Intervention de Franck Menonville

Réunion du 28 novembre 2019 à 10h45
Loi de finances pour 2020 — Sport jeunesse et vie associative

Photo de Franck MenonvilleFranck Menonville :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, cette année encore, les crédits de la mission « Sport, jeunesse et vie associative » sont en hausse de manière significative par rapport à l’année précédente : +10, 7 % en autorisations d’engagement et +11, 6 % en crédits de paiement.

Si l’on est tenté de se réjouir pour ce parent pauvre du budget de l’État, le constat est néanmoins à nuancer, car, tout comme l’année passée, cette augmentation des crédits dédiés au sport s’explique par les besoins de financement liés aux jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.

L’année 2020 verra d’ailleurs l’engagement des premières dépenses pour les infrastructures de cet événement sportif d’envergure, que nous attendons tous, et qui nous permettra de mettre en avant tant notre pays que notre culture du sport.

Mais, pour développer la culture et la pratique du sport sur tout le territoire, il est indispensable de maintenir des financements importants hors jeux Olympiques.

Or, depuis 2017, les crédits qui leur sont affectés diminuent : de plus de 10 % en trois ans. Si de nombreux sites seront construits et rénovés avec les meilleures technologies en vue des jeux Olympiques, avant de profiter aux utilisateurs, les compétitions se dérouleront majoritairement en Île-de-France. Les besoins en matière d’infrastructures sont certes évidents sur ce territoire, mais les autres régions ne doivent pas être oubliées.

Il faut rappeler que la pratique régulière du sport est primordiale en matière de santé et de bien-être. Elle l’est également en termes d’éducation : le sport est une formidable école de la vie. Il favorise et véhicule des valeurs essentielles dans notre République. Nous devons donc y allouer un budget adéquat pour une pratique du sport encouragée et facilitée à l’endroit de tous nos concitoyens et, surtout, sur tous les territoires. Je tiens d’ailleurs à souligner que beaucoup de grands champions ont commencé leur carrière dans de petits clubs.

Dans ce cadre, la vie associative est primordiale. Notre groupe Les Indépendants s’était déjà inquiété l’an dernier de la dotation très insuffisante du Fonds pour le développement de la vie associative. Quand on connaît l’importance du tissu associatif pour la cohésion de notre pays, on ne peut qu’en appeler à un budget plus ambitieux.

Je tiens à saluer la mise en œuvre cette année – enfin ! – du compte d’engagement citoyen, qui permettra de faire le pont nécessaire avec la formation professionnelle. Mais, encore une fois, nous devons être attentifs à son financement. Les 11, 5 millions d’euros pour l’année prochaine pourraient ne pas être à la hauteur des engagements pris.

Ce budget prévoit le financement du service national universel, ce qui constitue une autre première. L’objectif de l’exécutif est de développer ce dispositif dans les années à venir pour toucher 400 000 jeunes en 2022. C’est louable. Cette première année sera un test intéressant, afin de calibrer les financements pour les années suivantes.

Je souhaite évoquer la création de l’Agence nationale du sport. Elle marque un tournant dans notre politique du sport, à la fois pour la pratique de haut niveau et pour celle, plus classique, qui touche chacun d’entre nous. Ces pratiques doivent être encouragées.

Concernant les moyens humains, l’inquiétude est toujours de mise à propos des conseillers techniques sportifs. Nous resterons attentifs à leur sort et à la pérennisation des postes.

Je terminerai en évoquant le soutien indispensable aux fédérations. Certains sports sont dans une situation confortable, car ils disposent d’une tribune médiatique et d’une manne financière leur permettant d’appréhender l’avenir. Il y a un réel besoin de financement pour d’autres disciplines moins connues, de sorte qu’elles puissent survivre dans nos territoires. Ils sont généralement mis sous les projecteurs lors de grandes épreuves, comme les jeux Olympiques ou encore les championnats du monde.

Le sport véhicule des valeurs essentielles pour notre République que sont l’engagement, le courage, la persévérance et la tolérance. Il favorise aussi le vivre-ensemble.

Dans sa majorité, le groupe Les Indépendants s’abstiendra sur les crédits de la mission.

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