Intervention de Franck Menonville

Réunion du 2 décembre 2019 à 10h00
Loi de finances pour 2020 — Investissements d'avenir

Photo de Franck MenonvilleFranck Menonville :

Nous avons trop longtemps repoussé les réformes structurelles engagées aujourd’hui. C’est parce que nous avons manqué de sérieux budgétaire que nous avons moins de marges de manœuvre. En laissant filer notre dette, nous avons aussi un peu renoncé à notre liberté d’action.

Il y va de la résilience de notre pays face aux aléas économiques et géopolitiques. Que se passera-t-il quand les taux remonteront ? Certes, le choc sera certainement moins brutal que ce qu’annoncent les crieurs d’apocalypse, mais il est inévitable dans le temps. Il importe donc de se prémunir contre ces incertitudes qui hypothèquent notre avenir.

C’est pourquoi l’augmentation de 5 milliards d’euros des crédits alloués aux dégrèvements ne constitue pas vraiment une bonne nouvelle, quand bien même il s’agit de crédits évaluatifs, et non de plafonds de dépenses.

Il paraît crucial d’accélérer le désendettement de l’État. Les cessions d’actifs décidées par le Gouvernement et actées dans le cadre de la loi Pacte devraient y contribuer. Si le doute est permis et même requis lorsque l’État se désengage d’entreprises aussi performantes et stratégiques que celles-ci, le choix de réorienter les moyens qui seront ainsi obtenus vers le financement de l’innovation me semble néanmoins judicieux.

C’est dans cette lignée que s’inscrivent les crédits alloués au programme d’investissements d’avenir : 35 milliards d’euros avaient été investis dans le cadre du premier programme, en 2010, 12 milliards d’euros dans le deuxième, en 2014 ; ce sont à présent 10 milliards d’euros qui seront investis dans ce troisième programme. Ce choix permet d’articuler obligation de responsabilité budgétaire et nécessité d’investir dans le futur.

Il est sans doute trop facile de regretter, en même temps, que le désendettement de l’État et sa stratégie d’investissements soient trop peu ambitieux. Pour le groupe Les Indépendants, il s’agit plutôt là d’alléger le poids du passé sans obérer l’avenir.

Nous soutenons la mobilisation de fonds visant à financer l’innovation de rupture afin de préparer notre pays aux enjeux de demain. Nous encourageons vivement le Gouvernement à poursuivre ses efforts pour maîtriser la dépense publique, car nous sommes encore bien loin de l’équilibre.

Nous voterons donc les crédits de ces missions.

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