Quelle restauration collective voulons-nous ? Quelle est notre ambition en la matière ? Voulons-nous y associer nos agriculteurs ? Voulons-nous des cantines de qualité pour tous, c’est-à-dire servant de la cuisine faite sur place avec des produits locaux et de saison, voire des produits bio ?
Cet amendement prévoit la création d’une prime sociale à l’investissement pour la restauration collective en gestion directe, afin de favoriser la transition agroécologique et alimentaire et l’adaptation de la restauration collective à une alimentation de qualité.
La loi Égalim a permis une avancée en fixant des objectifs d’au moins 50 % de produits sous signe de qualité et de 20 % de produits bio d’ici à 2022 dans la restauration collective, mais les cantines sont encore loin du compte, avec moins de 4 % de produits bio servis, selon la fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l’homme. Autrement dit, dans les faits, les changements sont lents et les freins sont multiples.
La prime proposée permettrait de soutenir, sur une durée de trois ans, les restaurants collectifs en gestion directe implantés dans les territoires les plus fragiles, afin qu’ils puissent mettre en œuvre la transition vers une alimentation de qualité en restauration collective.
Cette transition nécessaire exige que l’on mobilise temporairement des moyens. Il s’agit d’accompagner et de faciliter la démarche, de construire des circuits d’approvisionnement locaux en lien avec les acteurs du territoire, de sensibiliser les personnels afin qu’ils changent leurs habitudes, de réaliser des diagnostics, notamment sur le gaspillage alimentaire, et de financer des investissements en matériels. En outre, en travaillant des produits bruts, locaux et de saison, les restaurants réaliseraient des économies.
Cette mutation concernerait les territoires les plus fragiles, qui sont la cible de cet amendement. En effet, le rôle social de la restauration collective est très important. Nous le savons, pour certains enfants, le déjeuner à la cantine est le seul repas équilibré de la journée.
Enfin, le présent amendement vise à l’équité sociale. Nous devons soutenir nos agriculteurs en faisant en sorte qu’ils soient justement rémunérés. Il s’agit de créer une boucle vertueuse.