Je partage tout à fait ce qui vient d’être dit très clairement par notre collègue Alain Richard.
Le mécanisme du CIF a été introduit au départ non pas pour lutter contre la fraude, comme le dit mon collègue, mais plutôt pour inciter à des transferts, ce qui ne se justifie absolument plus aujourd’hui.
La course au CIF est une aberration. À partir du moment où l’on transfère des compétences, c’est a priori pour réaliser des économies d’échelle. Sinon, pourquoi éloignerait-on les compétences des habitants ? Dans ces conditions, pourquoi prévoir une prime avec l’argent public, alors que la communauté fait des économies ?
Aujourd’hui, il s’agit d’introduire de la souplesse dans la gestion des compétences au niveau d’une communauté. Pourquoi sanctionnerait-on financièrement les communautés qui adopteraient cette souplesse, au profit de celles qui font la course au CIF, en intégrant toujours plus de compétences ? Ce serait totalement aberrant !
C’est la raison pour laquelle je soutiens l’amendement défendu par Loïc Hervé. Certes, il faudrait aller plus loin, comme l’a dit Claude Raynal tout à l’heure. Nous le répétons chaque année ; à un moment donné, il faudra peut-être d’ailleurs se mettre autour de la table pour discuter du CIF, mais aussi des dotations, dans la mesure où les aberrations du système sont nombreuses.
J’espère, madame la ministre, que nous en discuterons au cours de l’année 2020. Ayons le courage d’aller vers une clarification de ce système, afin de le rendre juste et lisible pour tous.