Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, je tiens à saluer la richesse de nos échanges de mardi dernier en commission de la culture, de l’éducation et de la communication. Je tiens à réaffirmer ici, comme je l’ai fait à l’Assemblée nationale, mon souhait que chacun ressente combien je veux faire du ministère des sports la maison du sport français. Cette maison est la vôtre, mesdames, messieurs les sénateurs, d’autant que vous êtes les représentants des collectivités territoriales, qui sont les acteurs majeurs du développement du sport en France.
Vous me l’avez dit mardi dernier, le Sénat aime le sport ! La création de l’Agence nationale du sport traduit notre amour commun pour le sport, notre volonté d’associer, de manière assez inédite, les collectivités territoriales aux choix faits quant à la destination des crédits de l’État. Permettez-moi de penser que c’est aussi cela qui a conduit les commissions du Sénat à émettre un avis favorable sur le projet de budget qui vous est présenté aujourd’hui.
L’historique récent du budget de mon ministère fait apparaître une courbe clairement ascendante de l’engagement de l’État pour le sport. Le budget exécuté en 2018 est marqué par un niveau inédit de la dépense publique en faveur du sport depuis dix ans. Le budget de 2019 montre une augmentation de nos crédits d’intervention. Enfin, ce projet de budget pour 2020, malgré tout ce qui peut en être dit, témoigne de la préservation des crédits alloués par l’État au sport, assortie d’une nouvelle gouvernance partagée et d’une volonté de tous les acteurs de s’impliquer de manière plus cohérente et importante. En effet, à périmètre constant, ces crédits progressent de près de 10 % – de 9, 4 % exactement. Nous tenons à votre disposition les différents tableaux, mesdames, messieurs les sénateurs : il n’y a pas eu de baisse de 11 %, comme j’ai pu l’entendre dire, mais clairement une augmentation du budget de l’État en faveur du sport.
Je voudrais rassurer Mme Brulin sur les effectifs de mon ministère : il comptera 3 223 postes en 2020, auxquels s’ajoutent les 800 agents de l’État présents dans les Creps. Certes, il est appelé, comme tous les autres ministères, à faire un effort, mais celui-ci – 42 postes en moins pour 3 223 postes – peut être qualifié de raisonnable et ne représente nullement une menace de disparition du ministère. À quatre ans des jeux Olympiques, nous aurions tous intérêt à partager la dynamique positive qui anime les agents du ministère des sports. Une telle perspective n’appelle pas, de toute évidence, la disparition de celui-ci !
Par ailleurs, nous avons inscrit dans ce projet de budget une hausse de 10 % des primes pour les médaillés olympiques et leurs entraîneurs. Un montant de 90 millions d’euros sera dédié au développement de la haute performance et, en lien avec celle-ci, les crédits consacrés à la lutte contre le dopage augmenteront de 7, 5 %. Nous consacrerons 6 millions d’euros à l’accueil de grands événements sportifs au cours de l’année 2020. Enfin, les actions de soutien du CNDS seront reprises par l’Agence nationale du sport : ce sont ainsi 15 000 associations et 250 équipements qui seront soutenus par l’État en 2020.
Je considère que ce projet de budget est à la hauteur de nos ambitions, sachant que la mobilisation de l’État en faveur du sport ne se limite pas à mon ministère. Le 4 novembre dernier, par exemple, nous avons réuni un comité interministériel consacré aux jeux Olympiques. En est ressortie l’idée, évoquée par l’un d’entre vous, de mettre en place un « jaune » budgétaire ad hoc, à laquelle nous sommes totalement favorables.
Nous avons mobilisé, avec Frédérique Vidal, 20 millions d’euros sur cinq ans pour la recherche au service de la haute performance. Avec Julien Denormandie, nous avons inscrit le sport dans les contrats de ville. Nous avons prévu 55 millions d’euros d’investissements, au titre du programme d’investissements d’avenir (PIA), dans des start-up actives dans les domaines de l’écologie et des innovations au service du sport. C’est pourquoi il nous paraît intéressant de ne pas considérer, dans notre débat d’aujourd’hui, que le seul budget du ministère des sports : il convient de prendre en compte les crédits apportés par d’autres ministères.
Cela a été souligné, un budget, ce n’est pas que des chiffres. Aujourd’hui, nous avons plus que jamais besoin d’accompagner nos sportifs pour réussir les jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo. Il nous faut aussi bâtir la déclinaison territoriale de l’Agence nationale du sport avec les territoires, avec vous, leurs représentants, avec les fédérations, avec le monde économique. La réforme que nous sommes en train de mener, avec Gabriel Attal, permettra un rapprochement de nos services et de ceux de l’éducation nationale afin de mieux promouvoir le sport à l’école.