de collectifs de défense, ainsi que l’organisation de manifestations de riverains dans les communes concernées.
Je demande donc, monsieur le secrétaire d’État, que les élus soient rapidement entendus sur ce dossier – ils n’en ont été informés que tout récemment, alors même que le dossier daterait de 2007 –, mais aussi et surtout qu’ils soient consultés.
Pouvez-vous également nous exposer les projets en matière de développement des terminaux de fret aérien alternatifs à Roissy, qui concentre déjà 90 % du fret aérien en France et est responsable de la majorité de ces nuisances ?