Intervention de Laurent Nunez

Réunion du 3 décembre 2019 à 9h30
Questions orales — Devenir de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires

Laurent Nunez :

Madame la sénatrice, nous connaissons, comme vous, l’importance des sujets liés à la prévention et à la lutte contre les dérives sectaires, sous toutes leurs formes et dans les différents secteurs de la vie sociale au sein desquels ces dérives peuvent aujourd’hui se manifester. J’ai déjà eu l’occasion de le rappeler, en répondant ici même à une question d’actualité au Gouvernement, ces dérives prennent des formes très évolutives et nécessitent un suivi le plus fin possible.

Une part de l’activité de la Miviludes pose aujourd’hui des questions de synergie et de partage de compétences avec d’autres organismes, qui n’existaient pas au moment de la création de cette mission, comme, effectivement, le secrétariat général du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation.

De plus, la Cour des comptes a formulé, en 2017, plusieurs observations sur l’organisation et le fonctionnement de la Miviludes, en évoquant l’option de son rattachement au ministère de l’intérieur. D’ailleurs, il est de bonne administration que l’action publique relève des ministères ; cela permet au Premier ministre et à ses services de se concentrer sur leur rôle d’impulsion, de coordination et d’arbitrage.

C’est dans ce contexte que le Gouvernement a décidé de rattacher la Miviludes au ministère de l’intérieur, où elle pourra exercer ses missions en pleine articulation avec les missions exercées au titre de la lutte contre les nouvelles formes de radicalité et certains phénomènes d’emprise.

Toutefois, je tiens à vous rassurer, madame la sénatrice, cette nouvelle organisation ne compromet pas la bonne prise en compte de la variété des problématiques liées aux dérives sectaires.

Je réitère en outre deux engagements devant vous : d’une part, il n’est pas question d’abandonner les missions confiées à la Miviludes ni de laisser se perdre un bilan de vingt années d’action publique contre les dérives sectaires, et nous continuerons donc naturellement à y apporter les moyens nécessaires ; d’autre part, nous veillerons à ce que la nouvelle organisation préserve la bonne prise en compte de la spécificité des phénomènes sectaires.

Bien évidemment, nous ne réduisons pas la question des dérives sectaires à la seule problématique de la radicalisation djihadiste ; que les choses soient dites clairement. Les missions de la Miviludes n’ont pas vocation à être dissoutes dans celles d’autres organismes ; elles continueront d’exister de façon autonome.

Pour avoir, moi aussi, un passé professionnel, je connais l’importance de la lutte contre les dérives sectaires ; croyez bien que cette lutte sera maintenue à un très haut niveau.

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