Intervention de David Assouline

Réunion du 26 novembre 2019 à 14h30
Loi de finances pour 2020 — Article 31

Photo de David AssoulineDavid Assouline :

Ces réponses sont vraiment insuffisantes.

Monsieur le rapporteur général, vous ne pouvez pas être spécialiste de tous les sujets. Vous évoquez des films américains qui auraient été achetés plus cher par le service public : de quels films s’agit-il ? C’est dérisoire par rapport aux enjeux dont il est question !

Aujourd’hui, l’essentiel de la création audiovisuelle française – je parle bien de la création –, y compris dans le domaine du cinéma, est supporté par l’audiovisuel public. S’il n’existait pas, il n’y aurait pas de cinéma français ! Il y a Canal+ et l’audiovisuel public.

Très franchement, quand on voit la multitude des programmes offerts par Radio France, avec France Culture ou France Inter, par exemple, il faut reconnaître qu’il y a de la qualité.

Et puis, mes chers collègues, puisque nous sommes tous attachés aux territoires, je vous préviens que vous allez être sollicités à chaque fois qu’une antenne de France 3 Régions ou de France Bleu sera fermée sous prétexte d’une fusion ou d’une rationalisation. Et à ce moment-là, vous nous expliquerez que vous ne voulez pas qu’elles ferment chez vous. Sauf que tout cela est prévu ; il s’agit d’un plan global !

Monsieur le rapporteur général, j’ai donné des chiffres sur le tarif de la redevance en Europe. Je ne vois pas pourquoi la France serait la dernière de la classe ! Et je ne vois pas non plus, dès lors qu’elle est dernière de la classe, pourquoi on nous propose aujourd’hui de diminuer le montant de cette contribution, alors qu’il faudrait au contraire l’augmenter.

Le Gouvernement décide cette mesure, alors que l’audiovisuel public évolue dans un environnement marqué par la concurrence des GAFA et du privé, avec TF1 notamment. Mes chers collègues, connaissez-vous beaucoup de pays où c’est le privé qui détient la première chaîne ? Moi pas !

Et avec tout cela, on nous dit que l’on va bientôt faire une loi pour renforcer l’audiovisuel : ce n’est franchement pas sérieux ! Jusqu’ici, ces sujets faisaient consensus au Sénat. Nous étions tous attachés, certes avec quelques nuances, à ce que l’audiovisuel public puisse vivre. Après tout, c’est lui qui finance la création et qui nous garantit une certaine qualité – c’est d’ailleurs la raison pour laquelle certains ont voulu l’émanciper de la publicité et le soustraire à la dictature de l’audimat.

Je ne comprends pas ce qui est en train de se passer au moment même où il faudrait a minima garantir les ressources. Personnellement, j’ai toujours proposé que l’on donne davantage d’argent à l’audiovisuel public. Aujourd’hui, je me contente de demander le maintien des financements à un niveau identique à celui de l’année dernière, ce qui correspond en réalité à leur baisse, puisque le coût de la vie augmente.

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