Intervention de Viviane Artigalas

Réunion du 3 décembre 2019 à 9h30
Questions orales — Maintien de l'éligibilité des surfaces pastorales aux aides de la politique agricole commune

Photo de Viviane ArtigalasViviane Artigalas :

Depuis 2015, la politique agricole commune (PAC) a reconnu les surfaces pastorales comme des surfaces productives. Ces surfaces correspondent à des milieux naturels et hétérogènes, ainsi qu’à une diversité de paysages – landes, estives, parcours humides – où l’herbe et les fourrages ne sont pas toujours abondants.

La France, pour tenir compte de la diversité des situations, a mis en place une méthode de calcul proratisée, qui consiste à estimer la part de surface admissible à partir du taux de recouvrement d’autres éléments non admissibles, comme les roches, les éboulis et les buissons.

Le règlement Omnibus a d’ailleurs confirmé, en 2018, la reconnaissance des surfaces pâturables où l’herbe et les autres fourrages herbacés ne sont pas nécessairement prédominants.

Dans les Hautes-Pyrénées, les surfaces pastorales, peu productives, représentent 145 000 hectares et constituent l’essentiel des surfaces alimentaires du cheptel du département. On y compte 955 éleveurs transhumants et on estime que pour 1 hectare de surface exploité en vallée ou en zone intermédiaire, ce sont près de 3 hectares qui sont valorisés et entretenus en zone pastorale. Cela participe à la qualité environnementale, à la sécurité publique et à l’économie touristique.

Comme sur l’ensemble du massif pyrénéen, la reconnaissance de l’éligibilité de ces surfaces constitue un enjeu majeur pour un modèle d’agriculture familiale et pastorale : elle est indispensable au maintien d’exploitations sur des espaces riches en biodiversité, où l’élevage est souvent la seule activité permettant la valorisation et la préservation de milieux ouverts.

Les éleveurs et les professionnels du secteur sont aujourd’hui très inquiets de la future réforme de la PAC pour la période 2021-2027. Ils craignent une remise en cause des aides aux surfaces pastorales en raison des difficultés de contrôle de ces espaces par la Commission européenne, alors même que ces aides ont largement contribué au rééquilibrage des subventions versées au monde de l’élevage.

Pouvez-vous m’indiquer, madame la secrétaire d’État, si le Gouvernement compte éviter une modification des conditions d’éligibilité des surfaces pastorales aux aides de la PAC ?

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