Monsieur le ministre, le 12 janvier dernier, le leader mondial de la salle de bains Ideal Standard International, arguant d’une chute importante du marché de la salle de bains traditionnelle, a annoncé brutalement et sans préavis la fermeture de deux sites français de production, dont celui de Dole, dans le Jura.
Or cette usine de Dole, longtemps spécialisée dans la fabrication des radiateurs en fonte, avant sa reconversion dans le sanitaire, faisait partie du paysage industriel de la région depuis plus de cent ans. À Dole, pour beaucoup, c’était « les radias ». Plusieurs générations de jurassiens ont travaillé dans cette usine.
Tout cela appartient désormais au passé. L’usine a en effet éteint son four le 22 avril dernier. Après s’être battus pour le maintien de l’activité industrielle, les 163 salariés concernés ont finalement accepté, au début du mois d’avril, un plan de sauvegarde de l’emploi. Il nous faut convenir que, au-delà du gâchis économique, les négociations ont été satisfaisantes sur le plan humain, la direction du groupe américain ayant engagé 35 millions d’euros pour les deux sites.
Il ne faut toutefois pas se leurrer. Avec le reclassement professionnel, le plus dur reste à venir, dans une région où les emplois industriels sont peu nombreux. Le bassin dolois, comme le Jura tout entier, a subi très durement la crise économique, avec notamment, à proximité de Dole, la disparition de Tefal à Dampierre.
Il reste à régler le devenir des 40 000 mètres carrés du site industriel. Sur ce point, un autre challenge s’engage. Le groupe Ideal Standard doit, là aussi, assurer ses responsabilités, en termes de dépollution comme de réimplantation de nouvelles activités industrielles. L’État, dans le cadre du contrat de développement économique, doit également intervenir, comme il s’y est engagé.
Subsistent beaucoup d’incertitudes et surtout d’inquiétude. Le site sera-t-il classé « amiante » pour parer à toute éventualité concernant les anciens salariés, qui, pour certains, ont travaillé dans des conditions difficiles ?
En tout état de cause, une page se tourne sur cette importante usine de la région, sans que l’on sache très bien ni comment ni par qui sera écrite la suivante.
Une réunion avec les élus s’est tenue à Matignon en février dernier. Monsieur le ministre, pourriez-vous nous faire un point sur l’engagement de l’État dans cette affaire ? Quelles sont les voies recherchées pour maintenir la vocation industrielle de Dole, derrière le leader que représente Solvay ?