Intervention de Emmanuelle Wargon

Réunion du 3 décembre 2019 à 9h30
Questions orales — Accessibilité des petits meublés de tourisme

Emmanuelle Wargon :

Madame la sénatrice Nicole Duranton, ne pouvant être présente, Sophie Cluzel m’a chargée de vous répondre.

La chambre d’hôtes est définie légalement depuis la loi du 14 avril 2006 : « Les chambres d’hôtes sont des chambres meublées situées chez l’habitant en vue d’accueillir des touristes, à titre onéreux, pour une ou plusieurs nuitées, assorties de prestations. »

Cette définition est complétée au niveau réglementaire : « L’activité de location de chambres d’hôtes mentionnée à l’article L. 324-3 est la fourniture groupée de la nuitée et du petit-déjeuner. Elle est limitée à un nombre maximal de cinq chambres pour une capacité maximale d’accueil de quinze personnes. L’accueil est assuré par l’habitant. »

Ce seuil de quinze personnes a été fixé en cohérence avec la réglementation de sécurité incendie, qui fixe le seuil d’effectif public à partir duquel l’établissement est assujetti à la réglementation des établissements recevant du public de cinquième catégorie.

Les ERP sont, quant à eux, définis dans le code de la construction et de l’habitation. Ils désignent les lieux publics ou privés accueillant des clients ou des utilisateurs autres que les employés, à l’exception des chambres d’hôtes et des gîtes ayant une capacité d’accueil allant jusqu’à quinze personnes au maximum.

En conséquence, les chambres d’hôtes que sont les meublés de tourisme comportant un nombre maximal de cinq chambres pour une capacité maximale d’accueil de quinze personnes dépendent de la réglementation afférente aux logements pour lesquels il n’y a obligation de mise en accessibilité que pour les constructions neuves.

De ce fait, les meublés de tourisme d’une capacité maximale d’accueil de quinze personnes installés dans des bâtiments existants, sans qu’il soit réalisé de travaux soumis à permis de construire, ne sont pas concernés par l’obligation d’accessibilité. Dans ces conditions, les meublés de tourisme sont astreints aux mêmes obligations que les locations de courte durée chez le particulier. De fait, il s’agit d’une location chez un particulier. La subdivision du bâti en plusieurs « lots » de moins de quinze personnes permet parfois de contourner la réglementation.

C’est un biais qu’il est difficile de contrer, mais qui n’est pas loi générale. En effet, il ressort de l’examen des 5 000 établissements labellisés « tourisme et handicap », hôtels, restaurants, musées et autres établissements divers que 50 % d’entre eux sont précisément des meublés de tourisme, ce qui atteste de la volonté de 2 500 gestionnaires de meublés de tourisme d’accueillir des personnes en situation de handicap.

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