Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, mes premiers mots seront pour remercier nos rapporteurs spéciaux et nos rapporteurs pour avis. Ceux-ci nous ont apporté en peu de temps beaucoup d’informations et nous ont fait part de réflexions que nous pouvons partager, même si nos conclusions présentent quelques nuances avec les leurs.
Mon groupe entend en effet saluer un budget qui répond à un objectif politique.
L’engagement avait été pris d’augmenter les effectifs de la police et de la gendarmerie, peu d’entre nous seraient prêts à en discuter le bien-fondé. Il est en cours de réalisation, avec les particularités attachées à l’arrivée dans une profession nécessitant – ô combien ! – une formation : un délai est nécessaire avant la mise en activité sur le terrain des personnels recrutés.
Des coûts budgétaires associés à cette politique sont à la hauteur de l’objectif en matière de personnels. Il faut savoir ce que l’on veut : le Gouvernement, conformément aux engagements pris par le Président de la République, souhaite accroître les effectifs, c’est ce qui est en train de se produire. En outre, des plans d’amélioration des rémunérations sous différentes formes sont engagés, certains en cours depuis plusieurs années, mais enrichis depuis deux ans. Ils emportent également des répercussions budgétaires.
S’il me semble logique d’en prendre acte, en émettant éventuellement quelques avertissements, nous ne pouvons qu’approuver cette politique, sur laquelle nous nous sentons engagés.
Mes chers collègues, nous sommes tous placés devant un défi de cohérence au cours des discussions budgétaires. Nous sommes en effet préoccupés par la maîtrise des dépenses publiques, mais nous souhaitons également, sur chaque budget en débat, une augmentation des crédits. Chacun doit donc assumer sa part de responsabilité.
Pour notre part, tout en constatant que se poursuit la maîtrise des déficits, nous approuvons les effets budgétaires de la priorité accordée à la sécurité publique, au même titre qu’à la défense et à l’éducation.
En revanche, nous entendons les observations de nos collègues rapporteurs sur le besoin de crédits consacrés au matériel et à l’investissement et nous attendons que le ministre nous fasse part de son plan pour le renforcement de ces domaines.
Pour revenir d’un mot sur le personnel, nous souhaitons exprimer notre vigilance sur les effectifs en tension opérationnelle, c’est-à-dire ceux de la police et de la gendarmerie nationale. Nous savons tous à quel point ces personnels ont subi des surcharges et nous savons que le ministre et son secrétaire d’État sont au contact des forces et très attentifs aux risques qui résultent de cette situation de sursollicitation.
Monsieur le ministre, nous sommes à votre écoute pour savoir comment vous entendez poursuivre l’opération de résorption des heures supplémentaires et gérer les récupérations et les prises de congés de manière que l’ambiance sociale, professionnelle et humaine à l’intérieur des unités retrouve une certaine sérénité face aux sollicitations opérationnelles intenses, que nous savons tous justifiées.
À ce sujet, le développement de la réserve dans la police nationale et dans la gendarmerie reste, à mes yeux, un point fort nécessaire de la politique de ressources humaines. Sur ce point également, nous sommes à l’écoute du Gouvernement.
C’est sur la base de cette position politique simple que notre groupe fera exception – si j’ai bien compris – et approuvera ces crédits.