Séance en hémicycle du 4 décembre 2019 à 14h45

Résumé de la séance

Les mots clés de cette séance

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La séance

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La séance, suspendue à treize heures quinze, est reprise à quatorze heures quarante-cinq, sous la présidence de M. Jean-Marc Gabouty.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La séance est reprise.

J’appelle en discussion les articles 77 à 78 nonies et les amendements portant articles additionnels, qui sont rattachéspour leur examen aux crédits de la mission « Relations avec les collectivités territoriales ».

Relations avec les collectivités territoriales

I. – Au premier alinéa du II de l’article 258 de la loi n° 2018-1317 du 28 décembre 2018 de finances pour 2019, l’année : « 2020 » est remplacée par l’année : « 2021 ».

II

L’article 77 est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-553 rectifié bis, présenté par MM. Courtial, D. Laurent et Brisson, Mme Bonfanti-Dossat, MM. Morisset, H. Leroy, Daubresse, Houpert, B. Fournier, Danesi et de Nicolaÿ, Mme Deseyne, M. Chatillon, Mme Raimond-Pavero et MM. Mandelli, Charon, Laménie et Cardoux, est ainsi libellé :

Après l’article 77

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Après le troisième alinéa du III du 2.1 du 2 de l’article 78 de la loi n° 2009-1673 du 30 décembre 2009 de finances pour 2010, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Lorsque les bases de contribution économique territoriale d’une commune ou d’un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre diminuent avec pour conséquence une perte de recettes supérieure à 75 % du niveau des recettes de 2011, le prélèvement est minoré de 50 %. Le montant du reversement aux communes et établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre est minoré à due concurrence. »

La parole est à M. Max Brisson.

Debut de section - PermalienPhoto de Max Brisson

Cet amendement de mon collègue M. Courtial vise à permettre aux communes d’adapter le fonds national de garantie individuelle des ressources, le FNGIR, aux évolutions qu’elles peuvent connaître.

Au cours de l’examen de la première partie du projet de loi de finances, le Sénat a adopté un amendement qui vise à donner la possibilité aux communes de saisir les services fiscaux, mais sans avoir la garantie que ces derniers accèdent à leur demande. Le présent dispositif envisage d’aller plus loin, en automatisant le rééquilibrage et en prévoyant déjà le taux de minoration, afin d’alléger le plus rapidement possible la pression fiscale pesant sur ces communes. Les communes ne doivent plus être obligées de payer le FNGIR, alors qu’elles ne touchent plus aucune dotation par ailleurs.

Il s’agit d’un amendement de bon sens. Déjà déposé l’année dernière, il reste d’actualité. Il avait été indiqué à M. Courtial que l’adoption du présent dispositif aboutirait concrètement à faire financer les minorations du FNGIR par les autres collectivités. Comme mon collègue, je n’ai pas trouvé de solution de rechange, et je demande avec lui la bienveillance de la commission et du rapporteur.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Le présent amendement tend à s’inscrire dans la lignée de l’article 21 ter, qui a été adopté en première partie et qui permet aux communes et aux établissements publics de coopération intercommunale, les EPCI, ayant subi une baisse significative de leur base de contribution économique territoriale, ou CET, de saisir les services fiscaux dont ils dépendent d’une demande de rectification du prélèvement au titre du FNGIR.

Cette proposition traduit une préoccupation légitime, qui a déjà été exprimée, concernant les dysfonctionnements avérés du dispositif.

Toutefois, l’adoption de cet amendement aurait pour effet de minorer le reversement aux collectivités bénéficiaires et ferait donc un grand nombre de perdants ; surtout, il ne détaille pas les modalités d’une telle reprise. Je n’ose pas dire qu’il s’agit d’un amendement d’appel – il a fallu que je m’explique tout à l’heure sur ce terme ! –, mais j’invite le Gouvernement à corriger les dysfonctionnements du FNGIR.

Quoi qu’il en soit, nous demandons encore une fois le retrait de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Le Gouvernement émet le même avis. L’amendement vise à minorer de 50 % les prélèvements du FNGIR lorsque les produits de la CET d’une commune ou d’un EPCI à fiscalité propre ont diminué de plus de 75 % depuis 2011. Le montant du reversement aux communes et EPCI à fiscalité propre est donc minoré à due concurrence.

Il est raisonnable d’organiser un groupe de travail sur la question en 2020, comme je l’ai déjà annoncé à l’Assemblée nationale. Ce sera l’occasion de débats sur l’évolution éventuelle du FNGIR, dans une perspective nationale, puisque ce fonds est un mécanisme national, qui exige une réflexion d’ensemble.

Plusieurs mécanismes de compensation existent par ailleurs, notamment ceux qui sont liés à la perte de base de CET et d’IFER, l’imposition forfaitaire des entreprises de réseaux, qui permettent déjà d’accompagner les collectivités confrontées à des pertes de recettes fiscales. Nous pensons par exemple à des fermetures de centrales à charbon, dont les conséquences sont très importantes pour les collectivités.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Jérôme Bascher, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jérôme Bascher

Lors de l’examen de la première partie du budget, nous avons déjà, comme l’année dernière, adopté ici un amendement sur le FNGIR. Je l’avais proposé avec mon collègue Édouard Courtial ; mon collègue Olivier Paccaud, lui-même élu de l’Oise, l’avait défendu. Dans notre département, certaines communes sont durement touchées. Les sommes en question sont considérables.

Le Gouvernement, l’année dernière, nous avait promis une grande réforme de la fiscalité et des dotations locales au printemps 2019. L’hiver est arrivé, cette grande loi n’existe toujours pas, et le mécanisme de compensation non plus. Vous continuez, madame la ministre, à nous faire les mêmes promesses ! Elles n’engagent que ceux qui les écoutent, certes, mais vous comprendrez que la fatigue se fait sentir, dans des communes qui sont assez importantes.

Nous soutiendrons donc cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Olivier Paccaud, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Paccaud

Nous avons fait adopter un amendement, lors de l’examen de la première partie de ce budget, avec un avis de sagesse de la commission des finances.

Mes chers collègues, je souhaite vous rappeler les chiffres. La commune d’Éragny-sur-Epte a vu son reversement figé par la loi de finances à 143 000 euros. Chaque année, ses recettes de cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) n’ont cessé de baisser ; elles atteignent aujourd’hui 4 000 euros, soit trente-cinq fois moins !

Je pourrais citer d’autres exemples dans l’Oise, comme Grandvilliers, Francières… ils sont très nombreux ! Par ailleurs, non seulement on nous demande de la patience, mais on nous fait des promesses. Voilà une dizaine de jours, le ministre Darmanin nous a dit que la situation était effectivement « scandaleuse » ! C’est l’adjectif qu’il a lui-même utilisé. Le FNGIR est un scandale. Or, si scandale il y a, corrigez-le !

Aujourd’hui, vous nous appelez encore à la patience ! Mais qu’attendez-vous ? La fumée des cierges ? Mettez-vous à la place de ces élus ! D’une part, le Gouvernement les appelle à la sagesse budgétaire, en imposant une hausse maximale des dépenses de 1, 2 % aux collectivités. D’autre part, il proroge le FNGIR, qui est totalement aberrant, kafkaïen, ubuesque !

Rien n’est fait ! Madame la ministre, j’aimerais sincèrement que les rectifications que vous annoncez arrivent un jour.

Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. André Reichardt, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de André Reichardt

La teneur de mon intervention sera similaire. Je me félicite de l’adoption, en première partie, de cet amendement, qui vise à permettre aux communes concernées de saisir les services fiscaux.

Toutefois, les connaissant, nul doute que, leur réponse ne soit toujours la même. Je vois mal un directeur des services fiscaux d’un département prendre position sur un sujet aussi sensible, sans avoir reçu une instruction ministérielle à cet égard. Je voterai donc cet amendement, que je considère comme un amendement d’appel.

Madame la ministre, même si vous nous dites qu’un groupe de travail va étudier la question, autant qu’il travaille sur une proposition. Cet amendement a au moins le mérite d’en mettre une en avant : si l’assiette diminue de 75 %, le prélèvement est minoré de 50 %. Voilà une base de travail pertinente. Si le Sénat pouvait adopter cet amendement, je suis persuadé que le groupe de travail serait plus efficace.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Philippe Dallier, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Dallier

Je puis comprendre le problème soulevé par nos collègues. Cela étant, on ne peut pas faire payer la note par les autres ; or, c’est bien ce que l’amendement propose.

Au moment de la réforme de la taxe professionnelle, ce nouveau mécanisme garantissait à chacun de conserver ses acquis. Tel était son objectif. Sans la réforme de la taxe professionnelle, si un certain nombre d’entreprises avaient disparu sur le territoire de ces communes, les recettes auraient fait de même.

Je ne nie pas que le problème puisse être important, notamment pour les communes qui cumulent plus de 75 % de pertes. Cependant, vous proposez de faire payer la note par les communes qui reçoivent effectivement des dotations au titre du FNGIR.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Dallier

Voilà qui paraît tout de même un peu difficile à accepter…

Je veux bien concevoir qu’un amendement d’appel permette d’ouvrir le débat. Toutefois, il me semble bien plus prudent d’attendre. Avec la suppression de la taxe d’habitation, il faudra bien agir ! Il est urgent d’attendre au moins une année, pour voir comment régler l’ensemble des problèmes.

Si nous adoptons cet amendement, allons-nous expliquer aux maires qui reçoivent des dotations au titre du FNGIR que nous sommes navrés de voir leurs recettes diminuer, sans pouvoir leur donner d’explication ? Quelle gageure !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Monsieur Brisson, l’amendement n° II-553 rectifié bis est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Max Brisson

Monsieur le président, me voilà dans l’embarras.

(Sourires.) J’ai aussi entendu les propos de M. Dallier, de M. le rapporteur et de Mme la ministre. Et je ne veux pas non plus que M. Courtial, l’année prochaine, soit obligé de déposer le même amendement, qu’il me demande de le représenter et que mes collègues de l’Oise en viennent à se répéter !

Rires.

Debut de section - PermalienPhoto de Max Brisson

M. Courtial m’avait demandé, après avoir présenté l’amendement, de le retirer. Je ne veux pas non plus arbitrer entre les élégances de mes chers collègues de l’Oise. §

Madame la ministre, vous avez pris un engagement. J’espère qu’il sera tenu et que ce groupe de travail définira un dispositif adapté, permettant un recalcul automatique et systématique du FNGIR par les services fiscaux. Voilà un chantier d’envergure, auquel le Sénat participera. Fort de votre engagement, madame la ministre, et persuadé de sa sincérité, à la demande de M. Courtial je retire cet amendement.

I. – La section 3 du chapitre III du titre Ier de la deuxième partie du code général des collectivités territoriales est ainsi modifiée :

1° L’article L. 2113-20 est ainsi modifié :

a) Les deuxième et dernier alinéas du I sont supprimés ;

b) Le II est ainsi modifié :

– les deuxième et troisième alinéas sont supprimés ;

– au dernier alinéa, l’année : « 2021 » est remplacée par l’année : « 2020 » ;

– sont ajoutés deux alinéas ainsi rédigés :

« Au cours des trois années suivant leur création, les communes nouvelles dont l’arrêté de création a été pris à compter du prochain renouvellement général des conseils municipaux suivant la promulgation de la loi n° … du … de finances pour 2020 en application de délibérations concordantes des conseils municipaux regroupant une population inférieure ou égale à 150 000 habitants perçoivent une attribution au titre de la dotation forfaitaire prévue à l’article L. 2334-7 au moins égale à la somme des dotations perçues par chacune des anciennes communes l’année précédant la création de la commune nouvelle.

« Par dérogation, une commune nouvelle regroupant une population inférieure ou égale à 150 000 habitants rassemblant toutes les communes membres d’un ou de plusieurs établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre et qui n’appartient pas à un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre perçoit, au cours des trois premières années suivant sa création, une attribution au titre de la dotation forfaitaire prévue à l’article L. 2334-7 au moins égale à la somme des dotations forfaitaires perçues par chacune des anciennes communes l’année précédant la création de la commune nouvelle et des montants de la dotation de compensation prévue à l’article L. 5211-28-1 perçus par le ou les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre l’année précédant la création de la commune nouvelle. » ;

c) Le II bis est ainsi modifié :

– les deux premiers alinéas sont supprimés ;

– au dernier alinéa, l’année : « 2021 » est remplacée par l’année : « 2020 » ;

d) Le III est ainsi modifié :

– les deux premiers alinéas sont supprimés ;

– au dernier alinéa, l’année : « 2021 » est remplacée par l’année : « 2020 » ;

e) Le IV est ainsi modifié :

– les deux premiers alinéas sont supprimés ;

– au dernier alinéa, l’année : « 2021 » est remplacée par l’année : « 2020 » ;

– il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :

« À compter du prochain renouvellement général des conseils municipaux suivant la promulgation de la loi n° … du … de finances pour 2020, les communes nouvelles rassemblant toutes les communes membres d’un ou de plusieurs établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre et qui n’appartiennent pas à un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre perçoivent, la première année suivant leur création, une dotation de compétences intercommunales égale à la somme des montants de la dotation d’intercommunalité perçus par le ou les établissements publics de coopération intercommunale l’année précédant la création de la commune nouvelle. Les années suivantes, ces communes nouvelles perçoivent une dotation de compétences intercommunales par habitant égale à la dotation par habitant perçue l’année précédente. » ;

2° L’article L. 2113-22 est ainsi modifié :

a) Après le premier alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Les communes nouvelles qui ont bénéficié des dispositions du deuxième alinéa du présent article dans sa rédaction résultant de la loi n° 2010-1563 du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales et antérieure à la loi n° 2017-1837 du 30 décembre 2017 de finances pour 2018 perçoivent en 2020, 2021 et 2022 des attributions au titre des trois fractions de la dotation de solidarité rurale au moins égales aux attributions perçues en 2019 au titre de chacune de ces trois fractions. » ;

b) Les troisième et quatrième alinéas sont supprimés ;

c) À l’avant-dernier alinéa, l’année : « 2021 » est remplacée par l’année : « 2020 » ;

d) Après le même avant-dernier alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Au cours des trois années suivant leur création, les communes nouvelles dont l’arrêté de création a été pris à compter du prochain renouvellement général des conseils municipaux suivant la promulgation de loi n° … du … de finances pour 2020 en application de délibérations concordantes des conseils municipaux regroupant une population inférieure ou égale à 150 000 habitants perçoivent des attributions au titre des deux parts de la dotation nationale de péréquation, de la dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale et des trois fractions de la dotation de solidarité rurale au moins égales aux attributions perçues au titre de chacune de ces dotations par les anciennes communes l’année précédant la création de la commune nouvelle. » ;

2° bis

« Art. L. 2113 -22 -1. – I. – Il est institué, au sein de la dotation globale de fonctionnement, une dotation d’amorçage en faveur des communes nouvelles mentionnées à l’article L. 2113-1.

« II. – Au cours des trois premières années suivant leur création, les communes nouvelles dont l’arrêté de création a été pris à compter du prochain renouvellement général des conseils municipaux suivant la promulgation de loi n° … du … de finances pour 2020 en application de délibérations concordantes des conseils municipaux regroupant une population inférieure ou égale à 150 000 habitants bénéficient d’une attribution au titre de cette dotation. L’attribution revenant à chaque commune qui en remplit les conditions est égale à 6 € par habitant. Le montant de l’attribution revenant à chaque commune est calculé chaque année pour tenir compte de l’évolution de la population.

« Le montant de la dotation est financé par les minorations prévues à l’article L. 2334-7-1. » ;

3° Il est ajouté un article L. 2113-23 ainsi rétabli :

« Art. L. 2113 -23. – Les modalités d’application de la présente section sont précisées par décret en Conseil d’État. »

II. – La sous-section 3 de la section 1 du chapitre IV du titre III du livre III de la deuxième partie du code général des collectivités territoriales est ainsi modifiée :

1° L’article L. 2334-13 est ainsi modifié :

a) À la fin du premier alinéa, les mots : « et une dotation de solidarité rurale » sont remplacés par les mots : «, une dotation de solidarité rurale, une dotation d’amorçage en faveur des communes nouvelles et une dotation de compétences intercommunales » ;

b) Au troisième alinéa, les mots : « et de la quote-part destinée aux communes d’outre-mer » sont remplacés par les mots : «, de la quote-part destinée aux communes d’outre-mer prévue à l’article L. 2334-23-1, de la dotation d’amorçage en faveur des communes nouvelles et de la dotation de compétences intercommunales » ;

c) Les quatrième, cinquième et septième à quatorzième alinéas sont supprimés ;

d) Le quinzième alinéa est ainsi modifié :

– à la première phrase, l’année : « 2019 » est remplacée par l’année : « 2020 » et l’année : « 2018 » est remplacée par l’année : « 2019 » ;

– à la seconde phrase, les mots : « au même article » sont remplacés par les mots : « à l’article » ;

2° Il est ajouté un paragraphe 4 ainsi rédigé :

« Paragraphe 4

« Dotation d ’ aménagement et dotation de péréquation des communes d ’ outre -mer

« Art. L. 2334 -23 -1. – I. – À compter de 2020, la quote-part de la dotation d’aménagement mentionnée au troisième alinéa de l’article L. 2334-13 et destinée aux communes des départements d’outre-mer, de la Nouvelle-Calédonie, de la Polynésie française, de la collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon et aux circonscriptions territoriales de Wallis-et-Futuna comprend une dotation d’aménagement des communes d’outre-mer et, s’agissant des communes des départements d’outre-mer, une dotation de péréquation.

« Cette quote-part est calculée en appliquant à la somme des montants de la dotation nationale de péréquation, de la dotation de solidarité rurale et de la dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale le rapport existant, d’après le dernier recensement de population, entre la population des communes d’outre-mer et la population de l’ensemble des communes. Ce rapport est majoré de 40, 7 % en 2020.

« II. – La dotation d’aménagement des communes d’outre-mer comprend :

« 1° Une enveloppe destinée aux communes des départements d’outre-mer, égale à compter de 2020 au montant des deux sous-enveloppes versées en 2019 à ces communes en application du quatrième alinéa de l’article L. 2334-13 dans sa rédaction antérieure à la loi n° … du … de finances pour 2020. Ces deux sous-enveloppes sont réparties entre les départements d’outre-mer au prorata de leur population, telle que définie à l’article L. 2334-2, puis entre les communes dans les conditions fixées par décret en Conseil d’État. La quote-part revenant aux communes de Guyane est majorée de 1 500 000 €, répartis entre les communes ayant bénéficié l’année précédente de la fraction de la redevance communale des mines prévue au quatrième alinéa de l’article 312 de l’annexe 2 au code général des impôts, et répartie entre elles proportionnellement à leur population ;

« 2° Une enveloppe destinée aux communes de la Nouvelle-Calédonie, de la Polynésie française, de la collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon et aux circonscriptions territoriales de Wallis-et-Futuna calculée en appliquant à la somme des montants de la dotation nationale de péréquation, de la dotation de solidarité rurale et de la dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale le rapport, majoré de 35 %, existant, d’après le dernier recensement de population, entre la population de ces communes et circonscriptions et la population de l’ensemble des communes et circonscriptions. Cette enveloppe est ventilée en deux sous-enveloppes : une sous-enveloppe correspondant à l’application de ce ratio démographique à la dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale et à la dotation de solidarité rurale, et une sous-enveloppe correspondant à l’application de ce ratio démographique à la dotation nationale de péréquation. Elles sont réparties dans les conditions fixées par décret en Conseil d’État. La quote-part revenant aux communes de Saint-Pierre-et-Miquelon est majorée pour la commune de Saint-Pierre de 445 000 € et pour celle de Miquelon-Langlade de 100 000 €.

« III. – La dotation de péréquation des communes des départements d’outre-mer correspond à la différence entre la quote-part mentionnée au I et la dotation d’aménagement versée aux communes d’outre-mer en application du II.

« Art. L. 2334 -23 -2. – Chaque commune des départements d’outre-mer perçoit une attribution au titre de la dotation de péréquation mentionnée au III de l’article L. 2334-23-1 calculée en fonction de sa population, multipliée par un indice synthétique composé :

« 1° Du rapport entre le potentiel financier par habitant de l’ensemble des communes des départements d’outre-mer et le potentiel financier par habitant de la commune. Le potentiel financier pris en compte comprend les montants perçus au titre de l’octroi de mer constatés dans le compte de gestion afférent au pénultième exercice ;

« 2° Du rapport entre le revenu par habitant moyen de l’ensemble des communes des départements d’outre-mer et le revenu par habitant de la commune.

« L’indice synthétique est obtenu par addition des rapports définis aux 1° et 2° en pondérant le premier par 80 % et le deuxième par 20 %.

« À compter de 2020, la somme des attributions par habitant perçues par une commune d’un département d’outre-mer au titre de la dotation d’aménagement des communes d’outre-mer et de la dotation de péréquation ne peut être inférieure au montant par habitant perçu en 2019 au titre de la dotation d’aménagement des communes d’outre-mer. Le cas échéant, l’ajustement est opéré au sein de la dotation de péréquation.

« Les modalités d’application du présent article sont précisées par décret en Conseil d’État. »

III. – La sous-section 2 de la section 3 du chapitre V du titre III du livre III de la deuxième partie du code général des collectivités territoriales est abrogée.

III bis

1° Après la référence : « L. 2531-13 », est insérée la référence : «, L. 3334-3 » ;

2° Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :

« Pour l’application des articles L. 2334-4, L. 2334-5, L. 2334-6, L. 2336-2, L. 3334-6 et L. 3335-2 dans leur rédaction résultant de la loi n° … du … de finances pour 2020 ainsi que de l’article L. 5211-29, la part des produits de la taxe foncière sur les propriétés bâties prise en compte pour la Ville de Paris est définie par décret en Conseil d’État. »

III ter

1° À la fin de l’article L. 2563-1, les références : «, des articles L. 2333-58 à L. 2333-63, L. 2335-6 à L. 2335-8 » sont remplacées par les références : « et des articles L. 2333-58 à L. 2333-63 » ;

2° Au I de l’article L. 2573-52, le mot : « cinq » est remplacé par le mot : « trois » ;

3° Au I de l’article L. 2573-55, les références : «, L. 2335-5, L. 2335-6, le premier alinéa de l’article L. 2335-7, les articles L. 2335-8, L. 2335-9 » sont supprimées.

IV. – La section 1 du chapitre IV du titre III du livre III de la troisième partie du code général des collectivités territoriales est ainsi modifiée :

1° Au second alinéa de l’article L. 3334-1 :

a) À la première phrase, l’année : « 2019 » est remplacée par l’année : « 2020 » et l’année : « 2018 » est remplacée par l’année : « 2019 » ;

b) À la deuxième phrase, les deux occurrences de l’année : « 2019 » sont remplacées par l’année : « 2020 » ;

c) Est ajoutée une phrase ainsi rédigée : « En 2020, le montant de la dotation globale de fonctionnement des départements est minoré des montants correspondants aux réductions de dotation à prévoir en application de la dernière phase du dernier alinéa du IX de l’article 81 de la loi n° 2018-1317 du 28 décembre 2018 de finances pour 2019 et du IX de l’article 25 de la loi n° … du … de finances pour 2020. » ;

1° bis

2° Le III du même article L. 3334-3 est ainsi modifié :

a) Est ajouté une phrase ainsi rédigée : « En 2020, le montant de la dotation forfaitaire du Département de Mayotte est minoré en application de la dernière phrase du dernier alinéa du même IX. » ;

b) Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :

« Par dérogation aux I et II, le montant de la dotation forfaitaire du département de La Réunion calculé en 2020 est nul. »

3° Le dernier alinéa de l’article L. 3334-4 est ainsi rédigé :

« En 2020, le montant de la dotation de péréquation mentionnée au premier alinéa du présent article, avant accroissement éventuel par le comité des finances locales, est majoré de 10 millions d’euros, financés par la minoration mentionnée au II de l’article L. 3334-3. » ;

4° L’article L. 3334-7-1 est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« À compter de 2020, le montant de la dotation de compensation du département de La Réunion est minoré dans les conditions prévues au de l’article de la loi n° … du … de finances pour 2020. »

V. – L’article L. 5211-28 du même code est ainsi modifié :

1° Le III est ainsi modifié :

a) Le premier alinéa est ainsi modifié :

– à la première phrase, les deux occurrences des mots : « en 2018 » sont remplacées par les mots : « l’année précédente » ;

– aux première et seconde phrases, les mots : « en 2019 » sont remplacés par les mots : « l’année de répartition » ;

b) À la seconde phrase du même premier alinéa, après le mot : « catégorie », sont insérés les mots : « ainsi que les établissements ayant déjà bénéficié de ce complément depuis 2019 » ;

b bis) Le deuxième alinéa est ainsi modifié :

– les mots : « au 1er janvier 2018 » sont remplacés par les mots : « au 1er janvier de l’année précédente » ;

– les mots : « au 1er janvier 2019 » sont remplacés par les mots : « au 1er janvier de l’année de répartition » ;

– les mots : « en 2018 » sont remplacés par les mots : « l’année précédente » ;

b ter) Le 1° est ainsi modifié :

– les mots : « en 2018 » sont remplacés par les mots : « l’année précédente » ;

– les mots : « au 1er janvier 2018 » sont remplacés par les mots : « au 1er janvier de l’année précédente » ;

c) Le 2° est ainsi modifié :

– à la fin, les mots : « au 1er janvier 2019 » sont remplacés par les mots : « au 1er janvier de l’année de répartition » ;

– sont ajoutés les mots : « ainsi que, le cas échéant, les dotations de compétences intercommunales perçues l’année précédente par des communes appartenant à cet établissement au 1er janvier de l’année de répartition » ;

2° Le b du 4° du IV est complété par les mots : « ainsi que, le cas échéant, les dotations de compétences intercommunales perçues l’année précédente par des communes appartenant à cet établissement au 1er janvier de l’année de répartition ».

VI. – L’article L. 5211-28-2 du même code est ainsi modifié :

1° Au début du premier alinéa, est ajoutée la mention : « I. – » ;

2° Sont ajoutés des II et III ainsi rédigés :

« II. – L’organe délibérant d’un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre peut, dans un délai de deux mois à compter de la communication des montants versés dans le cadre de la dotation globale de fonctionnement prévue à l’article L. 2334-1, proposer à l’ensemble de ses communes membres une mise en commun de tout ou partie des attributions dont chacune d’elles bénéficie afin que ces sommes soient reversées dans leur intégralité aux communes membres dans un objectif de solidarité et de cohésion des territoires. À cette fin, la proposition comprend la liste des critères de ressources et de charges, librement choisis, en fonction desquels les reversements seront déterminés.

« Cette proposition prend la forme d’une délibération adoptée à la majorité des suffrages exprimés.

« Les conseils municipaux disposent d’un délai de deux mois à compter de la date de la délibération mentionnée au premier alinéa du présent II pour approuver par délibération la proposition. À défaut, ils sont réputés l’avoir rejetée.

« Si l’ensemble des conseils municipaux ont approuvé la proposition dans ce délai, l’organe délibérant de l’établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre peut adopter une répartition des sommes mises en commun en fonction des critères mentionnés dans sa proposition. La différence entre le montant communiqué initialement pour une commune et l’attribution résultant de la délibération de l’établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre ne peut être supérieure à 1 % des recettes réelles de fonctionnement du budget principal de la commune, constatées dans le compte de gestion afférent au pénultième exercice.

« Cette répartition prend la forme d’une délibération adoptée à la majorité des deux tiers des suffrages exprimés des membres de l’organe délibérant de l’établissement de coopération intercommunale à fiscalité propre.

« Ces modalités de répartition n’ont pas d’impact sur le calcul des indicateurs financiers et sur les règles d’encadrement des variations des attributions au titre des différentes composantes de la dotation globale de fonctionnement les exercices suivants. »

« III. – Les modalités de mise en œuvre du présent article sont définies par décret en Conseil d’État. »

VII. – L’article 250 de la loi n° 2018-1317 du 28 décembre 2018 de finances pour 2019 est ainsi modifié :

1° Le II est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Pour l’application de ces dispositions, les communes nouvelles rassemblant toutes les communes membres d’un ou de plusieurs établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre et qui n’appartiennent pas à un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre sont assimilées à des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre. » ;

2° Au VII, l’année : « 2020 » est remplacée par l’année : « 2026 ».

VIII. – En 2020, une part de la dotation globale de fonctionnement revenant aux communes et à certains de leurs groupements mentionnée à l’article L. 2334-1 du code général des collectivités territoriales est affectée, à hauteur de 1, 5 million d’euros, au fonds d’aide pour le relogement d’urgence prévu à l’article L. 2335-15 du même code.

IX

Ce rapport présente notamment :

1° Les effets attendus en l’absence de refonte des indicateurs financiers utilisés ;

2° L’opportunité d’une simple neutralisation des effets de la réforme de la fiscalité locale opérée par la présente loi sur les dotations de l’État et les fonds de péréquation ;

3° Une perspective d’évolution globale des indicateurs financiers.

Debut de section - PermalienPhoto de Georges Patient

L’article 78 porte les diverses mesures concernant la DGF. Si je prends la parole, c’est pour vous faire partager ma satisfaction, mes chers collègues, de voir enfin un changement profond dans l’approche gouvernementale du traitement de l’outre-mer dans la répartition des dotations.

Très explicite à cet égard est le document d’évaluation du PLF pour l’article 78, qui constate que la dotation d’aménagement des communes d’outre-mer, la Dacom, en dépit de son mode de calcul, se révèle moins favorable au total que ce que pourrait amener l’application des règles de péréquation applicables en métropole.

Tout y est dit ! Cela peut paraître anodin aux yeux de certains, mais, pour les Ultramarins, et pour moi tout particulièrement, c’est une avancée considérable.

Depuis mon élection en 2008, je n’ai eu de cesse au sein de cette assemblée de dénoncer le traitement inique des outre-mer et de présenter des amendements pour mettre fin à cette situation. En vain ! La Cour des comptes a fini par le reconnaître en 2017. Le Président de la République l’a admis durant la réunion organisée à l’Élysée avec les élus locaux d’outre-mer, lors du grand débat, et le Gouvernement concrétise aujourd’hui les engagements pris.

Rendez-vous compte, cela faisait des années que les plus pauvres des territoires de la République ne percevaient pas ce à quoi ils avaient droit, subissant même une double peine avec la contribution au redressement des finances publiques (CRFP) qui les a lourdement pénalisés, contrairement aux communes les plus fragiles de l’Hexagone.

Certes, nous ne pouvons pas tout remettre à plat d’un seul coup. La proposition du Gouvernement d’une mise à niveau sur cinq ans, avec la création d’une dotation de péréquation des outre-mer, dotée de 18, 3 millions d’euros supplémentaires tous les ans, jusqu’à atteindre 91 millions d’euros, montant estimé de l’écart entre les communes des DROM et celles de l’Hexagone, est à saluer.

Néanmoins, pour parvenir à un réel ajustement et à une réelle mise à niveau, des mesures exceptionnelles doivent être envisagées, notamment pour financer des plans d’accompagnement pour les communes les plus en difficulté et pour lesquelles la Cour des comptes reconnaît que, « malgré un train de vie très rigoureux, le retour à l’équilibre n’est pas envisageable par les seuls moyens de la commune. »

Enfin, je veux terminer sur ce qui, à mon avis, est une des causes du refus de voir depuis de si nombreuses années la réalité du traitement injuste des collectivités d’outre-mer dans la répartition des dotations : leurs faibles poids et représentativité au sein du Comité des finances locales (CFL), instance qui a la haute main sur les dotations.

Que pèsent 212 communes ultramarines face à près de 36 000 dans l’Hexagone ? Comment garantir dans ces conditions une réelle prise en compte des enjeux ultramarins au sein du CFL, hors gestion de crise ? Jusqu’à quel point êtes-vous prêts à faire jouer la solidarité nationale pour les outre-mer ? Telle est en fait la question.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Savoldelli

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, cet article concerne la répartition de la DGF. Mon intervention synthétisera notre point de vue sur des amendements déposés par mes collègues.

Le Gouvernement s’applaudit, car il dit nous présenter un budget dit « stable ». Ce budget ne fait cependant rêver aucun élu, parmi tous ceux que j’ai pu rencontrer – des élus de villes de tailles différentes, qui sont issus de toutes les familles politiques.

Mon groupe pense que le Gouvernement souhaite non pas stabiliser la situation, mais la figer. En effet, toutes les dispositions proposées ne tiennent pas compte des évolutions économiques, démographiques, politiques et sociales.

Les débats techniques que nous aurons seront pertinents, grâce à la grande expérience de l’ensemble des sénateurs et sénatrices. Cependant, les élus locaux souhaitent être accompagnés, pour investir davantage, et surtout mieux, au sein de leur collectivité.

Madame la ministre, il va falloir nous montrer les points positifs de ce budget. Les enveloppes sont fermées. Des redéploiements internes sont proposés au sein d’une DGF insuffisante : de véritables tours de magie ! Le Gouvernement déshabille les uns pour habiller les autres – à cet égard, je fais mienne la formule de Philippe Dallier. Le piège est bien celui-ci : nous faire débattre, afin que les uns paient la note des autres, ou paient la note de l’État au regard de ses propres responsabilités. La formulation même de ce texte contient des pièges.

Voilà qui est à l’image de la réforme de la fiscalité locale, qui bouleverse complètement l’autonomie fiscale des collectivités.

Nombre de maires savent bien que les compensations ne se feront pas à l’euro près. Pour les maires, il n’y a pas que les euros qui comptent. Ils aspirent au respect, ciment de notre République, et non au mépris. Ils sont au contact quotidien des femmes et des hommes qui constatent l’éloignement des services publics locaux.

Les élus sont fatigués ; certains sont étranglés financièrement par un gouvernement gestionnaire. Ce dernier ne se gêne d’ailleurs pas pour les contrôler et les contraindre. Je rencontre beaucoup d’élus d’autres départements, et pas seulement de la banlieue parisienne, qui ne voient dans les préfets que des donneurs d’ordre.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Savoldelli

Par exemple, je dois participer à une commission interdépartementale de coopération intercommunale. J’explique alors aux services de la préfecture que je dois assister au même moment à une séance du conseil départemental sur les orientations budgétaires. L’on me dit que je ne suis pas requis et que je peux envoyer mon suppléant ; or tous les suppléants sont conseillers départementaux…

Dont acte, la commission est maintenue ! Les exemples de ce genre sont très nombreux. Les préfets sont maintenant des donneurs d’ordre. Ils ne parlent plus de la même façon aux maires ou aux présidents des conseils départementaux.

Madame la ministre, vous accumulez des minorations sur le dos des maires, vous avez créé des dotations, vous approfondissez la péréquation sans accorder les financements adéquats, vous développez la métropolisation et les supracommunalités, alors qu’il faudrait renforcer les échelons essentiels que sont les communes et les départements.

Je me permets de vous dire, comme je l’ai déjà fait, que je trouve vraiment regrettable, alors que nous assistons à une telle crise des institutions et de la politique, que vous réalisiez la vraie réforme de la fiscalité après les élections municipales.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° II-254 rectifié bis, présenté par Mme Noël, MM. H. Leroy, Morisset, D. Laurent et Cambon, Mme Berthet, M. Savin, Mme Deroche et M. Charon, est ainsi libellé :

Alinéas 1 à 33

Supprimer ces alinéas.

La parole est à Mme Sylviane Noël.

Debut de section - PermalienPhoto de Sylviane Noël

Plusieurs communes qui ont fait le choix, au cours des années précédentes, de fusionner afin de créer une commune nouvelle, craignaient une baisse de la dotation de solidarité rurale, la DSR, réservée aux communes de moins de 10 000 habitants.

Cette crainte avait, dans un premier temps, été levée, puisque le Gouvernement avait accordé une garantie, sans limites de temps, en matière de DSR, aux communes ayant fusionné avant le 1er janvier 2018.

Or le présent article supprime cette disposition à compter de 2023. Pour nombre de communes connaissant une croissance démographique exponentielle, le seuil des 10 000 habitants sera dépassé en 2023.

L’exemple de la commune de Fillière, en Haute-Savoie, est flagrant. Avec cette disposition, elle perdra 150 000 euros en 2023, soit 50 % du montant de la DSR, en vertu d’une garantie de sortie, puis 300 000 euros dès 2024.

Pour cette commune, comme il en existe bien d’autres, la dotation ne pourra être compensée par le bénéfice de la dotation de solidarité urbaine, la DSU, car cette dotation est distribuée en fonction d’un indice synthétique prenant en compte le potentiel fiscal par habitant, le poids des logements sociaux, le poids des bénéficiaires des allocations pour le logement et le revenu par habitant. Cette perte, conjuguée à la perte du bonus de la dotation globale de fonctionnement, ou DGF, réduira considérablement la capacité d’investissement de bon nombre de communes.

Cet amendement vise donc à supprimer cette disposition, afin de garantir aux communes nouvelles créées avant le 1er janvier 2018, et dont la population ne cesse d’augmenter, de pouvoir continuer à bénéficier de la DSR sans limites de temps.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-321, présenté par M. L. Hervé, au nom de la commission des lois, est ainsi libellé :

I. – Alinéas 8, 27 et 30

Supprimer les mots :

en application de délibérations concordantes

II. – Après l’alinéa 27

Insérer deux alinéas ainsi rédigés :

…° Aux quatrième et dernier alinéas du II, aux troisième et dernier alinéas du II bis, aux troisième et dernier alinéas du III et aux troisième et dernier alinéas du IV de l’article L. 2113-20, les mots : « en application de délibérations concordantes des conseils municipaux » sont supprimés ;

…° Aux deuxième, cinquième et sixième alinéas de l’article L. 2113-22, les mots : « en application de délibérations concordantes des conseils municipaux » sont supprimés ;

La parole est à M. le rapporteur pour avis.

Debut de section - PermalienPhoto de Loïc Hervé

Cet amendement essentiellement rédactionnel a pour objet de supprimer, pour les communes nouvelles, la condition d’éligibilité de leur création « en application de délibérations concordantes des conseils municipaux ».

Le Gouvernement semble d’avis que ces dispositions doivent s’appliquer à toutes les communes nouvelles remplissant les conditions d’éligibilité, indépendamment de leur mode de création. L’adoption de cet amendement clarifierait ce point.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-471, présenté par Mme Gatel, est ainsi libellé :

Alinéa 14

Rédiger ainsi cet alinéa :

- le deuxième alinéa est supprimé ;

La parole est à Mme Françoise Gatel.

Debut de section - PermalienPhoto de Françoise Gatel

Cet amendement a autre problème la perception de l’ancienne dotation de compensation des EPCI.

L’article 78 du PLF pour 2020 propose de conditionner la perception de cette dotation de compensation aux seules communes-communautés, issues du 2 août 2019, regroupant moins de 150 000 habitants et n’adhérant pas à un autre EPCI à fiscalité propre.

Une commune-communauté, qui a vocation à reprendre des compétences anciennement intercommunales, ne peut se voir supprimer le montant de dotation de compensation de l’ancienne communauté, me semble-t-il, compte tenu de l’importance des sommes qui sont en jeu. Cette disposition va à l’encontre de la loi, qui facilite le regroupement de communes-communautés, et que nous avons votée en août 2019.

Le présent amendement vise à rétablir le principe de la perception de l’ancienne dotation de compensation de l’EPCI, supprimée, pour l’ensemble des communes-communautés qui souhaiteraient en disposer.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

L’amendement n° II-254 rectifié bis vise à revenir sur l’aménagement du mécanisme de garantie de la DSR pour les communes nouvelles, et cela sans limitation de durée. À partir du moment où le dispositif est incitatif, lui fixer une durée semble nécessaire.

Nous ne disconvenons pas que les indices synthétiques puissent poser problème. Cependant, le problème vient bien des indices, et non de la garantie de la DSR et de sa limitation dans la durée.

Nous vous demanderons donc de retirer cet amendement au profit de l’amendement n° II-321 de la commission des lois, qui tend à supprimer pour les communes nouvelles la condition des délibérations concordantes pour les garanties. À défaut, j’émettrais un avis défavorable.

En ce qui concerne à l’amendement n° II-321, qui a pour objet de rendre éligibles aux garanties du présent article les communes nouvelles regroupant une population inférieure ou égale à 150 000 habitants, nous convenons que son adoption simplifierait la rédaction, en supprimant une sorte de précision superfétatoire.

Nous sommes donc favorables à cet amendement.

En ce qui concerne l’amendement n° II-471 de Mme Gatel, celui-ci est déjà satisfait par le droit, en tout état de cause, dans la mesure où les communes-communautés sont considérées, au regard la DGF, et en particulier de la dotation de compensation de la part salaires, comme des communes isolées. Elles la perçoivent déjà.

L’amendement étant satisfait, nous demandons son retrait au profit de l’amendement n° II-321 de la commission des lois.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

En ce qui concerne l’amendement n° II-254 rectifié bis de Mme Noël, j’ai présenté tout à l’heure, pour le PLF 2020, une réforme du « pacte de stabilité » – si je puis m’exprimer ainsi – pour les communes nouvelles, qui auront ainsi une meilleure visibilité.

Nous revenons à un régime de droit commun pour toutes les communes nouvelles, en mettant en effet un terme au bénéfice de la DSR à vie pour les communes nouvelles créées avant 2018. Ce bénéfice sera désormais valable durant trois ans. Au passage, l’adoption de cet amendement coûterait 23 millions d’euros.

Ces communes ont d’ores et déjà bénéficié de dispositions avantageuses par rapport aux autres communes, pendant de nombreuses années. Il convient de ne pas accentuer cette dérogation. Je demande donc le retrait de cet amendement.

Sur l’amendement n° II-321 de la commission des lois, le Gouvernement émet un avis favorable.

J’en viens à l’amendement n° II-471 de Mme Gatel. Celui-ci est déjà satisfait par le droit commun, comme l’a d’ailleurs souligné M. le rapporteur. Maintenir une dotation de compensation par un article spécifique reviendrait en fait à la doubler, sur le territoire de la commune-communauté, sans aucune justification.

Je sollicite donc le retrait de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Madame Noël, l’amendement n° II-254 rectifié bis est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-254 rectifié bis est retiré.

Je mets aux voix l’amendement n° II-321.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Madame Gatel, l’amendement n° II-471 est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Françoise Gatel

Mme Françoise Gatel. Monsieur le président, je tiens à remercier Mme la ministre et M. le rapporteur, qui me disent que cet amendement serait satisfait ; cependant, personnellement, je ne suis pas satisfaite !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Françoise Gatel

Madame la ministre, monsieur le rapporteur, je ne comprends pas du tout vos explications, sans pour autant douter de votre bonne foi. Il s’agit ici de prévoir qu’une dotation de compensation peut être maintenue au sein d’un ensemble communal qui existerait sous une forme un peu différente. Cet ensemble communal ne prend de l’argent à personne.

Sur le fond, on ne peut à la fois vouloir encourager librement – vous avez parfaitement raison de le rappeler, madame la ministre – des évolutions de territoires pour une plus grande efficacité de l’action publique, et instaurer, d’une manière certes légale, mais bien tardive, des seuils pour contenir des dotations de compensation.

Je maintiens donc mon amendement, madame la présidente.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-472, présenté par Mme Gatel, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 27

Insérer trois alinéas ainsi rédigés :

e) Sont ajoutés deux alinéas ainsi rédigés :

« Les communes nouvelles qui ne sont plus éligibles au titre de la dotation nationale de péréquation ou de la dotation de solidarité rurale à l’issue de l’application des dispositions ci-dessus, perçoivent une attribution au moins égale à 90 % du montant perçu l’année précédente lors de la première année, un montant égal à 70 % du même montant la deuxième année, un montant égal à 50 % du même montant lors de la troisième année, et un montant de 25 % du même montant la quatrième année.

« Ces dispositions sont également applicables à compter de 2020 aux communes nouvelles créées depuis le 1er janvier 2015. » ;

La parole est à Mme Françoise Gatel.

Debut de section - PermalienPhoto de Françoise Gatel

Il s’agit d’un amendement relatif aux communes nouvelles soumises à une difficulté particulière ; je pense aux communes nouvelles composées d’anciennes communes rurales qui peuvent atteindre un niveau de population important, sans être pour autant comparables aux communes de la strate démographique à laquelle elles appartiennent désormais.

Ces communes nouvelles composées, je le disais, de communes très rurales perdent leur éligibilité à la dotation de solidarité rurale (DSR) du fait du dépassement du seuil de 10 000 habitants ; pourtant, elles ne sont pas éligibles à la dotation de solidarité urbaine (DSU) et elles gardent leur caractère rural.

Je puis l’entendre, il faut être raisonnable ; et je n’ai pas l’habitude de ne pas l’être.

Ainsi, afin d’éviter que des communes nouvelles créées entre 2015 et 2017 connaissent de vraies difficultés en sortant du pacte de stabilité et en perdant, de ce fait, des recettes importantes, je propose la création d’une garantie de sortie à durée limitée, d’une durée de quatre ans – c’est fort raisonnable –, du pacte de stabilité, lorsque ces communes ne sont plus éligibles à la DSR ou à la dotation nationale de péréquation (DNP), alors qu’elles l’étaient antérieurement à la fusion. En effet, il ne faut pas briser cette dynamique libre et volontaire de territoires qui se prennent en main pour garantir leur avenir.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

Cet amendement tend à étendre le mécanisme de garantie de DSR et de DNP au profit des communes nouvelles. Celles-ci bénéficieraient ainsi d’une attribution dégressive de ces dotations pendant quatre années supplémentaires, comme cela existe pour certains dispositifs.

Ce mécanisme permettrait de lisser dans le temps la diminution de ressources liée à la perte d’éligibilité des communes nouvelles à ces dotations, tout en prévoyant une borne temporelle. Toutefois, cela se traduirait par une baisse du montant de DSR et de DNP perçu par les autres communes.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

M. Charles Guené, rapporteur spécial. Cela dit, la commission a décidé de s’en remettre à la sagesse du Sénat, parce que vous avez été assez sympathique pour prévoir une borne temporelle à ce mécanisme, madame Gatel !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

M. Charles Guené, rapporteur spécial. Néanmoins, lorsque le lissage arrivera à son terme, il serait souhaitable de ne pas retrouver, une nouvelle fois, un amendement visant à prolonger ad vitam æternam un tel mécanisme…

Exclamations amusées sur les travées des groupes UC et Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Mme Jacqueline Gourault, ministre. Je ne serai pas aussi compréhensive.

Oh ! sur les travées des groupes UC et Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Tout d’abord – il faut toujours revenir aux fondamentaux –, la création de communes nouvelles procède de la volonté des élus locaux ; on fait le choix de constituer ou non une commune nouvelle. Chacun défend les communes à l’aune de son expérience locale…

En outre, je le rappelle, le pacte de stabilité des nouvelles communes repose sur des principes clairs : la protection des communes contre la baisse des dotations pendant leurs premières années d’existence et une bonification des dotations – l’aide au démarrage ; ensuite, à l’issue de cette période, les communes nouvelles deviennent de nouvelles communes.

Debut de section - PermalienPhoto de Stéphane Piednoir

M. Stéphane Piednoir. On l’a déjà entendu, cela !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Mme Jacqueline Gourault, ministre. Cela faisait longtemps, donc je le répète…

Nouveaux sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Le PLF pour 2020 réaffirme ces principes, qui étaient parfaitement connus des communes au moment où elles ont choisi de fusionner. Ces collectivités ont fait ce choix en toute connaissance de cause, et l’on voit mal ce qui justifierait de prolonger de plusieurs années un régime dérogatoire particulièrement favorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

L’adoption de cet amendement se traduirait en effet par l’octroi d’une DSR et d’une DNP à des communes dont la situation financière ne le justifie pas forcément ; cela peut arriver, mais ce n’est pas nécessairement le cas.

Une telle mesure serait par ailleurs injuste et inéquitable, puisqu’elle se traduirait par l’attribution de montants moindres à ceux qui ne créent pas une commune nouvelle.

Enfin, cette garantie complexifierait considérablement le calcul de la DSR et de la DNP des communes nouvelles, dont la création peut remonter à cinq ans et qui bénéficieraient d’un régime dérogatoire pour quatre années supplémentaires.

Pour toutes ces raisons, je vous demande, chère Françoise Gatel, …

Debut de section - PermalienPhoto de Roger Karoutchi

M. Roger Karoutchi. Ah non, on ne joue pas sur l’affectif !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

… de bien vouloir retirer cet amendement. À défaut, j’émettrais un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Bernard Delcros, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Delcros

Je soutiendrai, pour ma part, l’amendement de Françoise Gatel. En effet, celui-ci vise évidemment, non pas à revenir sur la perte d’éligibilité à la DNP et à la DSR, mais à éviter une rupture brutale des recettes en raison de cette inéligibilité.

Ainsi, il s’agit de proposer une sortie en sifflet, un mécanisme prévu dans de nombreux cas et que l’on a adopté à plusieurs reprises ; on l’a d’ailleurs fait avec la dotation cible pour les communes dont le potentiel fiscal a évolué lors des fusions d’intercommunalités.

Marques d ’ approbation sur les travées des groupes UC et Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Alain Richard, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Richard

Je ne suis pas un grand défenseur des aides financières octroyées aux communes nouvelles, parce que cela risque d’entraîner un effet de « chasseur de primes », dont on voit ensuite, plusieurs années plus tard, les conséquences négatives.

Néanmoins, à partir du moment où ces aides sont en place, il faut avoir la préoccupation de la stabilité des recettes, de la situation financière des collectivités, un sujet dont nous parlons ici à longueur de journée – Mme la ministre est parmi les plus familières de ce thème –, y compris à l’encontre de problèmes réels de péréquation.

Honnêtement, la fusion de ces communes n’a pas entraîné pour elles d’enrichissement ; il y a simplement eu un effet de groupement. Aussi, même s’il semble légitime de prévoir que, étant de nouvelles communes, elles ont vocation à passer dans le régime de droit commun et à perdre ces dotations, il me paraît relever de l’équité la plus élémentaire de veiller à ce que cette sortie se fasse de façon échelonnée.

J’ajoute, monsieur le rapporteur spécial, madame la ministre, que l’argument consistant à affirmer que cela déclencherait une perte pour les autres communes est infondé et mathématiquement inexact.

C’est simplement parce que ces communes nouvelles perdent le bénéfice d’une dotation que, dans le partage de la masse, les autres communes gagnent un surplus, d’ailleurs infinitésimal. Ce n’est donc pas une perte ; c’est simplement la perte d’un gain indirect.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-François Husson

M. Jean-François Husson. M. le ministre Richard est un excellent médiateur !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Charles Guené a indiqué l’avis de la commission des finances, et je m’exprime ici à titre personnel.

Je ne partage pas votre position, madame Gatel ; je la partage souvent, mais là ce n’est pas le cas. En effet, il y avait là une règle, qui était donnée dès le départ.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Bien sûr que si !

En outre, quand un ensemble d’élus choisit de recourir à ce système pour constituer une commune nouvelle, il doit faire la part du feu entre les avantages et les éventuels inconvénients. Venir réclamer, après coup, les avantages en demandant la révision des règles pour échapper aux inconvénients me paraît malvenu.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Si, c’est bien cela ; je ne partage pas votre position et je serai sans doute battu, mais je tiens à le dire.

En outre, la comparaison faite avec d’autres mécanismes prévoyant une sortie en sifflet n’est pas du tout pertinente ; ce n’est pas de même nature. Certes, on sait faire des sorties en sifflet sur des dispositifs qui disparaissent, mais ne le faisons pas dans le cas d’une commune nouvelle, laquelle participe, je le répète, du choix volontaire des communes.

Je ne partage pas votre position, madame Gatel. Aussi, à titre personnel, je voterai contre votre amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Bruno Sido, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Bruno Sido

M. Bruno Sido. L’amendement de Mme Gatel était prévisible, parce que les règles du jeu pour instituer une commune nouvelle étaient claires. Je l’ai dit sur le terrain, dans mon bon département de la Haute-Marne : on fait un mariage non pour l’argent, mais parce que l’on a envie de se marier.

Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Bruno Sido

C’est vrai, il y a une incitation financière à constituer des communes nouvelles, ce qui d’ailleurs n’est pas sain – l’État n’aurait pas dû agir ainsi, il aurait économisé de l’argent –, car cela pousse au vice. Au bout de quelques années, ce mécanisme cesse pour ces communes, ce qui était prévu par la règle du jeu.

On nous demande maintenant de prévoir un nouveau sifflet de quatre ans. Mais non ! Ce sont des adultes ! Ils ont fait le choix du mariage, même si, je le répète, ils peuvent l’avoir fait pour l’argent.

Protestations sur des travées des groupes UC et Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Bruno Sido

Ils doivent donc en assumer les conséquences, et la règle du jeu doit être appliquée. Pour ma part, je suis contre cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Stéphane Piednoir, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Stéphane Piednoir

M. Stéphane Piednoir. Je m’insère dans ce débat centro-centriste…

Sourires.

Nouveaux sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Stéphane Piednoir

Je veux m’inscrire en faux par rapport à ce que vient de dire Bruno Sido. Non, les communes nouvelles ne se sont pas créées, dans la majorité des cas, pour des raisons vénales.

Vous le savez, madame la ministre, je viens d’un département exemplaire dans le domaine de la création des communes nouvelles.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-François Husson

M. Jean-François Husson. Et dans beaucoup d’autres domaines !

Mêmes mouvements.

Debut de section - PermalienPhoto de Stéphane Piednoir

Bien entendu, mais notamment dans celui-ci…

On trouve, dans ce département, le cas de figure typique de communes qui se sont réunies au sein d’une commune nouvelle de 20 000 à 22 000 habitants, mais sans véritable ville-centre, sans centralité. Ces communes se trouvent exactement dans la situation décrite, et je rejoins les arguments de M. Richard : il s’agit d’une simple bascule de dotations. Il n’y a donc pas de perte, ou alors seulement marginale, pour l’État.

Cet amendement me semble donc raisonnable. Il tend à prévoir une sortie en sifflet, sur quatre ans. On pourrait évidemment imaginer des tas d’amendements différents, visant d’autres taux, mais celui-ci me paraît, je le répète, raisonnable.

Par ailleurs, je ne comprends pas l’argument consistant à dire que, lorsque les communes ont fusionné, elles connaissaient la loi, point final. Cela voudrait dire que la loi n’évoluerait jamais ? On fixerait les choses, une fois pour toutes, ad vitam æternam ?

Debut de section - PermalienPhoto de Stéphane Piednoir

Cela ne se produit pas dans la réalité. On modifie toujours les textes, et nos propositions de loi changent même des virgules… On ne peut donc pas retenir cet argument.

Je m’associe à l’amendement de Mme Gatel.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Mme Jacqueline Gourault, ministre. Aujourd’hui, les communes nouvelles bénéficient d’une dotation globale de fonctionnement (DGF) moyenne de 217 euros par habitant, la moyenne nationale s’élevant à 164 euros par commune, je le dis au passage.

Exclamations sur les travées des groupes UC et Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Mesdames, messieurs les sénateurs, je dis ce que j’ai envie de dire !

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Nous avons tous notre liberté de parole.

Par ailleurs, je veux préciser les choses, pour éviter toute confusion. Les communes nouvelles qui remplissent les conditions d’éligibilité à la DSR ou à la DMP continueront évidemment de toucher ces dotations ; ce n’est pas parce qu’elles sont communes nouvelles qu’elles ne les toucheront pas.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Elles entrent dans le cadre normal, en effet.

Mme Gatel propose, disons-le clairement, de continuer à verser la DSR et la DNP aux communes nouvelles qui ne rempliraient plus les conditions d’éligibilité.

En outre, si j’ai bien compris, monsieur Richard – vous me pardonnerez cette plaisanterie –, pour que la sortie soit la plus douce possible, il faudrait prévoir une sortie progressive sur trois ans des garanties accordées aux communes nouvelles ; ainsi, elles se seraient habituées…

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Richard

C’est ce que l’on fait avec toutes les dotations !

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Cela ne me paraît pas opportun. Quand on fait une commune nouvelle, on prend ses responsabilités. Une commune nouvelle qui remplit les conditions d’attribution de la DSR et de la DNP continue de les toucher. C’est aussi simple que cela !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Olivier Paccaud, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Paccaud

J’apporterai un seul petit élément supplémentaire à la réflexion sur cet amendement, qui a évidemment ses vertus.

Nous connaissons tous la problématique des communes nouvelles, même s’il existe des différences entre les départements, mais nous parlons là de dotations de fonctionnement.

Or il existe aussi des dotations d’investissement et, dans certains départements – prenons le cas de l’Oise –, la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR) a souvent été fléchée prioritairement vers les communes nouvelles.

C’est un élément non négligeable à prendre en compte, car nombre de communes nouvelles ont pu ainsi améliorer la qualité de leurs équipements ; elles en avaient besoin, du reste, pour faire face à de nouvelles contraintes. En tout cas, dans l’Oise, M. Bascher et moi-même avons constaté un effort non négligeable de la préfecture à ce sujet, une priorité marquée pour les communes nouvelles en matière de DETR et de dotation de soutien à l’investissement local (DSIL).

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Françoise Gatel, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Françoise Gatel

Merci à tous de cette liberté de parole ; cette discussion est très intéressante.

Comme pour tout, il y a, avec les communes nouvelles, des choses qui sont excellentes et des choses qui, disons, le sont moins… Ne l’oublions pas, une commune nouvelle est comme une famille qui se recompose ; on ne peut pas lui demander d’avoir, au bout de six mois, la performance d’une collectivité solide ayant une longue histoire.

En outre, cher collègue Sido, vous affirmez qu’il ne faudrait pas donner aux communes nouvelles une incitation financière, une sorte de carotte, mais, dans ce cas, pourquoi a-t-on instauré un coefficient d’intégration fiscale pour encourager à l’intégration des intercommunalités ?

Debut de section - PermalienPhoto de Françoise Gatel

Si l’on a une religion en la matière, on doit l’appliquer à tous les cas de figure.

Par ailleurs, cher Claude Raynal, s’il m’arrive à moi aussi de temps à autre d’être d’accord avec vous, peut-on accepter le fait que le monde bouge ?

Ah ! sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Françoise Gatel

Enfin, certains indiquent que, quand elles se sont créées, les communes nouvelles connaissaient toutes les règles du jeu, mais ce n’est pas vrai.

Au travers du projet de loi relatif à l’engagement dans la vie locale et à la proximité de l’action publique, le Gouvernement, que j’applaudis à cet égard, a jugé nécessaire que, en cas de mouvement territorial d’intercommunalité, une étude de prospective financière soit préalablement menée et que la préfecture communique les incidences du changement aux élus locaux. Or cela n’a pas été fait pour la DSR !

Ce n’est donc pas un amendement opportuniste. Il s’agit d’une proposition extrêmement raisonnable, car nous devons tous tirer les leçons qui s’imposent.

Mme Sophie Primas applaudit.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Jean-Pierre Sueur, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Sueur

Je ne suis pas d’accord avec la comparaison qui convoque le coefficient d’intégration fiscale dans le cadre des intercommunalités. Ce sont là deux situations très différentes. L’intercommunalité procède d’une démarche de communes désirant être plus fortes ensemble, mais tout en restant des communes.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Sueur

Une commune nouvelle est une commune à part entière, et l’on ne peut pas considérer que, pendant une durée complémentaire, les communes nouvelles ne seraient pas des communes.

Je le sais, dans certains départements, on a beaucoup incité à la constitution de communes nouvelles, et, par la suite, certains élus nous ont demandé de prendre en compte la situation des anciennes communes. Eh bien, je suis désolé, mais il y a eu une période transitoire et elle est terminée.

Il faut considérer les communes nouvelles comme des communes, sans quoi les choses ne sont pas claires et on rompt avec ce qu’on avait prévu, c’est-à-dire avec la philosophie qui a inspiré Jacques Pélissard, qui est venu nous demander de favoriser les communes nouvelles. Quand je me suis étonné auprès de lui que cette proposition émane de l’ancien président de l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité, il m’a répliqué que les fusions étaient très difficiles à faire, et qu’il fallait donc les faciliter.

J’ai toujours indiqué que je ne ferais pas de propagande à ce sujet ; si des communes veulent le faire volontairement, qu’elles le fassent, mais alors elles savent qu’elles deviendront une seule et unique commune ; c’est un choix.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Sueur

Il faut dire les choses comme elles sont ; sinon, on est dans l’ambiguïté la plus totale.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Philippe Bas, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Bas

Je ne crois pas que l’on ébranlerait les colonnes du temple en adoptant l’amendement de notre collègue Françoise Gatel ; la commission des finances l’a bien compris, qui s’en remet à la sagesse de la Haute Assemblée. Je la remercie d’ailleurs de cette position, qui montre que le sujet mérite d’être examiné en toute impartialité.

J’ai été sensible à ce qu’a dit tout à l’heure notre collègue Alain Richard. En revanche, je veux dire à Jean-Pierre Sueur, en réponse à ce qu’il vient d’indiquer, que nous ne sommes pas dans une démocratie en noir et blanc ; nous avons toute la gamme des couleurs à notre disposition.

En outre, l’idée d’une période de transition pour les communes nouvelles, nous ne l’inventons pas aujourd’hui, puisque le régime électoral de ces communes prévoit, pendant deux mandats, un nombre de conseillers municipaux nettement supérieur à celui des conseillers municipaux des communes de la même strate démographique.

Il n’y a donc pas de difficulté de principe à admettre que, la constitution d’une commune nouvelle étant déjà compliquée, il faut tenir compte de cette difficulté pour fortifier les communes rurales, afin que celles-ci ne deviennent pas des coquilles vides, et pour permettre la création de communes nouvelles.

Quand on étudie l’avenir d’un territoire rural, qu’une commune nouvelle se construise ou non, cet avenir se présente dans des termes comparables.

Ainsi, cela me semble une mauvaise idée que de priver, pendant la période d’adaptation au nouveau système, ce territoire d’une partie de ses ressources, parce qu’il vient de se constituer en commune nouvelle et a changé d’institutions, même si je reconnais qu’il y a effectivement eu des incitations financières.

Au fond, une commune avec neuf clochers n’est pas exactement la même chose qu’une commune ayant le même nombre d’habitants, mais un seul clocher. Il faut donc l’aider à trouver son rythme de croisière en l’accompagnant.

Tel est l’objet de cet amendement, qui est vraiment bien modeste.

Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Philippe Dallier, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Dallier

Voilà peu de temps, lors de l’examen du projet de loi Engagement et proximité, alors que l’on débattait de la possibilité pour certaines intercommunalités de faire redescendre des compétences vers les communes membres, certains ont voulu neutraliser l’effet qu’aurait eu cette mesure sur le coefficient d’intégration fiscale, donc sur les dotations. Vous voulez donc garantir quand cela redescend et vous voulez garantir quand cela remonte… À un moment, il faut savoir ce que l’on veut !

Au bout du compte, tout cela aboutit à des exceptions, et l’on crée exception sur exception !

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Dallier

Mais si ! C’est exactement ce que l’on fait.

J’en avais discuté avec le président Bas, et je n’étais pas d’accord avec ce qu’il demandait : il souhaitait que l’on fige la situation, alors que l’on touchait au coefficient d’intégration fiscale, ce qui a un impact pour les autres.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Dallier

Mais si ! Et là, rebelote !

Sans doute, en Seine-Saint-Denis, nous ne sommes pas très concernés par la DSR, mais je veux simplement souligner que, à un moment donné, il faut cesser de créer des exceptions sur tout et tout le temps.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Dallier

En effet, quand on voudra remettre le système sur la table, comment fera-t-on ? Quand on essaiera de définir une nouvelle règle, nous demandera-t-on encore de garantir toutes ces exceptions ? Ce sera extrêmement compliqué… Je tire donc la sonnette d’alarme.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Jean-Raymond Hugonet, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Raymond Hugonet

Ce débat est particulièrement intéressant.

Dans cette affaire, M. Jean-Pierre Sueur l’a dit, le maître-mot, c’est l’incitation. J’entends parfaitement ce que disent Françoise Gatel et Philippe Bas ; c’est clair comme de l’eau de roche. Ce que j’aimerais maintenant savoir, c’est si le Gouvernement entend prendre la suite des gouvernements antérieurs, car on nous les a vendues, les communes nouvelles !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Raymond Hugonet

Non ! Vous vous trompez grandement, mon cher collègue. Quand nous avons entendu Jacques Pélissard, président de l’AMF, il nous a expliqué que, pour une part non négligeable du pays, c’était un moyen de garder des communes qui auront, comme Philippe Bas l’a dit, plusieurs clochers.

Même s’il n’existe plus plusieurs communes, cela permet de garder le principe communal, le principe de base sur lequel l’intercommunalité ne prendra jamais le pas ; que les choses soient bien entendues.

Madame la ministre, êtes-vous favorable à une incitation ? Dans ce cas, prouvez-le en émettant un avis favorable sur l’amendement de Mme Gatel, que je trouve frappé au coin du bon sens. Il n’y a pas d’autre discussion.

Enfin, j’ai parfaitement entendu ce qu’a dit notre collègue Dallier. Il a raison, mais il ne s’agit pas de cela ; il s’agit de mesures incitatives, qui auront un impact marginal.

Mme Françoise Gatel applaudit.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Joël Bigot, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Bigot

Je suis aussi d’un département qui a beaucoup donné pour les communes nouvelles, puisque nous avons divisé par deux le nombre de communes.

Les communes nouvelles sont nées d’un mouvement des élus, qui voulaient se regrouper pour mettre en commun un certain nombre de services. Il y a certes eu des incitations, mais la fusion a gardé son principe volontaire. Lorsqu’elles ont accepté de mettre en commun leur histoire et leur vision de l’avenir, elles l’ont fait sur des bases connues, en bénéficiant de ce système transitoire.

Instaurer aujourd’hui un nouveau système dérogatoire, qui prolongerait ces dispositions, ne les aiderait pas à grandir ; du reste, prévoir, à titre dérogatoire, pendant un ou deux mandats, un nombre différent de conseillers municipaux pour assurer la représentation des communes historiques ne les aide pas à grandir non plus.

Comme Philippe Dallier l’a dit, prolonger une situation transitoire, c’est donner une illusion. Je voterai donc contre cet amendement.

M. Jean-Pierre Sueur applaudit.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Vincent Segouin, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-François Husson

M. Jean-François Husson. Un grand défenseur des communes nouvelles…

Sourires.

Nouveaux sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Vincent Segouin

Je veux le rappeler, les communes nouvelles ont bénéficié, à leur création, d’une DGF majorée de 5 % pendant trois ans, alors que les autres communes subissaient, à la même période, une baisse de la DGF de l’ordre de 15 %.

Debut de section - PermalienPhoto de Vincent Segouin

Pendant la période de majoration de la DGF, ces communes devaient, Philippe Bas vient de le dire, assumer des charges supplémentaires, pour se réorganiser ; je suis complètement d’accord.

Néanmoins, le but de la commune nouvelle était tout de même de diminuer le nombre de mairies et d’églises.

Protestations amusées sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Vincent Segouin

M. Vincent Segouin. Pardon de cette provocation…

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Vincent Segouin

Pourtant, avec les amendements et les propositions de loi qui sont déposés – le maintien des maires délégués ou encore des mairies déléguées –, on va à l’encontre du texte initial. À un moment, il faut que cela cesse ! On ne s’y retrouve plus.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Sonia de la Provôté, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Sonia de La Provôté

Je veux tout d’abord réagir à l’argument du mariage d’argent, notion que je trouve vénale et un brin datée.

Certes, des raisons financières ont pu motiver ces mariages de communes, mais le but principal était tout de même le service public, pour mieux conduire les projets et mieux assurer les services pour les habitants, dans un contexte général – mettons les choses en perspective – de baisse drastique des dotations aux communes.

Nous parlons ici surtout de territoires ruraux, reconnaissons-le, et les élus avaient alors besoin de conserver un budget leur permettant d’assurer les services pour les habitants, dans des territoires où les collectivités garantissaient un service important au quotidien, car l’État n’avait pas gardé une présence aussi efficace qu’auparavant.

Ce besoin budgétaire était réel – on ne peut pas leur en faire le reproche –, et cette nouvelle organisation a été une réaction efficace pour mieux travailler dans les territoires.

En outre, l’amendement est raisonnable. Le dispositif est limité à quatre ans, il ne s’agit pas d’une révolution copernicienne. Il faut savoir faire les choses raisonnablement, sans quoi un certain nombre de communes nouvelles, issues, je le répète, du regroupement de petites communes rurales, verront leur budget baisser drastiquement et brutalement.

Debut de section - PermalienPhoto de Sonia de La Provôté

Une commune que je connais perdra de l’ordre de 300 000 euros. Pardonnez-moi, mais ce n’est pas une paille ! Pour les habitants des communes rurales, c’est même indispensable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Jacques Genest, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Genest

Je suis plutôt favorable à l’amendement de Mme Gatel, mais je suis gêné par le seuil de 10 000 habitants.

Pour moi, une commune de 9 500 habitants qui s’associe à une commune de 700 habitants ne doit pas continuer à toucher la DSR. En revanche, le dispositif ne me paraît pas gênant si ce sont quatre ou cinq petites communes qui se regroupent pour parvenir à 10 000 habitants.

Ne faudrait-il pas affiner la rédaction de l’amendement ? Quoi qu’il en soit, je ne le voterai pas en l’état. Son adoption serait dangereuse pour les communes rurales !

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

Dans ce débat important, je tiens simplement à préciser, à la suite de l’intervention de Jacques Genest, que ces dispositions concernent essentiellement les communes nouvelles de plus de 10 000 habitants.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Jean-Marie Mizzon, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Mizzon

Dussé-je troubler la quasi-unanimité qui règne dans cette enceinte, je souhaite rappeler que les communes nouvelles ont toutes été créées en pleine connaissance de cause. La règle était connue.

Pour ma part, je pense aux communes traditionnelles, qui sont bien plus nombreuses.

Au moment de leur création, les communes nouvelles ont bénéficié d’une majoration de 5 % de leur dotation sur une période de cinq ans, sur une enveloppe qui était fixe. Autrement dit, les autres communes ont reçu moins d’argent.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Mizzon

Dussé-je troubler la quasi-unanimité qui règne dans cette enceinte, je souhaite rappeler que les communes nouvelles ont toutes été créées en pleine connaissance de cause. La règle était connue.

Pour ma part, je pense aux communes traditionnelles, qui sont bien plus nombreuses.

Debut de section - PermalienPhoto de Françoise Gatel

Ce n’est pas la faute des communes nouvelles !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Mizzon

Certes, ma chère collègue, mais c’est un fait !

Cette proposition revient donc à demander à 90 % de l’ensemble des communes de consentir un nouvel effort, pour que celles qui ont fait le choix de se regrouper, en en connaissant les conséquences, puissent connaître moins de difficultés durant trois ou quatre ans.

À enveloppe majorée, un tel dispositif ne m’aurait pas du tout gêné. Mais, à enveloppe constante, cet amendement me paraît malvenu. Voilà pourquoi je ne le voterai pas.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de trois amendements identiques.

L’amendement n° II-415 rectifié bis est présenté par MM. Chasseing, Guerriau, Menonville, Wattebled et Lagourgue, Mme Mélot, MM. Decool, A. Marc, Capus, Pellevat, Lefèvre, Le Nay, Brisson et Louault, Mmes Goy-Chavent et Micouleau et MM. Genest et Laménie.

L’amendement n° II-430 rectifié bis est présenté par Mme Berthet, MM. H. Leroy, D. Laurent, Panunzi et Meurant, Mmes Thomas, Chain-Larché, Lopez, Bonfanti-Dossat et A.M. Bertrand, MM. Kennel, Danesi, Bonne, Morisset et Mayet, Mme Morhet-Richaud et MM. Cuypers, Sido, de Nicolaÿ, Segouin et Raison.

L’amendement n° II-481 rectifié bis est présenté par Mme Noël et MM. Vial et Longeot.

Ces trois amendements sont ainsi libellés :

Après l’alinéa 33

Insérer un paragraphe ainsi rédigé :

…. – Le premier alinéa du III de l’article L. 2334-7 du code général des collectivités territoriales est ainsi modifié :

1° La troisième phrase est ainsi modifiée :

a) L’année : « 2019 » est remplacée par l’année : « 2020 » ;

b) Les mots : « dont le potentiel fiscal par habitant est inférieur au potentiel fiscal moyen par habitant des communes appartenant à la même strate démographique » sont supprimés ;

2° La dernière phrase est supprimée.

La parole est à M. Daniel Chasseing, pour présenter l’amendement n° II-415 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Cet amendement vise à mieux prendre en compte la réalité des charges qui pèsent sur les petites communes à dimension touristique dans les règles de répartition du Fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales (FPIC).

En effet, les prélèvements fragilisent leur situation budgétaire, en diminuant leurs capacités d’investissement, pourtant indispensables au maintien d’une offre touristique de qualité, au renforcement de leur attractivité et au développement de nouvelles activités.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Martine Berthet, pour présenter l’amendement n° II-430 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Martine Berthet

Cet amendement vise à améliorer le dispositif de majoration de la population prise en compte pour la répartition de la DGF dans les petites communes à dimension touristique.

Afin de mieux prendre en compte la réalité des charges qui pèsent sur les communes touristiques, la loi de finances pour 2019 a porté la majoration de la population totale de 1 à 1, 5 habitant par résidence secondaire située dans les communes de moins de 3 500 habitants, dont le potentiel fiscal par habitant est inférieur au potentiel fiscal moyen par habitant des communes appartenant à la même strate démographique et dont la part des résidences secondaires dans la population est supérieure à 30 %.

Toutefois, la condition relative au potentiel fiscal pénalise fortement les communes touristiques, qui, en raison de leur activité, peuvent bénéficier de recettes fiscales supérieures à la moyenne des communes de même strate, mais sont également soumises à des charges touristiques bien plus élevées. Leurs dépenses d’entretien sont, en effet, plus importantes, en raison de l’accueil de la population touristique et du dimensionnement de leurs équipements de loisirs et de l’ensemble de leurs réseaux routiers ou d’assainissement, par exemple.

Le rapport de l’Observatoire des finances et de la gestion publique locales relatif aux finances des collectivités locales en 2019 confirme les disparités des dépenses par habitant selon la taille et les caractéristiques économiques et géographiques des collectivités, indiquant que, « en dessous de 10 000 habitants, c’est pour les communes à la fois touristiques et de montagne que les dépenses par habitant sont les plus élevées, l’écart étant particulièrement important pour les plus petites communes. »

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Sylviane Noël, pour présenter l’amendement n° II-481 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Ces trois amendements identiques ont déjà été présentés les années précédentes. L’objet de l’amendement n° II-415 rectifié bis pose problème ; en effet, il ne présente pas de lien son dispositif, puisqu’il fait référence à la répartition du FPIC. Mais passons…

Pour faire simple, il s’agit, en pratique, de répondre à une demande des stations de sports d’hiver, auxquelles on a ajouté quelques stations balnéaires.

La commission y est défavorable. En effet, de manière générale, les communes concernées disposent de ressources fiscales beaucoup plus importantes que les communes de taille comparable.

En outre, le surcroît de population lié au tourisme est déjà pris en compte aujourd’hui selon un coefficient de 1, 5. Il nous semble qu’aller plus loin constituerait un avantage excessif.

J’émets donc un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Dans la loi de finances pour 2019, nous avons mis en place, à la demande de certaines petites communes touristiques, un système de majoration de leur population, afin de mieux prendre en compte leurs charges spécifiques, à condition que leur potentiel fiscal ne soit pas trop élevé. Au total, 1 189 communes touristiques ont pu en bénéficier.

Ce dispositif, qui existe donc depuis un an, a permis d’atteindre un point d’équilibre qui me paraît satisfaisant. Je rappelle que les communes touristiques bénéficient déjà d’une DGF bonifiée de 11 % par rapport à la moyenne.

Ces amendements identiques tendent à supprimer la condition relative au potentiel fiscal par habitant. Or, comme vient de le dire M. le rapporteur spécial, la mesure rendrait éligibles à la majoration des communes dont le niveau de richesse fiscale est élevé.

Pour ma part, je ne saurais souscrire à une mesure qui aboutirait à retirer des moyens aux petites communes dont le potentiel fiscal est faible. C’est pour elles que nous avions créé le dispositif de majoration l’an dernier !

Le Gouvernement émet donc un avis tout à fait défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Martine Berthet, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Martine Berthet

Toutes les communes concernées ne disposent pas de ressources importantes. Les stations de ski et certaines stations balnéaires doivent dépenser énormément d’argent pour entretenir leur patrimoine et pour permettre un accueil suffisant de la population touristique.

Je rappelle que la France est passée, au fil des années, du premier au troisième rang mondial en matière de recettes touristiques, parce que ces communes n’ont plus les moyens d’entretenir suffisamment leur patrimoine et ne peuvent plus accueillir les touristes dans d’assez bonnes conditions.

N’oublions pas que l’économie touristique permet d’engranger énormément de ressources pour le pays.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix les amendements identiques n° II-415 rectifié bis, II-430 rectifié bis et II-481 rectifié bis.

Les amendements ne sont pas adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-532 rectifié, présenté par MM. Marie, Raynal, Joël Bigot, Botrel et Carcenac, Mme de la Gontrie, MM. Durain et Éblé, Mme Espagnac, MM. Féraud et Fichet, Mme Harribey, MM. P. Joly, Kanner, Kerrouche, Lalande, Leconte, Lurel, Sueur et Sutour, Mme Taillé-Polian, M. Antiste, Mme Artigalas, M. Jacques Bigot, Mmes Blondin et Conway-Mouret, MM. Daunis, Daudigny et Duran, Mmes Féret, Grelet-Certenais et Guillemot, MM. Lozach et Manable, Mme Monier, M. Montaugé, Mmes Perol-Dumont et S. Robert, MM. Temal et Tourenne, Mme Van Heghe, M. Vaugrenard et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 33

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

…. – La cinquième phrase du dernier alinéa du III de l’article L. 2334-7 est remplacée par deux phrases ainsi rédigées : « Si, pour une commune, cette minoration excède le montant perçu au titre de la dotation forfaitaire, la différence est prélevée sur les douzièmes prévus à l’article L. 2332-2 du présent code et au II de l’article 46 de la loi n° 2005-1719 du 30 décembre 2005 de finances pour 2006 de la commune. À compter de 2020, le prélèvement vient s’ajouter aux prélèvements opérés au cours des années antérieures en application du présent alinéa et qui sont reconduits chaque année. » ;

La parole est à M. Didier Marie.

Debut de section - PermalienPhoto de Didier Marie

Cet amendement, adopté par le Sénat l’an dernier, vise à éviter que les collectivités les moins riches supportent, à la place des collectivités les plus riches, le financement de la péréquation verticale.

En effet, chaque année, la dotation forfaitaire des communes est écrêtée pour financer des « contraintes internes » à la répartition de la DGF, en particulier la progression des dotations de péréquation – DSU et DSR.

Afin de ne pas faire supporter la charge de cette minoration sur les communes les moins favorisées, qui ont vocation à bénéficier pleinement de la hausse des dotations de péréquation, la loi prévoit que l’écrêtement est réalisé sur la dotation forfaitaire des communes qui présentent un certain niveau de potentiel fiscal par habitant. Ce sont ainsi les communes avec les dotations forfaitaires les plus élevées qui financent la progression de la péréquation pour les communes les plus en difficulté.

Toutefois, la contribution au redressement des finances publiques a minoré la dotation forfaitaire des communes. Elle a même fait disparaître la dotation de certaines d’entre elles. Ces communes, pour lesquelles la DGF est négative, échappent au financement de la progression des dotations de péréquation, alors même qu’elles peuvent présenter un niveau de richesse très élevé, lequel se traduit par un potentiel fiscal par habitant qui est jusqu’à quinze fois supérieur au seuil d’écrêtement.

Il apparaît nécessaire de remédier à cette situation, en faisant participer ces communes au financement de la péréquation verticale, via un prélèvement sur leurs douzièmes de fiscalité. Cette évolution permettrait d’assurer une plus grande solidarité entre les collectivités et de mieux répartir la charge entre les communes écrêtées.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

Cet amendement vise à rendre possible l’écrêtement de DGF des communes ne percevant plus de dotation forfaitaire, au moyen d’un prélèvement sur leurs douzièmes de fiscalité.

C’est un amendement d’équité, qui va dans le sens d’une égalité des communes face aux écrêtements de la DGF. En effet, la mesure permettrait de faire participer au financement de la péréquation verticale les communes qui y échappent parce que leurs dotations ont été minorées du fait de leur contribution au redressement des finances publiques.

Sur le principe, je suis plutôt favorable à cet amendement. Le seul problème posé ici est technique : l’amendement tend à modifier la logique même d’un prélèvement sur recettes, qui consiste à ponctionner des recettes de l’État, en prélevant les recettes fiscales des collectivités.

Par conséquent, nous émettons un avis de sagesse positive. Nous verrons ce que le Gouvernement en dira !

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Nous visons actuellement plus de stabilité, avec l’idée que la DGF finance la DGF.

La mise en place d’un prélèvement sur fiscalité, afin de faire contribuer les communes qui ne touchent pas la DGF, peut être moralement compréhensible, mais elle est techniquement difficilement réalisable. En outre, je ne suis pas sûre qu’un tel dispositif puisse être bien compris.

L’avis du Gouvernement est donc défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Didier Marie, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Didier Marie

La stabilité ne veut pas dire l’immobilisme, madame la ministre !

Aujourd’hui, on constate qu’un certain nombre de communes riches, qui, certes, ne perçoivent plus DGF, et pour cause, ne contribuent pas à la solidarité entre nos territoires. Cette situation est dommageable.

Même si j’entends la remarque de M. le rapporteur spécial sur l’éventuelle complexité du dispositif, il n’en reste pas moins que, « sur le plan moral », pour reprendre ses mots, il serait tout à fait souhaitable que ces communes participent à cette solidarité.

C’est la raison pour laquelle nous maintiendrons cet amendement. Nous souhaitons qu’il soit adopté par notre assemblée, comme ce fut le cas l’année dernière.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-571, présenté par M. Marie, est ainsi libellé :

Alinéa 40

Après la référence :

insérer les mots :

, le montant : « 90 » est remplacé par le montant : « 110 »

La parole est à M. Didier Marie.

Debut de section - PermalienPhoto de Didier Marie

Cet amendement vise à faire passer à 110 millions d’euros, au lieu de 90 millions d’euros, le montant de la revalorisation de la DSU et de la DSR.

Pour rappel, ces dotations avaient connu une progression inédite entre 2015 et 2017, puisqu’elles avaient progressé de 180 millions d’euros chacune.

Le Gouvernement, lui, a fait le choix de geler la péréquation verticale. On nous propose aujourd’hui une progression limitée à 90 millions d’euros, alors même que, en 2018, la DSU avait augmenté de 110 millions d’euros, quand la DSR n’avait malheureusement pu croître que de 90 millions d’euros.

Nous connaissons tous la nature des inégalités territoriales entre les communes et l’importance, à cet égard, de la DSU et de la DSR. Cela dit, en proposant une revalorisation de 110 millions d’euros, et non un abondement permettant de ramener les dotations à leur niveau antérieur, nous faisons un pas vers le Gouvernement.

Je précise, pour la bonne information du Sénat, que nous avions déposé, sur la première partie du PLF, des amendements visant à majorer l’enveloppe de la DGF, justement pour permettre cette péréquation.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

Cet amendement vise à majorer la hausse de la DSU et de la DSR de 20 millions d’euros, en la faisant passer de 90 à 110 millions d’euros.

Je rappelle que, lors de l’examen de la première partie du PLF, la commission des finances a émis un avis défavorable sur les amendements tendant à majorer la hausse de la péréquation.

Je rappelle également que cette augmentation est gagée par une minoration de la dotation forfaitaire des communes.

Par cohérence, je sollicite le retrait de cet amendement. À défaut, j’y serais défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Je suis d’accord avec M. le rapporteur spécial.

Je rencontre de nombreux d’élus qui me demandent de la stabilité dans les dotations. Augmenter la DSU et la DSR encore plus que nous l’avons fait, c’est baisser la part forfaitaire des autres collectivités. Une telle évolution ne me paraît pas souhaitable.

J’émets donc un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Monsieur Marie, l’amendement n° II-571 est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Didier Marie

On nous appelle systématiquement à la raison, en nous expliquant que la péréquation est portée par les communes qui n’en bénéficient pas. Or, quand nous avons demandé de l’argent frais, nous n’en avons pas eu !

Nous connaissons les difficultés que rencontrent les communes bénéficiaires. Nous savons l’importance que la péréquation revêt pour elles. Dès lors, nous ne pouvons que regretter que le Gouvernement n’ait pas abondé les dotations de péréquation verticale.

Nous prenons date pour les années à venir. Cela dit, ayant entendu les arguments avancés par la commission, je retire l’amendement, monsieur le président.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-571 est retiré.

L’amendement n° II-629, présenté par MM. Patient, Dennemont, Hassani, Karam, Mohamed Soilihi, Théophile, Patriat, Amiel, Bargeton et Buis, Mme Cartron, M. Cazeau, Mme Constant, MM. de Belenet, Gattolin, Haut, Iacovelli, Lévrier, Marchand et Rambaud, Mme Rauscent, M. Richard, Mme Schillinger, M. Yung et les membres du groupe La République En Marche, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 41

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

…° Au second alinéa de l’article L. 2334-14, le mot « fait » est remplacé par les mots : « ainsi que la quote-part de la dotation d’aménagement destinée aux communes d’outre-mer font » ;

La parole est à M. Georges Patient.

Debut de section - PermalienPhoto de Georges Patient

Si vous le permettez, monsieur le président, je présenterai en même temps l’amendement n° II-631 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

J’appelle donc en discussion l’amendement n° II-631 rectifié, présenté par MM. Patient, Dennemont, Hassani, Karam, Mohamed Soilihi, Théophile, Amiel, Bargeton et Buis, Mme Cartron, M. Cazeau, Mme Constant, MM. de Belenet, Gattolin, Haut, Iacovelli, Lévrier, Marchand, Patriat et Rambaud, Mme Rauscent, M. Richard, Mme Schillinger et M. Yung, et ainsi libellé :

I. – Alinéa 48, première phrase

Remplacer le mot :

au

par les mots :

à 95 % du

II. – Après l’alinéa 53

Insérer trois alinéas ainsi rédigés :

« 3° Du rapport entre la proportion du nombre de bénéficiaires du revenu de solidarité active mentionné à l’article L. 262-1 du code de l’action sociale et des familles dans la population de la commune, et cette même proportion constatée pour l’ensemble des communes des départements d’outre-mer ;

« 4° Du rapport entre la proportion du total des bénéficiaires d’aides au logement, y compris leur conjoint et les personnes à charge vivant habituellement dans leur foyer, dans le nombre total de logements de la commune et cette même proportion constatée dans l’ensemble des communes des départements d’outre-mer ;

« 5° Du rapport entre la proportion d’enfants de 3 ans à 16 ans domiciliés dans la commune dans la population de la commune et cette même proportion constatée pour l’ensemble des communes des départements d’outre-mer.

III. – Alinéa 54

Remplacer les mots :

et 2° en pondérant le premier par 80 % et le deuxième par 20 %

par les mots :

à 5°, en divisant le rapport mentionné au 1° par deux

IV. – Après l’alinéa 54

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

« L’indice synthétique est multiplié par 1, 5 pour les communes de plus de 10 000 habitants qui sont chefs-lieux de département ou d’arrondissement.

La parole est à M. Georges Patient.

Debut de section - PermalienPhoto de Georges Patient

L’amendement II-631 rectifié a pour objet d’apporter un soutien prioritaire aux communes les plus fragiles des départements et régions d’outre-mer, dans une logique de péréquation et au regard d’indicateurs adaptés aux spécificités de l’outre-mer.

Afin de renforcer cette logique, le présent amendement tend à accroître l’enveloppe dédiée à la partie péréquée de la nouvelle dotation d’aménagement des communes et circonscriptions territoriales d’outre-mer (Dacom), à partir d’un écrêtement de 5 % de la dotation versée en 2019.

Néanmoins, le dispositif prévoit un mécanisme de garantie pour qu’aucune commune ne voie son attribution par habitant diminuer au final. Ainsi, le total par habitant des deux dotations ne pourra pas régresser. Compte tenu de la hausse globale de l’enveloppe, toutes les communes connaîtront une augmentation par habitant de leur dotation de péréquation.

Cet amendement vise aussi à ajouter trois critères dans le calcul de la dotation de péréquation, en plus du potentiel financier et du revenu, de manière à mieux retranscrire les spécificités et besoins des communes d’outre-mer : le nombre d’enfants, le nombre de bénéficiaires du RSA et le nombre de bénéficiaires des aides au logement.

Enfin, il tend à prévoir une meilleure prise en compte des charges de centralité supportées par les « villes capitales » des départements d’outre-mer, en majorant la dotation qui sera versée aux chefs-lieux de département et d’arrondissement comptant plus de 10 000 habitants.

Ces critères complètent les deux critères déjà proposés dans l’article, à savoir le potentiel financier par habitant et le revenu par habitant.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

Nous souhaitons entendre l’avis du Gouvernement sur ces deux amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Comme je l’ai dit tout à l’heure, l’amendement n° II-631 rectifié est le résultat du travail très approfondi qu’ont réalisé M. Patient et M. Jean-René Cazeneuve. Il tend à s’inscrire dans la volonté du Gouvernement d’aider au rattrapage des communes d’outre-mer, donc d’instaurer des critères de répartition de la Dacom adaptés à leurs spécificités.

Le Gouvernement est pleinement favorable à ces propositions, qui sont tout à fait pertinentes.

Nous sommes également favorables à l’amendement n° II-629, qui a pour objet de mensualiser le versement de la Dacom.

J’émets donc un avis favorable sur ces deux amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Au bénéfice des explications du Gouvernement, la commission émet elle aussi un avis favorable sur ces deux amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Victorin Lurel, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Victorin Lurel

Mes chers collègues, je suis un parlementaire à la fois heureux et inquiet.

Je suis heureux, parce que le Gouvernement corrige une injustice de longue date. À cet égard, je remercie et je félicite notre collègue Georges Patient du travail qu’il a réalisé. Je voterai donc volontiers l’amendement n° II-629.

Je voterai également l’amendement n° II-631 rectifié, mais, comme je l’ai déjà dit à Georges Patient, je suis inquiet. En effet, si cet amendement paraît très travaillé, nous ne connaissons pas les répercussions de son dispositif sur la répartition de la dotation entre les communes. Mon cher collègue, madame la ministre, vous seuls les connaissez !

J’ai demandé les simulations au Comité des finances locales (CFL). J’ai demandé à mon collègue si nous pouvions disposer du dossier qu’il a remis au Gouvernement. Pour le moment, le Parlement ne l’a pas…

Nous avions tous souhaité un minimum de concertation avec les parlementaires, quelle que soit leur couleur politique. Cette concertation n’a pas eu lieu.

Aujourd’hui, je voterai l’amendement. Nous appuyons son dispositif, que nous appelions de nos vœux. Cela dit, je le ferai sans connaître la répartition de la dotation entre les communes.

Je me suis laissé dire par le maire de Fort-de-France, M. Didier Laguerre, que, d’après les simulations – Catherine Conconne en parlerait probablement mieux que moi –, les communes de la Guyane et de Mayotte seraient favorisées dans la répartition, au détriment de la Guadeloupe, de la Martinique et de La Réunion. Les critères de répartition introduits sont probablement pertinents, mais comprenez, madame la ministre, que je regrette de voter à l’aveuglette.

Un travail en amont et en aval avec le CFL nous aurait permis de soupeser les répercussions sur les différentes communes. Je veux bien croire que toutes les communes seront gagnantes, mais, n’ayant pas eu accès aux simulations, j’avoue que je ne voterai pas l’amendement sans une certaine inquiétude.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Catherine Conconne, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Conconne

Je vais moi aussi soutenir les deux amendements de mon collègue Georges Patient.

C’est un long travail qui commence. De fait, les injustices sont véritablement inscrites dans le marbre. Je me réjouis que nous entreprenions cette révolution !

Nous examinerons tout à l’heure un amendement que j’ai déposé et qui fait, lui aussi, la démonstration de la manière dont nous sommes traités. Après deux ans de mandat, la survivance de disparités constitutionnelles et institutionnelles continue de me laisser pantoise.

La facilité de versement des dotations annuelles par douzièmes me paraît une très bonne mesure.

Les banquiers ont tenté de m’expliquer pourquoi les taux d’intérêt étaient au minimum deux à trois fois plus élevés outre-mer. Il faut, en effet, savoir que, quand le taux est à 1 % en métropole, il est parfois à 5 % chez nous, pour un même type de prêt. Imaginez les efforts que représentent de tels taux d’intérêt pour les communes, qui doivent solliciter les banques pour supporter leurs frais de fonctionnement et obtenir des avances de trésorerie !

Encore une fois, nous nous enfonçons irrémédiablement dans des sables mouvants, dont nous avons le plus grand mal à sortir.

Je suis solidaire du travail qu’a réalisé Georges Patient. J’aurais moi aussi apprécié que me soient communiquées des informations complémentaires sur la répartition, mais nous partons de tellement loin, madame la ministre, que je me réjouis de petite fenêtre qui s’ouvre.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Je tiens à m’excuser auprès de mon collègue Victorin Lurel. J’ai reçu hier du ministère la liste des communes. Je ne la lui ai pas transmise, parce que je n’avais pas vu que je l’avais reçue, n’ayant pas allumé mon téléphone portable. Cependant, je la tiens à sa disposition.

Je ne voudrais pas que le Gouvernement se voie adresser un reproche qui ne se justifie pas !

Quoi qu’il en soit, je puis vous dire, mon cher collègue, avant que nous votions cet amendement, qu’aucune commune ne perd. Je vous transmettrai toutes les informations dont je dispose.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Monsieur le sénateur, pour compléter la réponse de M. le rapporteur spécial, je veux vous assurer que nous vous communiquerons naturellement tous les éléments que vous souhaitez.

Comme je l’ai déjà indiqué, la politique de rattrapage s’étalera sur cinq années. Bien évidemment, nous pourrons observer les effets de la répartition dès la première année. Le Gouvernement et le CFL procèderont évidemment aux évolutions qui se révéleraient nécessaires.

En tout état de cause, comme M. le rapporteur spécial vient de le préciser, nous avons construit un système dans lequel tout le monde gagne. C’est important !

L ’ amendement est adopté.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-533 rectifié, présenté par MM. Marie, Raynal, Jacques Bigot, Botrel et Carcenac, Mme de la Gontrie, MM. Durain et Éblé, Mme Espagnac, MM. Féraud et Fichet, Mme Harribey, MM. P. Joly, Kanner, Kerrouche, Lalande, Leconte, Lurel, Sueur et Sutour, Mme Taillé-Polian, M. Antiste, Mme Artigalas, M. Joël Bigot, Mmes Blondin et Conway-Mouret, MM. Daudigny, Daunis et Duran, Mmes Féret, Grelet-Certenais et Guillemot, MM. Lozach et Manable, Mme Monier, M. Montaugé, Mmes Perol-Dumont et S. Robert, MM. Temal et Tourenne, Mme Van Heghe, M. Vaugrenard et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :

I. – Après l’alinéa 80

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

…° À la dernière phrase du second alinéa du II, après le mot : « financée », sont insérés les mots : « pour moitié » ;

II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

…. – La perte de recettes résultant pour l’État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. Didier Marie.

Debut de section - PermalienPhoto de Didier Marie

Cet amendement a pour objet le financement de la dotation d’intercommunalité, qui augmente de 30 millions d’euros.

En vertu de la loi de finances pour 2019, le code général des collectivités territoriales dispose que cette somme sera intégralement financée par des minorations au sein de la DGF.

Or les travaux du Comité des finances locales avaient fait valoir que, pour qu’elle ne pénalise pas certaines intercommunalités, cette évolution de la péréquation devait être financée pour moitié par celles-ci et pour moitié par l’État.

Nous demandons, comme l’an dernier, qu’une partie de l’enveloppe soit financée par « de l’argent frais », c’est-à-dire par une augmentation de la DGF de 15 millions d’euros.

Cette dotation d’intercommunalité a montré son intérêt. Il serait opportun que le Gouvernement participe à cette augmentation de la péréquation.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

Cet amendement vise à ce que la hausse de 30 millions d’euros de la dotation d’intercommunalité soit financée pour moitié par l’État, conformément aux conclusions du CFL de l’été dernier. Étant membre du Comité des finances locales, je ne puis qu’être très sensible à cette proposition.

Toutefois, pour que ces dispositions soient opératoires, il aurait fallu qu’un amendement visant à rehausser la DGF de 15 millions d’euros soit adopté en première partie du projet de loi de finances, ce qui n’a pas été le cas.

Monsieur Marie, je vous demande donc de bien vouloir retirer cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Monsieur Marie, l’amendement n° II-533 rectifié est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Didier Marie

Nous sommes cohérents, monsieur le rapporteur : nous avions déposé un tel amendement en première partie de ce projet de loi de finances, mais il n’a malheureusement pas été adopté !

Par principe, nous maintenons cet amendement, sans nous faire d’illusion sur son sort…

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-536 rectifié, présenté par MM. Marie, Raynal, Jacques Bigot, Botrel et Carcenac, Mme de la Gontrie, MM. Durain et Éblé, Mme Espagnac, MM. Féraud et Fichet, Mme Harribey, MM. P. Joly, Kanner, Kerrouche, Lalande, Leconte, Lurel, Sueur et Sutour, Mme Taillé-Polian, M. Antiste, Mme Artigalas, M. Joël Bigot, Mmes Blondin et Conway-Mouret, MM. Daudigny, Daunis et Duran, Mmes Féret, Grelet-Certenais et Guillemot, MM. Lozach et Manable, Mme Monier, M. Montaugé, Mmes Perol-Dumont et S. Robert, MM. Temal et Tourenne, Mme Van Heghe, M. Vaugrenard et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 95

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

…° Au cinquième alinéa du 2° du IV, le taux : « 0, 50 » est remplacé par le taux : « 0, 45 » ;

La parole est à M. Didier Marie.

Debut de section - PermalienPhoto de Didier Marie

Cet amendement vise à réduire la différence de régime entre les intercommunalités en abaissant à 0, 45 le coefficient d’intégration fiscale des communautés de communes pour le calcul de la dotation d’intercommunalité que nous n’avons pas réussi à faire financer par l’État à l’instant.

Les métropoles, les communautés urbaines et les communautés d’agglomération dont le CIF est supérieur à 0, 35 perçoivent une dotation par habitant au moins égale à celle de l’année précédente.

De même, les communautés de communes dont le CIF est supérieur à 0, 5 perçoivent aussi une dotation par habitant au moins égale à celle de l’année précédente.

Cela étant, l’écart entre les deux nous paraît encore trop important, raison pour laquelle nous proposons d’augmenter le CIF des communautés de communes.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

Cet amendement vise à réduire de 0, 5 à 0, 45 le CIF à partir duquel les communautés de communes peuvent bénéficier de la garantie de non-baisse de la dotation d’intercommunalité.

L’adoption de cet amendement changerait l’équilibre de cette dotation, puisque cette garantie complémentaire pour certaines communautés de communes se traduirait par une moindre attribution pour les EPCI ne bénéficiant pas de la garantie.

En outre, il ne nous paraît pas souhaitable de revenir sur les paramètres de la dotation d’intercommunalité chaque année. Nous venons déjà de loin. Le coefficient d’intégration fiscale de mon intercommunalité est de 0, 8…

Pour ces raisons, la commission des finances a émis un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Le Gouvernement est défavorable à cet amendement, pour les mêmes raisons.

Un an à peine après son entrée en vigueur, nous n’allons pas déjà changer les paramètres d’une réforme qui a permis d’insuffler une dynamique de progression très intéressante pour les communautés de communes, en particulier pour les EPCI ruraux. Restons-en là !

J’émets donc un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Didier Marie, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Didier Marie

L’écart existant entre les communautés de communes et les métropoles, les communautés urbaines et les communautés d’agglomération reste très important.

Nous sommes tous ici les défenseurs du monde rural. Il nous paraît donc opportun de faire bénéficier les communautés de communes d’un coup de pouce.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-322 rectifié, présenté par M. L. Hervé, au nom de la commission des lois, est ainsi libellé :

I. Alinéa 102,

1° Première phrase

Remplacer le mot :

date

par le mot :

notification

2° Seconde phrase

Supprimer cette phrase.

II. – Alinéa 103, première phrase

Remplacer les mots :

Si l’ensemble des conseils municipaux ont approuvé

par les mots :

Lorsqu’aucun conseil municipal n’a rejeté

La parole est à M. le rapporteur pour avis.

Debut de section - PermalienPhoto de Loïc Hervé

Cet amendement tend à supprimer la présomption de rejet de la proposition de reversement de l’établissement public de coopération intercommunale, en cas d’absence de délibération d’un conseil municipal, pour lui substituer une présomption d’accord.

Il s’agit de faciliter la procédure de reversement et d’inciter les collectivités à recourir au dispositif. Si un conseil municipal ne délibère pas sur la proposition de l’EPCI, il sera donc réputé l’avoir acceptée.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

Cet amendement tend à supprimer la présomption de rejet de la proposition de reversement de l’EPCI en cas d’absence de délibération du conseil municipal.

Les dispositions, modifiées récemment, n’ont pas encore été appliquées concrètement. Cette procédure simplifiée est une sorte de test, qu’il faudra évaluer à l’aune de sa mise en œuvre.

La commission aimerait entendre l’avis du Gouvernement sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Les dispositions de cet amendement permettent d’éviter les blocages, sans contrevenir au principe de la libre administration des collectivités territoriales, les communes pouvant toujours s’opposer à la répartition proposée.

Le Gouvernement est donc favorable à cette facilité, à la condition de retenir la notification de la délibération comme date de mise en œuvre.

J’émets donc un avis favorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Loïc Hervé

Madame la ministre, nous avons accepté la demande de rectification du Gouvernement et modifié notre amendement en conséquence.

C’est bien la date de notification de la délibération qui a été retenue.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-323 rectifié, présenté par M. L. Hervé, au nom de la commission des lois, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 106

Insérer un paragraphe ainsi rédigé :

… – L’article L. 5211-29 du même code est complété par un paragraphe ainsi rédigé :

« …. – À compter de 2020, le coefficient d’intégration fiscale d’un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre pris en compte pour le calcul de la dotation d’intercommunalité ne peut être inférieur à son coefficient d’intégration fiscale pris en compte au titre de l’année 2019 ou, si l’établissement a été créé ou a changé de catégorie après le 31 décembre 2017, au titre de la troisième année d’attribution de cette dotation dans la catégorie à laquelle il appartient.

« Toutefois, la garantie prévue au premier alinéa ne s’applique pas lorsque le coefficient d’intégration fiscale de l’établissement, calculé en fonction des recettes de la dernière année dont les résultats sont connus, est inférieur à 0, 4.

« L’établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre qui bénéficie de cette garantie reverse à ses communes membres, sous la forme d’une dotation de territorialisation répartie entre elles au prorata de leur population telle que définie à l’article L. 2334-2, la différence entre le montant de l’attribution perçue au titre de la dotation d’intercommunalité et le montant de celle qu’il aurait perçue sans cette garantie. »

La parole est à M. le rapporteur pour avis.

Debut de section - PermalienPhoto de Loïc Hervé

Nous avons commencé à aborder ce sujet, dont nous avons déjà longuement débattu lors de l’examen du projet de loi relatif à l’engagement dans la vie locale et à la proximité de l’action publique, dit « Engagement et proximité ».

Cet amendement vise à garantir la neutralité financière, pour les territoires concernés, des restitutions de compétences par les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre à leurs communes membres.

À partir du moment où le texte Engagement et proximité va permettre aux intercommunalités et à leurs communes membres de discuter d’une nouvelle répartition de l’exercice des compétences, la neutralité financière doit être garantie.

En l’état du droit, de telles restitutions de compétences, parce qu’elles entraînent également des restitutions de produits fiscaux, se traduisent par une baisse du coefficient d’intégration fiscale de l’établissement, donc par une diminution de la dotation d’intercommunalité, sans que les communes perçoivent pour autant un surplus de dotations. Les règles de répartition des concours financiers de l’État favorisent donc l’exercice des compétences au niveau intercommunal plutôt que communal, sans aucune justification évidente.

Nous l’avions souligné lors des débats sur le projet de loi Engagement et proximité, peut-être l’intercommunalité est-elle allée trop loin en matière d’intégration fiscale. Dans un contexte financier difficile, ces règles empêchent ou dissuadent les élus de faire prévaloir le principe de subsidiarité dans la répartition des compétences locales.

Cet amendement tend donc à prévoir que le coefficient d’intégration fiscale d’un EPCI à fiscalité propre pris en compte pour le calcul de sa dotation d’intercommunalité ne pourra, à l’avenir, être inférieur à son niveau de 2019, et que les EPCI à fiscalité propre qui bénéficieront de cette garantie devront en reverser le produit à leurs communes membres au prorata de leur population, sous la forme d’une dotation de territorialisation qui contribuera au financement des compétences restituées aux communes.

Toutefois, afin de prévenir tout risque de désintégration excessive des intercommunalités souligné par un certain nombre de nos collègues, cette garantie ne s’appliquerait qu’aux EPCI à fiscalité propre dont le CIF « réel » resterait supérieur ou égal à 0, 4.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

Il s’agit d’un amendement charnière, en lien direct avec le projet de loi Engagement et proximité.

Dans le cadre de la nouvelle carte intercommunale, certains EPCI devront rendre des compétences à leurs communes membres, ce qui se traduira par une diminution de leur coefficient d’intégration fiscale et donc de leur dotation d’intercommunalité. Cet amendement vise donc à reverser cette dotation, lorsque le CIF n’est pas inférieur à 0, 4, aux communes membres au prorata de leur population.

Il s’agit d’une vraie question. Les fusions entre EPCI ont pu aboutir, dans le projet de loi Engagement et proximité, à un alignement à la baisse de l’intégration. Les DGF communale et intercommunale sont habituellement séparées. Or les dispositions de cet amendement introduisent une sorte de flux de la dotation intercommunale vers les communes.

La dotation d’intercommunalité repose sur le principe du coefficient d’intégration fiscale, l’un des rares critères à prendre la mesure des charges existantes sur un territoire. C’est une notion assez nouvelle et intéressante. Le CIF a été le moteur de toute l’intercommunalité.

Si nous comprenons le souci de nos collègues de la commission des lois, permettre la restitution de cette dotation d’intercommunalité aux communes constitue une incitation à ne plus mutualiser les compétences, ce qui peut conduire à une désintégration totale de l’intercommunalité.

Par ailleurs, cette mesure ferait perdre des dotations aux intercommunalités qui s’intègrent. Celles qui devaient obtenir une dotation supplémentaire en raison de leur plus grande intégration ne la percevront plus nécessairement, puisque les intercommunalités qui se désintègrent, si j’ose dire, devront restituer au fonds commun.

Nous avons cherché, avec les membres de la commission des lois, comment mieux arbitrer ce système. Si nous avions la garantie que ce dispositif ne se transforme pas en entreprise de désintégration de l’intercommunalité, nous pourrions l’accepter.

Or le seuil de 0, 4 – il vaut ce qu’il vaut – montre justement votre souci de ne pas désintégrer l’intercommunalité, même s’il me semble qu’entre le plancher et le plafond du CIF, il n’y aura bientôt plus que l’épaisseur du trait…

J’aurais préféré que l’on abandonne franchement la progression du CIF et qu’on choisisse d’autres critères. C’est sans doute ce qu’il faudrait faire. Cet amendement a paru intéressant à la commission, dans la mesure où il tend à fixer une borne, mais aussi, même s’il n’est pas un amendement d’appel, à ouvrir le débat.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

La commission des finances s’en remet donc à la sagesse du Sénat.

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Il me semble que le Sénat a déjà rejeté un amendement sur cette question lors de l’examen de la loi Engagement et proximité. Peut-être faut-il revenir aux principes, comme je le soulignais voilà déjà quelques instants…

Le CIF, comme tout le monde le sait ici, mesure l’intégration fiscale d’un EPCI, donc le niveau des charges que celui-ci supporte au titre de ses compétences. La dotation d’intercommunalité en tient logiquement compte : elle augmente au fur et à mesure de l’augmentation du CIF, ce qui est tout à fait logique. La dotation apporte un soutien à ceux des EPCI qui ont les charges les plus importantes.

À l’inverse, un EPCI dont le CIF diminue et qui exerce donc moins de compétences voit sa dotation baisser.

Dans une enveloppe fermée, les sommes dégagées par cette baisse viennent abonder la dotation des EPCI qui s’intègrent. C’est le principe même de la dotation, réaffirmé par le législateur lors de la réforme votée en loi de finances pour 2019. Ce sont donc bien les EPCI dont l’intégration augmente ou reste stable qui paieraient le prix de l’amendement de la commission des lois.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Si ! Comme l’a excellemment dit Philippe Dallier, on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre.

Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Éric Kerrouche, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Kerrouche

J’ai du mal à comprendre l’obsession de certains membres de la commission des lois pour cette mesure, que nous avons déjà repoussée lors des débats sur le projet de loi Engagement et proximité.

C’est une mauvaise mesure, dont la logique vise à détricoter les intercommunalités.

Debut de section - PermalienPhoto de Éric Kerrouche

On peut la tourner dans tous les sens et se parer des meilleures raisons techniques, cette mesure est claire : il s’agit de donner une prime à la désintégration.

Par ailleurs, comme l’a souligné Mme la ministre, il s’agit d’une enveloppe fermée. On se retrouverait donc dans la situation paradoxale où les EPCI qui s’intègrent paieraient pour ceux qui sont en voie de désintégration. C’est incompréhensible, infondé et inutile.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Philippe Dallier, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Dallier

S’il est plus pertinent, pour des raisons locales, de faire redescendre des compétences vers les communes, je n’y vois aucun inconvénient. La question est de savoir s’il faut en tirer des conséquences en matière de dotation. Et ma réponse est plutôt positive.

Si certaines communes récupéraient des dotations et que plus rien ne bougeait ailleurs, cela reviendrait à conserver un avantage qui n’était plus dû en théorie. Si les choses se mettaient ensuite à bouger de nouveau, il y aurait forcément des effets de bords. Avec cet amendement, deux intercommunalités identiques au même niveau d’intégration auraient des dotations d’intercommunalité différentes selon qu’elles conservent leurs compétences ou qu’elles les font descendre, puis remonter. C’est donc encore une exception à la règle !

Ce qui a mité notre système de péréquation et de DGF, ce sont justement toutes ces exceptions. Et là, on nous propose de recommencer. Si la commission des finances émet un avis de sagesse, je veux bien m’y plier. Mais encore faut-il le faire en toute connaissance de cause : on ne peut pas dire que l’adoption de cet amendement sera neutre pour les dotations des autres EPCI, car ce n’est pas vrai.

Debut de section - PermalienPhoto de Loïc Hervé

Si ! C’est le principe même de l’amendement !

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Dallier

S’il faut faire redescendre des compétences pour des raisons d’efficacité et d’organisation, soit. Mais faut-il pour autant créer une nouvelle exception ?

Le plus sage aurait été de tout figer l’année prochaine pour se donner le temps de la réflexion.

Mmes Françoise Gatel et Sophie Primas applaudissent.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Dallier

Or on continue à empiler les dispositifs. J’attends 2021 avec impatience, pour voir comment nous en sortirons : à force de compliquer les choses et de multiplier les exceptions, ce sera mission impossible.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Philippe Bas, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Bas

Je poserai deux questions.

Premièrement, quel est l’enjeu politique que le Sénat s’attache à relever dans la période actuelle ? Cet enjeu peut se résumer d’un mot : proximité.

Il fut un temps où nous avons voulu forcer l’extension des périmètres des communautés de communes et, concomitamment, leur intégration. Ce temps est révolu. Ce qui a été fait est fait. La réalité d’aujourd’hui est différente de celle de l’époque où ces instruments ont été conçus.

Notre priorité aujourd’hui pour la démocratie locale, pour la démocratie du concret, est de renforcer autant qu’il est possible les communes, en permettant à celles qui en ont la capacité et qui en font le libre-choix d’exercer davantage de compétences.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Bas

C’est notre priorité politique, et c’est tout le sens de notre vote sur le projet de loi Engagement et proximité, dont une grande partie des dispositions s’est largement inspirée du travail du Sénat.

Deuxièmement, le dispositif proposé par la commission des lois fait-il perdre de l’argent à des communautés de communes qui pouvaient légitimement compter dessus ? La réponse est non : en laissant sur le territoire concerné les moyens d’action qui lui ont été attribués au moment où l’on a forcé l’intégration des communautés de communes, nous ne prenons d’argent à personne. Le seul argent qui aurait pu être donné aux autres EPCI est une sorte de bénéfice indu.

L’intégration des communautés de communes est-elle aujourd’hui payée par l’amoindrissement de l’intégration de certaines autres communautés de communes ? Non, bien évidemment : le système ne fonctionne pas pour permettre de s’intégrer davantage avec l’argent de ceux qui s’intégreront moins.

Le raisonnement que nous sommes en train d’échafauder sur cette question est tout simplement faux. Nous ne voulons pas perturber le fonctionnement normal de l’attribution des dotations aux différentes communautés de communes. Nous ne retirons rien à personne, comme l’a reconnu Philippe Dallier.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Dallier

M. Philippe Dallier. S’il l’a dit lui-même, alors !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Bas

Nous voulons simplement trouver les moyens de financer la priorité politique que nous avons adoptée voilà quelques semaines en neutralisant ses effets financiers : on rend des compétences, mais on garde l’argent.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Quelquefois, monsieur le président Bas, bien que l’on ait vieilli d’un an, l’on se retrouve dans la même situation…

Debut de section - PermalienPhoto de Julien Bargeton

M. Julien Bargeton. En l’occurrence, cela fait même trois ou quatre ans !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

L’année dernière, à la même époque, vous aviez déposé le même amendement, mais sans aucune garantie sur les 40 %. C’était la seule différence.

Je suis en total désaccord avec cet amendement, mais je ne suis pas majoritaire sur ce point au sein de la commission des finances.

Vous ne pouvez pas dire que son adoption n’emporterait pas de conséquences pour les autres. C’est totalement faux. En effet, vous partez d’un principe très simple : ce que l’on a, on le garde, et il n’y a donc pas plus pour les autres. Mais c’est faux, car tous les mouvements jouent !

Alors qu’il faudrait baisser le montant de la dotation, vous proposez de garder une garantie. Or cet argent remis à disposition devrait normalement et naturellement bénéficier à ceux qui s’intègrent davantage. La raison de cette prime est justement d’inciter les intercommunalités à s’intégrer plus.

On peut être en désaccord avec cet esprit, …

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

… mais ce n’est pas au détour d’un amendement au projet de loi de finances qu’il faut travailler sur cette question. Il faut débattre des principes mêmes.

Debut de section - PermalienPhoto de Mathieu Darnaud

C’est ce que nous avons fait, avec le texte Engagement et proximité !

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Non !

Certes, vous pouvez retirer des compétences, mais il faut en tirer les conséquences, comme nous l’avons fait voilà quelques instants pour les communes nouvelles. Quand vous récupérez des compétences, vous percevez un peu moins de dotation. Et si vous désirez changer l’esprit du dispositif, il faut le faire de manière globale.

Vous avez raison sur un point : on ne peut remettre la commune au centre de l’intercommunalité, comme nous l’avons fait en adoptant le projet de loi Engagement et proximité, et ne pas changer la règle. Pour autant, le système qui promeut l’intégration ne peut être pénalisé par l’instauration d’une telle garantie.

De manière générale, il est assez extraordinaire de vouloir conserver un avantage pécuniaire et ne plus assumer les compétences qui justifiaient son versement. Même vous, monsieur le président de la commission des lois, je sais que vous ne pouvez être d’accord avec ce principe. Je le sais !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Bas

M. Philippe Bas. Je ne peux rien dire, je n’ai plus le droit de prendre la parole !

Nouveaux sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Didier Marie, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Didier Marie

À force d’entendre que les intercommunalités ne fonctionnent pas comme elles devraient et qu’il serait opportun, dans certaines conditions, de revenir vers la commune, on va finir par croire à une sorte d’acharnement à vouloir détricoter ou remettre en cause l’intercommunalité.

Je voudrais simplement rappeler que les intercommunalités exercent, tout d’abord, des compétences obligatoires et, ensuite, des compétences facultatives et optionnelles qu’elles ont choisies.

Or, si l’on veut redescendre des compétences du niveau intercommunal à l’échelle communale, il ne peut s’agir que d’une compétence facultative, que l’on remplace alors par une autre, ou d’une compétence optionnelle. Il y a donc une certaine contradiction à vouloir redescendre une compétence qu’on a voulu exercer… Après un changement de majorité ou une mauvaise expérience, on peut comprendre cette volonté, mais il faut alors en assumer les conséquences.

Comme l’ont souligné Philippe Dallier, Claude Raynal et d’autres orateurs, si l’on veut conserver les moyens liés à l’intégration fiscale octroyés à raison de compétences dont on se dessaisit, cela ne peut se faire qu’au détriment de celles et ceux qui décident, dans leur intercommunalité, de poursuivre leur intégration, puisque nous sommes à enveloppe constante.

Cette proposition va donc à l’encontre du principe même que nous soutenons majoritairement ici, à savoir le renforcement de la mutualisation et de l’intercommunalité et la mise en œuvre de véritables projets de territoires, qui ne soient pas de simples projets défensifs.

Ces moyens doivent impérativement rester à la disposition de celles et ceux qui poussent l’intercommunalité vers une plus grande intégration.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Alain Richard, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Richard

M. Alain Richard. Selon moi, nous avons tort de nous engager dans un conflit apparent entre partisans de l’intercommunalité et partisans de son affaiblissement.

Mme Françoise Gatel applaudit.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Richard

Je crois pouvoir rappeler la genèse du coefficient d’intégration fiscale. Elle remonte aux années 1990, avec la loi de 1992 puis la loi de 1999.

À partir du moment où les finances publiques ont permis de donner une prime supplémentaire, c’est-à-dire une nouvelle DGF, aux intercommunalités, la loi Chevènement a veillé à ce qu’il n’y ait pas d’intercommunalités d’apparence, redistribuant l’intégralité de leurs ressources. Par conséquent, le coefficient d’intégration fiscale était uniquement un instrument antifraude, antidétournement.

Au cours du temps, on s’est rendu compte que ce CIF était devenu une prime à l’intégration sans fin. En effet, si on laisse jouer le mécanisme du coefficient d’intégration fiscale, les gagnants sont ceux qui arrivent à une intégration de 100 %, en vidant financièrement les communes. Personne ne veut cela, cet instrument est devenu fou !

C’est la raison pour laquelle, après bien des interventions, les autorités qui conseillent les ministres compétents ont fini par accepter que l’on plafonne le coefficient d’intégration fiscale.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Richard

Cela a demandé du temps ! Et il y a eu une extrême résistance administrative, pour dire les choses de façon sympathique – j’en ai été témoin.

De toute façon, la ressource globale de DGF est plafonnée. Nous voyons les directeurs financiers de toutes les communautés de France et de Navarre occupés à vendre à leurs élus les montages les plus ingénieux – je m’exprime de manière positive –, pour essayer de prélever quelques centaines de milliers d’euros de dotations à leurs voisins, en jouant sur un coefficient d’intégration qui est en partie « fabriqué ».

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Richard

Je le rappelle, quand les communes confient des compétences à l’intercommunalité, celles-ci sont compensées avant l’application du CIF, par la commission d’évaluation des charges transférées (Clect). Ainsi, la communauté qui se met à exercer des compétences à la place des communes n’a pas besoin d’argent en plus. Le CIF est une prime, non une compensation de charges.

Il est donc légitime d’estimer que, lorsqu’il existe un arrangement interne dans une communauté, soit par redescente de compétence à la majorité qualifiée soit par convention de délégation, le CIF ne devrait pas intervenir.

Selon moi, cet amendement est profondément justifié. Je rejoins Claude Raynal : on devrait aller plus loin et travailler davantage, après vingt à trente ans de fonctionnement, sur les effets pervers du CIF. Mais cette première mesure de limitation de ses effets est tout simplement salutaire.

Applaudissements sur les travées des groupes UC et Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Vincent Delahaye, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Vincent Delahaye

Je partage tout à fait ce qui vient d’être dit très clairement par notre collègue Alain Richard.

Le mécanisme du CIF a été introduit au départ non pas pour lutter contre la fraude, comme le dit mon collègue, mais plutôt pour inciter à des transferts, ce qui ne se justifie absolument plus aujourd’hui.

La course au CIF est une aberration. À partir du moment où l’on transfère des compétences, c’est a priori pour réaliser des économies d’échelle. Sinon, pourquoi éloignerait-on les compétences des habitants ? Dans ces conditions, pourquoi prévoir une prime avec l’argent public, alors que la communauté fait des économies ?

Aujourd’hui, il s’agit d’introduire de la souplesse dans la gestion des compétences au niveau d’une communauté. Pourquoi sanctionnerait-on financièrement les communautés qui adopteraient cette souplesse, au profit de celles qui font la course au CIF, en intégrant toujours plus de compétences ? Ce serait totalement aberrant !

C’est la raison pour laquelle je soutiens l’amendement défendu par Loïc Hervé. Certes, il faudrait aller plus loin, comme l’a dit Claude Raynal tout à l’heure. Nous le répétons chaque année ; à un moment donné, il faudra peut-être d’ailleurs se mettre autour de la table pour discuter du CIF, mais aussi des dotations, dans la mesure où les aberrations du système sont nombreuses.

J’espère, madame la ministre, que nous en discuterons au cours de l’année 2020. Ayons le courage d’aller vers une clarification de ce système, afin de le rendre juste et lisible pour tous.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Françoise Gatel, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Françoise Gatel

Ce débat est extrêmement intéressant. Je partage ce qui a été dit par Philippe Dallier. Nous sommes tenus de prévoir des dispositions, appelées exceptions, pour adapter les mécanismes financiers à l’évolution du monde. Si nous ne conduisons pas une réforme véritable et profonde des dotations aux collectivités, nous n’en sortirons jamais !

Chers collègues Claude Raynal et Didier Marie, je salue avec respect votre grand conservatisme. Selon vous, en effet, il convient de gérer la France et l’évolution du monde avec des dispositions financières et fiscales qui, comme l’a rappelé excellemment notre collègue Alain Richard, remontent au XXe siècle, alors même que le monde avance.

Le choix est donc le suivant : soit nous avançons sur une réforme sans doute extrêmement difficile, soit nous acceptons d’adapter des correctifs, pour corriger ce que d’autres appellent des irritants et des impossibilités de faire.

Nous ne demandons que de la cohérence ! En effet, lorsque les intercommunalités exercent une compétence, l’État leur verse des dotations. Par là même, il reconnaît que cette compétence coûte de l’argent. Pourtant, lorsque cette même compétence est exercée par une commune, l’État supprime les dotations ! Pourrions-nous adopter un système plus cohérent ?

Surtout, nous avons conduit, à la suite du grand débat, une vraie discussion. En effet, si la loi NOTRe avait été un tel succès, nous n’aurions pas été mobilisés sur ce sujet pendant cinquante heures ! Aujourd’hui, les territoires aspirent à s’organiser d’une manière plus efficace, ce qui est une valeur sacrée en termes d’organisation.

Selon moi, il est grand temps d’entendre ce que M. Bas a expliqué, sachant que le Sénat a voté la possibilité d’un transfert de compétences à la carte. Cet amendement est donc en cohérence par rapport à ce qui a déjà été voté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Max Brisson, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Max Brisson

Je suis l’élu d’un département qui compte la plus grande intercommunalité de France en nombre de communes. J’en ai été le promoteur.

Je comprends Alain Richard lorsqu’il dit que les défenseurs de cet amendement ne sont pas opposés à l’intégration et à la définition d’une carte d’intercommunalités importantes.

Il n’empêche que, au quotidien, cela ne fonctionne pas comme on pouvait le penser. Il convient donc d’apporter la souplesse nécessaire. À partir du moment où celle-ci s’inscrit dans un cadre de neutralité, Philippe Bas l’a excellemment montré, elle permettra le bon fonctionnement des intercommunalités XXL.

J’ai rappelé, dans le cadre des débats sur la loi Engagement et proximité, les deux lignes parallèles auxquelles nous avions été confrontés : d’une part, la loi NOTRe, avec ses irritants et, d’autre part, la volonté du gouvernement de l’époque de créer ces grandes intercommunalités.

Il est nécessaire de donner, sans tarder, de la souplesse, sinon tout le discours sur la proximité et le rapprochement vers les communes ne sera pas mis en œuvre sur le terrain.

Si nous ne voulons pas, à terme, que ces grandes intercommunalités finissent par se disloquer, il faut introduire souplesse et proximité, qui leur permettront de fonctionner avec de très grandes communes et de toutes petites communes, dans lesquelles on ne peut pas avoir les mêmes règles. Dans la mesure où cela se fait dans le cadre d’une neutralité financière, je voterai cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Mathieu Darnaud, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Mathieu Darnaud

Je suis assez d’accord avec les orateurs qui m’ont précédé.

Je souhaite souligner deux points. Tout d’abord, il me paraît difficile de défendre le fait que les incitations financières ne doivent pas définir les communes nouvelles, tout en voulant préserver l’architecture intercommunale et cette œuvre grande et géniale qu’est le CIF.

Mme Françoise Gatel applaudit.

Debut de section - PermalienPhoto de Mathieu Darnaud

Sortons d’une discussion manichéenne, dans laquelle on nous explique que nous détricoterions l’intercommunalité en voulant redonner, dans certaines intercommunalités, parce que c’est pertinent, de la proximité et des compétences aux communes !

J’ai le sentiment, en écoutant certains de mes collègues socialistes, que l’œuvre est lancée et qu’il faut l’intégration à marche forcée. Et si cela ne marche pas, on tapera sur la tête des communes avec un marteau pour qu’elles transfèrent leurs compétences à l’intercommunalité.

Debut de section - PermalienPhoto de Mathieu Darnaud

Telle est la situation ! À aucun moment, vous n’imaginez que l’on peut gagner en proximité sans détricoter l’intercommunalité.

D’ailleurs, monsieur Kerrouche, si ce que je dis est faux, il faudra un jour nous expliquer pourquoi le législateur a prévu des compétences optionnelles, des compétences obligatoires et des compétences facultatives.

Soit vous assumez votre position, selon laquelle nous ne pourrions pas toucher à l’intercommunalité, de quelque manière que ce soit, pour redonner un peu de proximité, sans mettre à mal l’esprit intercommunal ; soit vous acceptez un entre-deux, une voie permettant de promouvoir l’intercommunalité en tant que nécessité – nous n’avons cessé de le dire –, sans pour autant renoncer à la proximité

Si vous vous inscrivez en faux, expliquez-moi pourquoi de plus en plus d’intercommunalités n’exercent pas les compétences qu’elles sont censées exercer et les retransfèrent aux communes ! Loïc Hervé aurait pu prendre l’exemple d’Annecy. Venez m’apporter la contradiction et, surtout, venez me faire la démonstration que ce que je dis n’est pas une réalité.

La preuve est là. Il est grand temps de redonner de la souplesse et, peut-être, comme l’ont dit certains collègues, de revoir le mécanisme financier et le mécanisme intercommunal dans son ensemble.

Debut de section - PermalienPhoto de Mathieu Darnaud

M. Mathieu Darnaud. Toutefois, ne venez pas dire aujourd’hui qu’il faut de l’intégration à tous crins !

Applaudissements sur des travées du groupe Les Républicains. – Mme Françoise Gatel applaudit également.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Bernard Delcros, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Delcros

Cet amendement, auquel nous consacrons beaucoup de temps, fait l’objet d’un débat à la fois important et utile. En effet, la question posée est celle de l’opportunité de maintenir le coefficient d’intégration fiscale dans les mécanismes de dotation.

Nous sommes à une étape de l’évolution de l’intercommunalité. Au moment où celle-ci n’était pas admise par tous et n’était pas installée dans le paysage institutionnel, le CIF a été utile.

Néanmoins, l’intercommunalité a fait son chemin. Elle est arrivée à maturité. Aujourd’hui, il s’agit non plus de forcer à l’intégration maximale, mais de trouver, comme cela a été dit, le meilleur arrangement possible pour rendre le meilleur service aux habitants, là où c’est nécessaire. La compétence pourra être exercée soit par les communes, soit par les intercommunalités, en fonction des spécificités des territoires.

Par ailleurs, il conviendra de tenir compte des moyens consacrés à ce service, en recherchant le meilleur coût, comme le soulignait notre collègue Vincent Delahaye.

L’intercommunalité est donc arrivée à un degré de maturité qui permet de franchir une nouvelle étape. Elle n’est plus remise en question par personne. Sans doute est-il nécessaire de poser la question de l’avenir du CIF, qui ne constitue pas, selon moi, le bon mécanisme pour l’avenir.

Applaudissements sur les travées du groupe UC.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Nous avons compris vers quel vote notre assemblée se dirigeait… Ce choix est assez curieux, d’ailleurs, car il est à l’opposé du vote auquel nous avions procédé l’année dernière, mais c’est ainsi. Nous observons sans doute une évolution de la position de notre assemblée.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

M. Claude Raynal, rapporteur spécial. J’adore les propos de Françoise Gatel, qui oppose les conservateurs et les modernes ! J’avais une vision quelque peu différente sur ce sujet…

Mme Françoise Gatel sourit.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Le plus étonnant, c’est l’inversion des termes de la discussion. En effet, il s’agit aujourd’hui de nous interroger sur l’intérêt de distribuer autrement les compétences. La réponse est oui ! Le problème, c’est que cet amendement ne vise pas à répondre à cette problématique. En effet, s’il était adopté, la redistribution serait infime, voire symbolique. Vous n’avez qu’à faire le calcul !

Bien sûr, je comprends cet enjeu symbolique, qui va conduire le Sénat à adopter cet amendement. Nous verrons bien ce qu’il en advient. Nous verrons surtout si cette disposition sert à quelque chose.

Ce qui aurait été utile – je ne veux pas reprendre entièrement les propos de notre collègue Philippe Dallier –, c’est de bloquer les choses, jusqu’à la suppression de la taxe d’habitation, qui sera devenue obligatoire l’année prochaine.

Mme Sonia de la Provôté s ’ exclame.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Nous sommes obligés de tout remettre à plat, madame de la Provôté. C’est ce que nous ferons, en dégageant des systèmes de garantie. Aujourd’hui, je le comprends bien, nous sommes dans la symbolique !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. François Bonhomme, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de François Bonhomme

Je partage totalement l’idée selon laquelle les communes doivent être replacées au cœur du système.

Debut de section - PermalienPhoto de François Bonhomme

Tel était le sens du projet de loi Engagement et proximité.

Effectivement, le CIF a été un mécanisme intégrateur supplémentaire, qui a accompagné une logique folle, dont nous voyons aujourd’hui les conséquences. Non seulement on a rendu les choses difficiles pour les communes, mais on a aussi affaibli l’échelon intercommunal en procédant de manière forcée.

Qu’il y ait une restitution des compétences et, ce faisant, une neutralisation financière, cela me paraît tout à fait normal eu égard à la situation actuelle des intercommunalités.

Notre collègue Alain Richard évoquait ces directeurs financiers qui arrivent avec des statistiques et des tableaux de bord, pour expliquer que l’intégration financière doit se poursuivre. Cela a créé dans de nombreuses intercommunalités un renforcement de la superstructure intercommunale, au travers de l’embauche massive de cadres territoriaux, qui renforcent la logique intégratrice en perdant de vue l’essentiel.

La mutualisation comme l’intercommunalité doivent se faire sur la base du consentement. Il n’y a pas de construction possible autrement. Or, depuis la mise en œuvre de la loi NOTRe, cet aspect a été perdu de vue. Les dispositions de cet amendement constituent donc une manière, peut-être imparfaite, de corriger les choses.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Mon intervention sera la plus simple possible.

Avec cet amendement, vous ne renforcez pas les communes. Vous instaurez un dispositif incroyable : quand une intercommunalité exerce des compétences qu’elle a choisies, vous la privez des ressources nécessaires, que vous octroyez en revanche aux communes auxquelles la compétence aurait été rendue.

Sincèrement, je ne comprends pas ! Puisque la dotation d’intercommunalité est répartie entre les intercommunalités, vous discriminez celles dont les charges augmentent du fait de leur intégration et celles dont les charges diminuent, parce qu’elles rendent des compétences aux communes.

Les dotations des communes elles-mêmes ne sont pas touchées par ce système. Tout l’enjeu est de savoir s’il faut pénaliser – Alain Richard a eu la prudence de ne pas utiliser le terme – les EPCI qui s’intègrent pour protéger celles qui rendent des compétences.

Il s’agit non pas de jouer les communes contre les intercommunalités, mais de savoir ce qui se passe au même niveau de compétences.

Je n’arrive même pas à comprendre – tout le monde n’a pas le même quotient intellectuel ! – comment une intercommunalité qui rend une compétence pourrait garder la dotation d’intercommunalité, alors qu’une intercommunalité voisine souhaitant exercer la compétence ne pourrait pas bénéficier de cette dotation.

Il ne s’agit pas de faire une course au CIF, puisque celui-ci est désormais plafonné ! Il y a là quelque chose de vraiment curieux. Quoi qu’il en soit, le Sénat vote ce qu’il veut.

Quant aux intercommunalités XXL, monsieur le sénateur, je rappelle qu’elles ont parfois été voulues par les élus eux-mêmes.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Certes, pas toutes, mais certaines, avec des caractéristiques particulières. Mais on ne peut pas accuser le système, puis faire le contraire.

Très franchement, même si l’on peut certainement remettre en cause le CIF, il s’agit, par cet amendement, de créer une inégalité entre les intercommunalités qui exercent les compétences et celles qui ne les exercent plus.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix l’amendement n° II-323 rectifié.

J’ai été saisi d’une demande de scrutin public émanant du groupe Union Centriste.

Je rappelle que la commission s’en remet à la sagesse du Sénat et que l’avis du Gouvernement est défavorable.

Il va être procédé au scrutin dans les conditions fixées par l’article 56 du règlement.

Le scrutin est ouvert.

Le scrutin a lieu.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Personne ne demande plus à voter ?…

Le scrutin est clos.

J’invite Mmes et MM. les secrétaires à constater le résultat du scrutin.

Mmes et MM. les secrétaires constatent le résultat du scrutin.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Voici, compte tenu de l’ensemble des délégations de vote accordées par les sénateurs aux groupes politiques et notifiées à la présidence, le résultat du scrutin n° 54 :

Nombre de votants324Nombre de suffrages exprimés297Pour l’adoption222Contre 75Le Sénat a adopté.

Applaudissements sur les travées des groupes UC, Les Républicains et RDSE.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L’amendement n° II-27 est présenté par MM. Raynal et Guené, au nom de la commission des finances.

L’amendement n° II-613 est présenté par M. Bonhomme.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Alinéas 112 à 116

Supprimer ces alinéas.

La parole est à M. le rapporteur spécial, pour présenter l’amendement n° II-27.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Compte tenu de l’amendement n° I-73 adopté par la commission des finances à l’article 5 du présent projet de loi de finances, qui vise le rapport que le Gouvernement aura à remettre au Parlement sur les conséquences financières de la réforme du financement des collectivités territoriales proposée, cet amendement tend à supprimer les dispositions introduites à l’Assemblée nationale, qui demandent un rapport sur le même sujet, mais dans un calendrier différent.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. François Bonhomme, pour présenter l’amendement n° II-613.

Debut de section - PermalienPhoto de François Bonhomme

Le rapport en question est bien évidemment extrêmement important, puisqu’il porte sur les concours financiers de l’État, notamment sur la réforme de la fiscalité locale, en l’absence de réforme des indicateurs financiers.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Le Gouvernement souhaite bien sûr maintenir le calendrier de la réforme fiscale proposée en PLF et adoptée par l’Assemblée nationale, c’est-à-dire une entrée en vigueur en 2021.

Dans ces conditions, rien ne justifie la suppression du rapport demandé par les députés pour juillet 2020. Le calendrier proposé par l’Assemblée nationale est en outre parfaitement synchronisé avec les travaux qui seront menés par le Comité des finances locales au premier semestre 2020.

Le Gouvernement est donc défavorable à ces deux amendements identiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Chacun est dans sa logique ! Nous sommes favorables au report d’une année concernant la réforme de la taxe d’habitation.

Mes chers collègues, je vous demande donc d’être cohérents sur ce point.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix les amendements identiques n° II-27 et II-613.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-638 rectifié, présenté par Mme Lavarde, MM. Morisset, Lefèvre et Mandelli, Mme L. Darcos, M. Savin, Mme Lassarade, MM. Piednoir, Laménie et Karoutchi, Mme Di Folco et M. Rapin, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

Les sixième et septième alinéas de l’article L. 1211-2 du code général des collectivités territoriales sont ainsi rédigés :

« - neuf présidents, ou vice-présidents, d’établissements publics de coopération intercommunale élus par le collège des présidents d’établissements publics de coopération intercommunale, à raison de trois pour les communautés urbaines et métropoles, de trois pour les communautés d’agglomération, de trois pour les communautés de communes ;

« - treize maires, ou adjoints au maire, élus par le collège des maires, dont un au moins pour les départements d’outre-mer, un pour les collectivités d’outre-mer ainsi que la Nouvelle-Calédonie, un pour les communes situées en zone de montagne, un pour les communes situées en zone littorale, un pour les communes touristiques et deux pour les communes de moins de 2 000 habitants ; ».

La parole est à Mme Christine Lavarde.

Debut de section - PermalienPhoto de Christine Lavarde

Je le précise dès maintenant : je m’apprête à retirer cet amendement, afin d’éviter tout débat inutile.

Il s’agit de mettre en lumière un sujet auquel nous devrons réfléchir durant les prochaines semaines, plutôt que de décider aujourd’hui quelles catégories des membres du Comité des finances locales nous devons regrouper.

La composition du CFL est problématique à plusieurs égards.

Tout d’abord, elle reflète imparfaitement les différentes strates de collectivités, puisque la carte a considérablement évolué entre 2011 et 2020. Il conviendrait donc de revoir la pondération entre les différents niveaux, notamment entre les communes et les EPCI.

Par ailleurs, on effectue aujourd’hui une distinction, à l’intérieur du groupe des EPCI, entre les EPCI à fiscalité propre et les EPCI à fiscalité additionnelle. A-t-elle toujours lieu d’être ? Comment doivent se positionner les communautés urbaines ? S’agit-il de métropoles ou de communautés d’agglomération ?

Par ailleurs, en l’état actuel du droit, seuls les présidents d’exécutifs sont éligibles au CFL. Or, si le quorum est atteint par les représentants de l’État, il ne l’est pas par les élus. Il faut donc également nous demander si des vice-présidents d’exécutifs ou des maires adjoints ne pourraient pas être rendus éligibles eux aussi ; ils seraient certainement plus disponibles pour siéger au sein de cette instance.

Voilà le message que je souhaitais faire passer ; j’espère qu’il sera entendu. Je regrette que nous ne puissions probablement pas faire évoluer la composition du CFL avant les différents renouvellements – je pense notamment aux élections municipales de mars 2020, mais il me semble que cette question mérite d’être étudiée.

Cela dit, je retire cet amendement, monsieur le président.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-638 rectifié est retiré.

La parole est à Mme la ministre.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Je voudrais remercier Mme Lavarde de son élégance.

C’est vrai, le CFL pose un vrai problème de représentation, même si, ce comité étant une instance de dialogue, l’évolution de sa composition doit être négociée avec de nombreux partenaires.

En tout cas, madame la sénatrice, sachez que je retiens votre proposition ; nous reviendrons vers vous.

L ’ article 78 est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-530 rectifié, présenté par MM. Dallier, Babary, Bascher, Bonhomme et Brisson, Mme Bruguière, M. Calvet, Mme Chain-Larché, MM. Charon, Cuypers, Danesi, Daubresse et de Nicolaÿ, Mmes Delmont-Koropoulis, Deroche, Deromedi et Di Folco, MM. Dufaut et Husson, Mme Imbert, MM. Laménie et D. Laurent, Mme Lavarde, MM. Lefèvre, H. Leroy et Mandelli, Mme M. Mercier, MM. Milon, Morisset, Mouiller, Pellevat, Piednoir, Savary et Savin, Mme Thomas et M. Longuet, est ainsi libellé :

Après l’article 78

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – L’article L. 2334-17 du code général des collectivités territoriales est ainsi modifié :

1° Le sixième alinéa est ainsi rédigé :

« Les logements locatifs sociaux retenus pour l’application du présent article sont définis par l’article L. 302-5 du code de la construction et de l’habitation. » ;

2° Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :

« Les données prises en compte dans le présent article se basent sur le répertoire des logements locatifs des bailleurs sociaux prévu par l’article L. 411-10 du code de la construction et de l’habitation. »

II. – L’article L. 302-5 du code de la construction et de l’habitation est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Les données prises en compte dans le présent article se basent sur le répertoire des logements locatifs des bailleurs sociaux prévu par l’article L. 411-10 du présent code. »

III. – La perte de recettes résultant pour l’État des I et II est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. Philippe Dallier.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Dallier

Cet amendement vise à revenir sur une question que nous n’avons jamais, jusqu’à présent, réussi à régler, celle du décompte du nombre de logements sociaux dans une commune.

Il existe, d’un côté, un décompte retenu comme base de calcul de la DSU, et, de l’autre, un décompte retenu au titre de l’article 55 de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains, ou loi SRU. Aussi étonnant que cela puisse paraître, pour beaucoup de communes, le nombre de logements sociaux retenu au titre de l’article 55 de la loi SRU est supérieur au nombre de logements sociaux retenu pour le calcul de la DSU.

Or, dans les deux cas, les logements concernés sont des logements attribués sous plafond de ressources, qui accueillent des populations considérées comme relevant du logement social à un titre ou à un autre. Pourtant, de part et d’autre, ce ne sont pas les mêmes chiffres qui sont pris en compte.

Nous avions essayé, en 2006, d’uniformiser par la loi les deux décomptes. Nous avions été obligés de faire marche arrière : on nous avait opposé, à l’époque, un problème de fiabilisation des données, s’agissant notamment des foyers-logements. L’argument était certes assez étonnant, mais nous avions fait marche arrière.

De nombreuses questions, depuis lors, ont été posées, tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat, sur le sujet. Autre argument invoqué : les logements sociaux ne sont pas tout à fait les mêmes d’un côté et de l’autre… Honnêtement, j’ai énormément de mal à entendre cet argument !

Quoi qu’il en soit, la loi du 29 juillet 2015 relative à la réforme du droit d’asile avait prévu que le répertoire des logements locatifs des bailleurs sociaux (RPLS), qui est le registre où sont dénombrés les logements sociaux, contiendrait également, à partir de 2020, soit l’an prochain, le dénombrement des foyers-logements : enfin nous disposerons d’un outil permettant de les recenser de manière fiable.

Voilà pourquoi je propose que nous uniformisions enfin les deux décomptes, dont la coexistence ne se justifie pas.

Je précise que cette uniformisation n’a aucun impact sur aucune des autres dotations. Les curseurs bougeront peut-être très légèrement entre les communes éligibles à la DSU, mais c’est une question d’équité : la situation actuelle est assez incompréhensible.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Cela fait quelque temps que notre collègue Philippe Dallier porte le fer sur cette question, parmi d’autres qui sont relatives au logement social. Il nous semble qu’elle mérite effectivement d’être résolue.

L’unification des définitions devrait être un objectif consensuel. Je souhaite entendre l’avis du Gouvernement sur cet amendement, mais la position de principe de la commission est plutôt d’être favorable à cette proposition.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Monsieur le sénateur Dallier, vous posez un vrai problème.

Néanmoins, dans la situation actuelle, aligner la définition des logements sociaux utilisée pour la répartition de la DSU et du Fonds de solidarité des communes de la région Île-de-France (FSRIF) sur celle de la loi SRU aurait pour conséquence – nous avons examiné sommairement, et non de manière approfondie, ce qu’il en résulterait – de ne plus prendre en compte des logements qui constituent pourtant des indicateurs de charges éclairants. Nous avons par exemple étudié les cas des communes de Clichy, de Grigny, de Mantes-la-Jolie, d’Argenteuil.

Il s’agit d’un sujet important et très technique. Un travail approfondi est nécessaire pour trouver des solutions. En l’état actuel de la rédaction de votre amendement, monsieur le sénateur, mon avis ne saurait être favorable ; je vous demande donc de bien vouloir le retirer, afin que nous puissions étudier votre proposition d’un peu plus près.

Je connais ce genre de situations : si vous votez cette disposition et si ce vote a pour conséquence de faire sortir certains logements du système, cela peut faire pas mal de dégâts. Il faut donc que nous étudiions plus avant les effets d’une telle mesure sur la répartition de la DSU.

Je sollicite donc le retrait de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Philippe Dallier, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Dallier

Madame la ministre, il n’y a aucun risque que quiconque sorte des dispositifs.

Au contraire, nous proposons d’ajouter dans la base de calcul de l’indice synthétique de la DSU des logements qui n’y sont pas retenus aujourd’hui, bien qu’ils soient comptabilisés comme des logements sociaux dans la fiche DGF des communes. Nous ne retirons donc rien à personne ! Je ne comprends pas du tout l’argument.

Auparavant, on avait du mal à dénombrer – c’est ce que l’on nous disait. Aujourd’hui, cette difficulté est levée. Je prends un exemple : considérez-vous qu’un foyer de demandeurs d’asile financé comme du logement social ne doit pas être pris en compte dans le calcul de la DSU, alors qu’il compte comme du logement social au titre de la loi SRU ?

J’ai du mal à comprendre… Je ne vois pas en quoi cette disposition aurait un quelconque effet sur Clichy ou sur Argenteuil. Je ne comprends pas ! Nous ne proposons que d’uniformiser.

Madame la ministre, mettons la mesure dans la navette, et nous aurons le temps d’approfondir la question.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Dallier

Nous en parlons depuis 2006 ! Peut-être pourrions-nous, enfin, trouver une solution.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Dallier

Mettons celle que je propose dans la navette, travaillons ensemble et examinons si des difficultés subsistent.

À mon sens, les référentiels permettant de dénombrer les logements sociaux sont désormais à jour. Profitons-en pour essayer de régler le problème !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Didier Marie, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Didier Marie

Je dirai un mot pour souscrire à la proposition de Philippe Dallier. Effectivement, le dénombrement des foyers-logements était difficile il y a encore peu de temps ; aujourd’hui, le problème est réglé.

Dans ce domaine comme dans d’autres, c’est le principe d’équité que nous défendons.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 78.

Je suis saisi de sept amendements identiques.

L’amendement n° II-70 rectifié bis est présenté par Mmes Berthet et Puissat, MM. H. Leroy, Brisson, D. Laurent, Panunzi et Meurant, Mmes Thomas, Chain-Larché, Lopez et Bonfanti-Dossat, M. Laménie, Mme A.M. Bertrand et MM. Kennel, Danesi, Bonne, Morisset, Sido, de Nicolaÿ, Segouin et Raison.

L’amendement n° II-262 rectifié quater est présenté par Mme Noël, MM. D. Laurent, Cambon, Savin et B. Fournier, Mme Deroche et MM. Charon et Husson.

L’amendement n° II-285 rectifié quinquies est présenté par MM. Longeot, Le Nay, Prince, Kern et Henno, Mmes Guidez et Loisier, MM. Cigolotti et Moga, Mmes Billon et de la Provôté et M. Capo-Canellas.

L’amendement n° II-333 rectifié bis est présenté par MM. Pellevat et Vaspart, Mme Ramond, MM. Calvet et Cambon, Mme Dumas et MM. Reichardt, Houpert, Longuet et J.M. Boyer.

L’amendement n° II-372 rectifié bis est présenté par M. Delcros, Mme Vermeillet, MM. Janssens et Luche, Mmes Saint-Pé et Joissains, MM. Le Nay et Canevet, Mme Doineau, M. Moga, Mmes Férat, Vérien, Morin-Desailly et Vullien et M. Louault.

L’amendement n° II-410 rectifié bis est présenté par MM. L. Hervé, Lafon, Cazabonne et P. Martin, Mme Gatel et M. Détraigne.

L’amendement n° II-634 rectifié est présenté par Mme M. Carrère, MM. Cabanel et Corbisez, Mmes Costes et N. Delattre, MM. Gabouty et Gold, Mmes Jouve et Laborde et MM. Requier, Vall et Labbé.

Ces sept amendements sont ainsi libellés :

Après l’article 78

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

L’article L. 2334-21 du code général des collectivités territoriales est ainsi modifié :

1° La seconde phrase du quinzième alinéa est supprimée ;

2° Les cinq derniers alinéas sont supprimés.

La parole est à M. Vincent Segouin, pour présenter l’amendement n° II-70 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Vincent Segouin

Cet amendement vise à supprimer le plafonnement, créé par la loi de finances pour 2017, de la population prise en compte pour le calcul de la dotation de solidarité rurale, la DSR.

Ce plafonnement pose de véritables problèmes à certaines communes qui sont des bourgs-centres, mettant en péril la pérennité des services publics de proximité qu’elles doivent assurer.

En outre, ce plafonnement a créé un effet de seuil extrêmement brutal, excluant une dizaine de communes du dispositif, dont plus de la moitié est située en zone de montagne.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Jean-François Husson, pour présenter l’amendement n° II-262 rectifié quater.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Jocelyne Guidez, pour présenter l’amendement n° II-285 rectifié quinquies.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Gérard Longuet, pour présenter l’amendement n° II-333 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Longuet

Il est lui aussi défendu, monsieur le président.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Bernard Delcros, pour présenter l’amendement n° II-372 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Delcros

Il s’agit de rectifier ce qui nous paraît être une anomalie s’agissant de petits bourgs situés dans des territoires peu denses, qui, bien qu’ils comptent peu d’habitants, ont malgré tout à assumer des charges de centralité.

Une dizaine de petits bourgs sont concernés, qui se trouvent exclus des dispositions votées en 2016. L’idée est de leur permettre de bénéficier de nouveau de la fraction « bourg-centre » de la DSR.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Loïc Hervé, pour présenter l’amendement n° II-410 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Josiane Costes, pour présenter l’amendement n° II-634 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Pour le calcul de la fraction « bourg-centre » de la DSR, les communes touristiques – il s’agit d’elles – bénéficient d’une majoration de leur population. Cet avantage est cependant plafonné, afin de ne pas peser de façon excessive sur les autres communes.

Ces amendements identiques ont pour objet de supprimer ce plafonnement. Leur adoption reviendrait à accorder un avantage excessif aux communes touristiques.

Mes chers collègues, vous regrettez que ce plafonnement ait été créé, dans la loi de finances pour 2017, sans simulation ni concertation, et qu’il apparaisse donc particulièrement arbitraire.

Je voudrais néanmoins revenir sur l’histoire de ce plafonnement : il est le fruit d’une négociation qui fut menée, à l’époque, sur l’initiative de notre collègue député Joël Giraud, que l’on ne saurait soupçonner de manquer de considération envers les communes touristiques…

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

… et de montagne. Tous ceux qui connaissent Joël Giraud savent son intérêt pour ces questions.

Ce plafonnement a donc fait l’objet d’un arbitrage et nous semble tout à fait légitime.

Lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2017, les députés ont prévu, d’une part, que c’est la population DGF, et non la population Insee, qui servirait de base au calcul, afin de favoriser les communes touristiques, et, d’autre part, de plafonner cet avantage.

Si vous demandez la suppression du plafonnement, vous vous gardez bien, évidemment, de revenir sur le choix de préférer la population DGF à la population Insee.

J’émets donc un avis défavorable sur ces amendements identiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Je souscris tout à fait à l’avis émis par M. le rapporteur.

Je rappelle, comme je l’ai fait tout à l’heure à propos de l’amendement sur les communes touristiques, que nous avons négocié, en loi de finances pour 2017, une majoration de la population des communes touristiques, en particulier des plus petites d’entre elles. Si l’on fait sauter le plafond, on favorise évidemment celles qui sont plus importantes et plus riches.

On ne peut pas faire tout et son contraire !

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Oui ! Beurre, argent du beurre, sourire de la crémière… C’est n’importe quoi !

J’émets donc un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix les amendements identiques n° II-70 rectifié bis, II-262 rectifié quater, II-285 rectifié quinquies, II-333 rectifié bis, II-372 rectifié bis, II-410 rectifié bis et II-634 rectifié.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 78.

L’article L. 2335-15 du code général des collectivités territoriales est ainsi modifié :

1° Les deuxième et troisième alinéas sont ainsi rédigés :

« Ce fonds est destiné à apporter une aide financière aux communes, aux établissements publics locaux compétents ou aux groupements d’intérêt public compétents, afin d’assurer durant une période maximale de six mois l’hébergement d’urgence ou le relogement temporaire de personnes occupant des locaux qui présentent un danger pour leur santé ou leur sécurité et qui ont fait l’objet soit d’une ordonnance d’expulsion, soit d’un ordre d’évacuation.

« Une aide financière peut également leur être attribuée pour mettre les locaux hors d’état d’être utilisables. » ;

2° Le dernier alinéa est ainsi rédigé :

« Un décret fixe les modalités d’application du présent article. » –

Adopté.

I. – Le chapitre V du titre III du livre III de la deuxième partie du code général des collectivités territoriales est complété par une section 7 ainsi rédigée :

« Section 7

« Dotation de soutien aux communes pour la protection de la biodiversité

« Art. L. 2335 -17. – I. – Il est institué, à compter de 2020, au sein de la dotation globale de fonctionnement, une dotation additionnelle à la dotation forfaitaire des communes destinée aux communes dont une part importante du territoire est classée en site Natura 2000 ou comprise dans un cœur de parc national ou au sein d’un parc naturel marin. Cette dotation comporte trois fractions.

« II. – La première fraction de la dotation, égale à 55 % du montant total de la dotation, est répartie entre les communes de moins de 10 000 habitants dont le potentiel fiscal par habitant est inférieur au double du potentiel fiscal moyen par habitant des communes de la même strate démographique et dont le territoire terrestre est couvert à plus de 75 % par un site Natura 2000 mentionné à l’article L. 414-1 du code de l’environnement. L’attribution individuelle est déterminée au prorata de la population et de la proportion du territoire terrestre de la commune couverte par un site Natura 2000 au 1er janvier de l’année précédente.

« III. – La deuxième fraction de la dotation, égale à 40 % du montant total de la dotation, est répartie entre les communes de moins de 10 000 habitants dont le potentiel fiscal par habitant est inférieur au double du potentiel fiscal moyen par habitant des communes de la même strate démographique, dont le territoire terrestre est en tout ou partie compris dans un cœur de parc national mentionné à l’article L. 331-1 du code de l’environnement et qui ont adhéré à la charte du parc national mentionnée à l’article L. 331-3 du même code. L’attribution individuelle est déterminée en fonction de la population et de la superficie de chaque commune comprise dans le cœur de parc national. Pour les communes dont le territoire terrestre est en tout ou partie compris dans un cœur de parc national créé depuis moins de cinq ans, l’attribution individuelle est doublée.

« IV. – La troisième fraction de la dotation, égale à 5 % du montant total de la dotation, est répartie entre les communes de moins de 10 000 habitants dont le potentiel fiscal par habitant est inférieur au double du potentiel fiscal moyen par habitant des communes de la même strate démographique et dont le territoire est en tout ou partie situé au sein d’un parc naturel marin mentionné à l’article L. 334-3 du code de l’environnement. L’attribution individuelle est calculée en rapportant le montant de cette fraction au nombre de communes concernées. »

II. – L’article 256 de la loi n° 2018-1317 du 28 décembre 2018 de finances pour 2019 est abrogé.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° II-702, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 4, première phrase

Remplacer les mots :

au sein de la dotation globale de fonctionnement, une dotation additionnelle à la dotation forfaitaire des communes

par les mots :

une dotation budgétaire

II. – Après l’alinéa 7

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

« V. – Les modalités d’application du présent article sont précisées par décret en Conseil d’État.

III. – Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

III. – En 2020, la différence entre les sommes réparties et la somme répartie en 2019 en application de l’article 256 de la loi n° 2018-1317 du 28 décembre 2018 de finances pour 2019 est prélevée sur la dotation globale de fonctionnement des communes et des établissements publics de coopération intercommunale dans les conditions prévues à l’article L. 2334-7-1 du code général des collectivités territoriales.

La parole est à Mme la ministre.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Cet amendement tend à s’inscrire dans le prolongement de la dotation de biodiversité, prenant la forme d’une nouvelle part de DGF, que nous avons instituée l’an dernier.

L’actuelle dotation Natura 2000 est inscrite sur les crédits du programme 119 de la mission « Relations avec les collectivités territoriales ». Par souci de continuité, la nouvelle dotation de biodiversité qui absorbe l’actuelle dotation Natura 2000 doit être inscrite sur le même programme.

Il n’est pas possible d’intégrer la dotation de biodiversité dans la DGF, le temps de recensement et de fiabilisation des données étant incompatible avec les délais de publication propres à la DGF.

C’est la raison pour laquelle nous proposons d’inscrire la dotation de biodiversité sur les crédits de la mission « Relations avec les collectivités territoriales ».

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-540 rectifié, présenté par MM. Marie, Raynal, Jacques Bigot, Botrel et Carcenac, Mme de la Gontrie, MM. Durain et Éblé, Mme Espagnac, M. Féraud, Mme Harribey, MM. P. Joly, Kanner, Kerrouche, Lalande, Leconte, Lurel, Sueur et Sutour, Mme Taillé-Polian, M. Antiste, Mme Artigalas, M. Joël Bigot, Mmes Blondin et Conway-Mouret, MM. Daudigny, Daunis et Duran, Mme Féret, M. Fichet, Mmes Grelet-Certenais et Guillemot, MM. Lozach et Manable, Mme Monier, M. Montaugé, Mmes Perol-Dumont et S. Robert, MM. Temal et Tourenne, Mme Van Heghe, M. Vaugrenard et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 4, première phrase

Remplacer les mots :

, au sein de la dotation globale de fonctionnement, une dotation additionnelle à la dotation forfaitaire des communes

par les mots :

une dotation

La parole est à M. Didier Marie.

Debut de section - PermalienPhoto de Didier Marie

Je voudrais remercier Mme la ministre d’exaucer par avance nos vœux, puisque nous demandions, au travers de cet amendement, que cette nouvelle mesure soit financée par de l’argent frais, c’est-à-dire par une dotation budgétaire, ce qui sera le cas si nous adoptons cet amendement.

Nous nous en réjouissons, et nous constatons par là même qu’il est possible de prendre ce genre de décisions ; il est seulement dommage que cela n’arrive pas plus souvent.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

L’amendement n° II-702 vise à préciser le financement de la dotation de soutien aux communes pour la protection de la biodiversité.

Il s’agit de mettre en œuvre le même schéma de financement que celui qui avait été retenu l’année dernière pour la dotation Natura 2000 – simplement, la dotation passe de 5 à 10 millions d’euros.

La non-adoption de cet amendement se traduirait par une baisse « sèche » de la DGF ; il me semble donc qu’il vaudrait mieux l’adopter : avis favorable.

Quant à l’amendement n° II-540 rectifié, ses auteurs ont le même objectif. Il serait satisfait par l’adoption de l’amendement du Gouvernement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Didier Marie, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Didier Marie

Je souhaite apporter une précision. Mme la ministre, dans son argumentaire, expliquait que cette mesure était liée à une difficulté de recensement d’un certain nombre d’éléments.

J’espère que ne se niche pas, derrière cette remarque, l’idée que cette disposition ne serait que passagère et qu’elle pourrait être remise en cause. Nous veillerons à sa pérennité, à défaut d’une refonte globale des dotations.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

En conséquence, l’amendement n° II-540 rectifié n’a plus d’objet.

L’amendement n° II-598 rectifié, présenté par MM. Delcros et Le Nay, Mmes C. Fournier et Vermeillet, MM. Longeot et Luche, Mme Morin-Desailly, MM. Kern, Moga et Janssens, Mme Vullien et M. Louault, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 5, première phrase

Remplacer le taux :

par le taux :

II. – Alinéa 6, première phrase

Remplacer le taux :

par le taux :

La parole est à M. Bernard Delcros.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Delcros

L’année dernière a été mise en place la dotation dite Natura 2000, qui a été créditée de 5 millions d’euros ; un petit peu plus de 1 000 communes y ont été éligibles.

Les critères sont malgré tout assez contraignants : il faut, notamment, que 75 % du territoire de la commune au moins soient couverts par un site Natura 2000 – ce n’est pas rien.

Cette année, les choses ont été revues, avec la création de la dotation de biodiversité, dotée de 10 millions d’euros répartis de la façon suivante : 55 % pour les sites Natura 2000, 40 % pour les cœurs de parcs nationaux et 5 % pour les parcs marins.

Toutefois – c’est la raison qui a motivé le dépôt de cet amendement –, l’Assemblée nationale a modifié les critères d’éligibilité à la dotation Natura 2000 : le critère de potentiel fiscal a évolué, le plafond passant de 1, 5 fois la moyenne nationale à 2 fois la moyenne nationale. Autrement dit, en 2020, les communes éligibles à la dotation Natura 2000 seront plus nombreuses.

Il faut éviter que les communes qui y étaient éligibles en 2019 ne voient leur dotation baisser. À cette fin, il faudrait porter la dotation Natura 2000 de 5 millions d’euros à 6 millions d’euros. Je propose donc la répartition suivante : 60 % pour la dotation Natura 2000, 35 % pour celle des parcs nationaux et 5 % pour celle des parcs marins.

Avec cette répartition, les parcs, y compris marins, seront gagnants ; le nouveau parc dont parlera Charles Guené tout à l’heure pourra être pris en compte. Surtout, les communes éligibles à la dotation Natura 2000 en 2019 ne verront pas leur dotation baisser.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

Cet amendement vise à modifier la répartition des trois fractions de la dotation de soutien aux communes pour la protection de la biodiversité, fractions respectivement dévolues aux sites Natura 2000, aux parcs nationaux et aux parcs marins.

J’avoue, mon cher collègue, que j’aurais préféré que vous proposiez d’ajouter 500 000 euros à l’enveloppe de 10 millions d’euros, pour des raisons que vous connaîtrez par la suite.

Il nous est difficile de juger de la pertinence de votre argumentaire, mais il paraît solide. Nous nous en remettons donc à la sagesse du Sénat.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Il serait incohérent d’abaisser la part de dotation de biodiversité dont bénéficient les parcs naturels, alors que les communes concernées font face à des charges bien plus importantes que celles qui relèvent du réseau Natura 2000.

Par ailleurs, les moyens consacrés à la part Natura 2000 ont été calibrés de manière à permettre aux communes qui étaient déjà éligibles à la dotation en 2019 de ne pas perdre de ressources, alors même que le nombre de communes concernées par un site Natura 2000 est en augmentation, comme l’est le nombre de communes éligibles à la dotation, du fait d’un desserrement du critère de potentiel fiscal.

J’ajoute que tout cela a été construit avec les élus, et que nous avons trouvé un équilibre. Je souhaite que cet équilibre soit conservé.

Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Bernard Delcros, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Delcros

Les parcs ne perdront rien du tout ! Leur dotation a été fondue, en 2015, dans la DGF, et la dotation qui est créée cette année est une dotation supplémentaire par rapport à l’année dernière. Ils ne perdent donc absolument rien.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Je n’ai pas dit qu’ils allaient perdre quelque chose !

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de huit amendements identiques.

L’amendement n° II-58 rectifié est présenté par Mme Morhet-Richaud et MM. Laménie et Cuypers.

L’amendement n° II-68 rectifié bis est présenté par Mme Berthet, M. H. Leroy, Mme Puissat, MM. Brisson, D. Laurent, Panunzi et Meurant, Mmes Thomas, Chain-Larché, Bonfanti-Dossat et A.M. Bertrand et MM. Kennel, Danesi, Bonne, Morisset, Sido, Bonhomme et de Nicolaÿ.

L’amendement n° II-260 rectifié quater est présenté par Mme Noël, M. Cambon, Mme Deroche et MM. Vial, A. Bertrand, Paccaud, Savin et Charon.

L’amendement n° II-283 rectifié quinquies est présenté par MM. Longeot, Le Nay, Prince, Kern et Henno, Mmes Guidez et Loisier, MM. Cigolotti et Moga, Mme Billon et M. Capo-Canellas.

L’amendement n° II-332 rectifié bis est présenté par MM. Pellevat et Vaspart, Mme Ramond, M. Calvet, Mme Dumas et MM. Reichardt, Houpert, Longuet, J.M. Boyer et Husson.

L’amendement n° II-408 rectifié bis est présenté par M. L. Hervé, Mmes Joissains et Perrot, MM. Lafon, Cazabonne, P. Martin et Janssens, Mme Vullien, MM. Louault et Canevet et Mme de la Provôté.

L’amendement n° II-633 rectifié est présenté par Mme M. Carrère, MM. Cabanel et Corbisez, Mme Costes, MM. Gabouty et Gold, Mmes Jouve et Laborde et MM. Requier, Vall et Labbé.

L’amendement n° II-668 rectifié ter est présenté par M. Delcros, Mme Vermeillet, MM. Janssens et Luche et Mmes Saint-Pé, Doineau, Vérien, Morin-Desailly et Létard.

Ces huit amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 5, première phrase

Remplacer le nombre :

par le nombre :

L’amendement n° II-58 rectifié n’est pas soutenu.

La parole est à M. François Bonhomme, pour présenter l’amendement n° II-68 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de François Bonhomme

Je présente cet amendement au nom de ma collègue Martine Berthet.

Il s’agit d’abaisser le seuil de population applicable aux communes bénéficiaires du dispositif Natura 2000 de 10 000 à 5 000 habitants, et ce afin de permettre aux collectivités concernées de disposer d’une dotation plus importante.

Je rappelle que, en 2019, quelque 1 118 communes se sont réparti les 5 millions d’euros de la nouvelle dotation Natura 2000. Si l’effort financier consacré au verdissement de la DGF est un signe important pour les territoires, il représente en moyenne moins de 5 000 euros par commune.

Le détail de la répartition fait apparaître que près de la moitié des 1 118 communes bénéficiaires sont classées en zone de montagne. Cela peut sembler cohérent au regard de l’objectif du réseau Natura 2000, qui est un outil de préservation de la biodiversité et de prise en compte des enjeux afférents dans les activités humaines.

Pour autant, les communes de montagne ne bénéficient que d’une part assez faible des 5 millions d’euros de la dotation, car celle-ci est calculée en fonction du nombre d’habitants et de la proportion du territoire de la commune couvert par un site Natura 2000. Ainsi, certaines communes classées en zone de montagne touchent moins de 200 euros.

Pourtant, ainsi que le souligne le dernier rapport de l’Observatoire des finances et de la gestion publique locales, « à population identique, les dépenses de fonctionnement par habitant sont […] plus élevées pour les communes touristiques et pour les communes de montagne que pour les autres communes. En dessous de 10 000 habitants, c’est pour les communes à la fois touristiques et de montagne que les dépenses par habitant sont les plus élevées, l’écart étant particulièrement important pour les plus petites communes. Plus les communes sont grandes, plus les différences s’estompent ».

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-260 rectifié quater n’est pas soutenu.

La parole est à Mme Jocelyne Guidez, pour présenter l’amendement n° II-283 rectifié quinquies.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Gérard Longuet, pour présenter l’amendement n° II-332 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Loïc Hervé, pour présenter l’amendement n° II-408 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Josiane Costes, pour présenter l’amendement n° II-633 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Bernard Delcros, pour présenter l’amendement n° II-668 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Delcros

J’ajoute à ce qu’a dit notre collègue François Bonhomme que le problème qui se pose aujourd’hui est un problème d’échelle.

Toutes les communes de moins de 10 000 habitants sont éligibles à cette dotation, qui n’est pourtant créditée que de 5 millions d’euros, ou de 6 millions d’euros si je prends en compte l’amendement que le Sénat vient de voter. Résultat, des dotations de 200 ou 300 euros par commune – François Bonhomme l’a rappelé.

Il y a deux solutions : soit l’on augmente l’enveloppe – mais nous savons qu’une telle augmentation n’aura pas lieu cette année –, soit on abaisse le seuil d’éligibilité, de 10 000 à 5 000 habitants.

J’y insiste : les sommes en jeu sont faibles. Pour le budget d’une commune de 200 habitants, une dotation de 2 000 ou 2 500 euros représente une somme importante ; c’est un peu moins le cas pour une commune de 8 000 ou 9 000 habitants.

L’idée est donc d’abaisser le seuil.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

Ces amendements identiques visent à abaisser le seuil de population applicable aux communes bénéficiaires du dispositif Natura 2000 de 10 000 à 5 000 habitants, ce qui modifierait l’équilibre de cette dotation.

Il n’est pas évident que les surfaces Natura 2000 des communes dont la population est comprise entre 5 000 et 10 000 habitants soient négligeables. Cette disposition paraît donc problématique.

La commission émet donc un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Je rappelle que les élus réclament de la stabilité ; on ne peut pas changer les règles du jeu tous les ans.

Comme toujours lorsque l’on fixe des seuils, il se trouve que certaines communes sont trop petites, d’autres trop grandes, pour être éligibles.

J’ai examiné quels seraient les effets de l’application de la mesure que vous proposez : quinze communes concernées sortiraient du dispositif. Je citerai Aigues-Mortes, Bogny-sur-Meuse, dans les Ardennes, ou Corte, trois exemples de petites villes situées au cœur d’un environnement naturel absolument exceptionnel, qu’elles aident à préserver.

C’est aussi pour cette raison que j’émets un avis défavorable sur ces amendements identiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix les amendements identiques n° II-68 rectifié bis, II-283 rectifié quinquies, II-332 rectifié bis, II-408 rectifié bis, II-633 rectifié et II-668 rectifié ter.

Les amendements ne sont pas adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-28, présenté par MM. Raynal et Guené, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 6, première phrase

Supprimer les mots :

et qui ont adhéré à la charte du parc national mentionnée à l’article L. 331-3 du même code

II. – Après l’alinéa 6

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

« À compter de 2021, la fraction de la dotation mentionnée au III est répartie entre les communes de moins de 10 000 habitants dont le potentiel fiscal par habitant est inférieur au double du potentiel fiscal moyen par habitant des communes de la même strate démographique, dont le territoire terrestre est en tout ou partie compris dans un cœur de parc national mentionné à l’article L. 331-1 du code de l’environnement et qui ont adhéré à la charte du parc national mentionnée à l’article L. 331-3 du même code.

La parole est à M. le rapporteur spécial.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

Cet amendement vise à différer l’entrée en application de la clause de signature de la charte du parc national, qui a été ajoutée par sous-amendement à l’Assemblée nationale.

Le versement de la dotation dont nous venons de parler est subordonné à l’adhésion des communes à la charte du parc national, ce qui paraît tout à fait légitime – nous n’y sommes pas opposés.

Cependant, il ne vous aura pas échappé, mes chers collègues, que nous étions au mois de décembre ; il faut que les communes aient le temps de satisfaire à cette nouvelle condition.

Par ailleurs, un onzième parc vient d’être créé, en novembre dernier. Les adhésions à la charte de ce parc devront nécessairement se dérouler dans le courant de l’année 2020.

L’entrée en vigueur immédiate de cette nouvelle clause pénaliserait les communes concernées ; nous demandons donc simplement que les effets de ce sous-amendement soient différés d’un an, afin que chacun puisse prendre acte de ces nouvelles dispositions.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-29, présenté par MM. Raynal et Guené, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

Alinéa 6, dernière phrase

Remplacer les mots :

moins de cinq ans

par l’année :

et le mot :

doublée

par le mot :

triplée

La parole est à M. le rapporteur spécial.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

Cet amendement important vise à compléter le dispositif adopté par l’Assemblée nationale en matière de dotation de soutien aux communes pour la protection de la biodiversité. L’Assemblée nationale, pour tenir compte de la création d’un onzième parc cette année, a créé une sorte de fonds d’amorçage. Il ne vous a pas échappé qu’en 2015 la dotation « Parcs » a été intégrée à la DGF. On a donc créé un nouveau parc, mais il n’y a plus de dotations pour lui !

J’avais initialement envisagé de créer un préciput afin que ce nouveau parc ne soit pas pénalisé par rapport aux anciens parcs : il serait en effet ennuyeux de mettre en place une sorte de parc national au rabais. L’Assemblée nationale a été sensible à cette situation et a prévu de doubler sa dotation pendant cinq ans – ce qui n’est pas si mal. Mais quid une fois que les cinq ans seront révolus, d’autant que le parc en question, à cheval à la fois sur la Champagne et la Bourgogne – il s’agit du parc national de forêts –, se situe dans l’un des territoires les plus déshérités de notre hexagone ? Ce parc consacré aux forêts feuillues a besoin de fonds particuliers. Sa création n’est pas un challenge facile. Il n’y a aucune raison de le pénaliser.

J’ai donc rédigé cet amendement – je m’exprimerai peut-être de nouveau après que le Gouvernement aura donné son avis – qui vise à tripler la dotation pour la faire correspondre à la somme qu’aurait dû percevoir le parc. Selon certains calculs, il faudrait même la multiplier par quatre, mais je ne souhaite pas faire monter les enchères. Il faut surtout attribuer cette dotation de soutien de manière permanente, de façon que ce parc devienne un parc national à part entière.

Il s’agit en quelque sorte d’un amendement d’équité.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Je suis très ennuyée, car vous avez adopté tout à l’heure un amendement visant à modifier la répartition entre les parcs nationaux et les sites Natura 2000. Nous avions imaginé, comme l’a voté l’Assemblée nationale, de doubler pendant cinq ans l’attribution perçue par les communes situées dans ce nouveau parc national afin de leur apporter un soutien plus ciblé au cours des premières années.

En tout état de cause, il m’est impossible d’être favorable à cet amendement, monsieur le rapporteur spécial, car je ne suis même plus certaine d’avoir les moyens de payer ce qui a déjà été voté !

Certes, nous soutiendrons ce nouveau parc. Nous examinerons s’il est possible d’augmenter notre contribution et de la tripler, mais il convient que tout cela soit borné dans le temps. Nous ne pouvons pas non plus aider ad vitam æternam : nous ne voulons pas faire comme pour les communes nouvelles !

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

L’argumentation de Mme la ministre me déçoit quelque peu, car je sais qu’elle disposera des moyens suffisants. De plus, borner cette aide ne réglera pas la question au fond : ce onzième parc aura beaucoup moins d’aides que les autres !

Néanmoins, je suis sensible aux remarques qui viennent d’être formulées. Je pourrais sans doute faire adopter ici un amendement qui me satisferait intellectuellement, mais qui ne prospèrerait certainement pas. L’idée étant que ce parc puisse partir sur un bon pied, je veux bien envisager de borner mon amendement dans le temps. Certes, j’aurais aimé proposer le quadruplement de l’attribution, mais comme M. Delcros a quelque peu écorné l’enveloppe, je suis obligé de prendre des précautions.

Par conséquent, je suis prêt à rectifier mon amendement, madame la ministre, si cela vous convient, pour qu’il puisse prospérer à l’Assemblée nationale. Il s’agirait alors de tripler la dotation, mais sur une durée de sept ans. J’aurais aimé proposer dix ans, mais je crois que, dans ce cas, mon amendement engloberait le parc national des Calanques, ce qui poserait problème.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

À partir du moment où cette disposition est bornée dans le temps – une durée de sept ans me paraît correcte – et sous réserve que j’arrive à rétablir à l’Assemblée nationale ce qui a été modifié par l’adoption de l’amendement de M. Bernard Delcros, un triplement de l’attribution serait acceptable.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

Monsieur le président, sans aucunement condamner l’amendement de M. Delcros, je rectifie l’amendement dans le sens que j’ai indiqué, à savoir un triplement sur sept ans.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis donc saisi d’un amendement n° II-29 rectifié, présenté par MM. Raynal et Guené, au nom de la commission des finances, et ainsi libellé :

Alinéa 6, dernière phrase

Remplacer les mots :

cinq ans

par les mots :

sept ans

et le mot :

doublée

par le mot :

triplée

Quel est l’avis du Gouvernement ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Bernard Delcros, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Bernard Delcros

Je soutiens cet amendement. La solution pour satisfaire les deux demandes, Charles Guené l’a rappelé tout à l’heure, serait de porter la dotation de soutien aux communes pour la protection de la biodiversité de 10 millions à 10, 5 millions d’euros. Je rappelle qu’il ne s’agit, à l’échelle nationale, que de 500 000 euros !

L ’ amendement est adopté.

L ’ article 78 ter est adopté.

Les deuxième et troisième phrases du premier alinéa de l’article L. 2336-6 du code général des collectivités territoriales sont remplacées par une phrase ainsi rédigée : « En 2020, les ensembles intercommunaux et les communes n’appartenant à aucun établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre qui ont perçu une garantie en 2019 et qui restent inéligibles en 2020 perçoivent, à titre de garantie, une attribution égale à 50 % du reversement perçu en 2019. »

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L’amendement n° II-473 est présenté par Mme Gatel.

L’amendement n° II-580 rectifié est présenté par MM. Houllegatte, Daudigny et Tourenne, Mmes Tocqueville et Harribey, M. Gillé, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Tissot et Mme Artigalas.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Rédiger ainsi cet article :

L’article L. 2336-6 du code général des collectivités territoriales est ainsi modifié :

1° La première phrase du premier alinéa est ainsi rédigée : « À compter de 2020, les ensembles intercommunaux et les communes n’appartenant à aucun établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre qui cessent d’être éligibles au reversement des ressources du Fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales perçoivent, durant les quatre années suivant leur perte d’éligibilité, une attribution respectivement égale à 90 %, 70 %, 50 % puis 25 % du reversement perçu l’année précédant la perte d’éligibilité. » ;

2° Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :

« Les dispositions mentionnées à la première phrase du premier alinéa du présent article s’appliquent aux entités qui ont perçu une garantie en 2019 et qui restent inéligibles en 2020. »

L’amendement n° II-473 n’est pas soutenu.

La parole est à M. Jean-Michel Houllegatte, pour présenter l’amendement n° II-580 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Michel Houllegatte

Lors de la création du Fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales (FPIC), en 2012, des garanties de sortie ont été mises en place.

Cependant, depuis cette date, de nombreux changements sont intervenus, comme la montée en puissance du fonds, qui représente plus de 1 milliard d’euros. Par ailleurs, depuis 2014, un seuil minimum d’effort fiscal agrégé a été instauré. Il s’agit d’une condition préalable à l’éligibilité au titre du FPIC. Plus important encore, le bouleversement de la carte intercommunale est intervenu en 2017.

Cet amendement vise donc à faire en sorte qu’en 2020 près de 174 ensembles intercommunaux et 5 779 communes puissent bénéficier d’une garantie pérenne de sortie progressive de l’éligibilité au reversement du FPIC, et ce sur quatre années.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

Cet amendement vise à prévoir un énième lissage, plus long que le mécanisme dérogatoire introduit à l’Assemblée nationale en faveur des ensembles intercommunaux ayant perdu leur éligibilité au FPIC en 2019.

Les fonds de péréquation ont vocation à assurer une redistribution entre les collectivités territoriales en fonction d’indicateurs de ressources et de charges. Puisque les enveloppes sont stables, un dispositif de lissage entraîne nécessairement une diminution des ressources perçues par les collectivités qui demeurent éligibles.

L’article 78 quater, introduit à l’Assemblée nationale, constitue la dernière étape pour la mise en place d’une sortie progressive. Il me paraît délicat, voire contreproductif, d’introduire un nouveau mécanisme pour prolonger le système.

C’est pourquoi la commission émet un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

La création de quatre nouveaux paliers dégressifs en 2020 paraît excessive pour des ensembles intercommunaux inéligibles parfois depuis 2016. Si ce dispositif était adopté, des territoires ayant cessé d’être éligibles en 2016 percevraient un reversement jusqu’en 2024.

Cet amendement a déjà été rejeté par l’Assemblée nationale au profit d’un amendement visant à prévoir une garantie de sortie d’un an en 2020. Il s’agit là d’une position de compromis.

Par conséquent, le Gouvernement demande le retrait de cet amendement ; à défaut, il émettra un avis défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ article 78 quater est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° II-709 rectifié, présenté par M. Gabouty, Mme Perol-Dumont, M. Requier, Mme Laborde, MM. Castelli, Collin, Gold, Vall et Guerriau, Mme N. Goulet et MM. Kern, Le Nay et Laménie, est ainsi libellé :

Après l’article 78 quater

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le code général des collectivités territoriales est ainsi modifié :

1° Le III de l’article L. 2334-4 est ainsi rétabli :

« III. – Le montant du potentiel fiscal calculé dans les conditions du I et du II du présent article est diminué du montant reçu par la commune, en 2009, au titre du 2° du II de l’article 1648 A du code général des impôts, dans sa rédaction en vigueur au 31 décembre 2009. » ;

2° Après le I de l’article L. 2336-2, il est inséré un paragraphe ainsi rédigé :

« …. – Le potentiel fiscal agrégé des ensembles intercommunaux est diminué du montant reçu par l’établissement public de coopération intercommunale, en 2009, au titre du 2° du II et du VI bis de l’article 1648 A du code général des impôts et du montant reçu par les communes, en 2009, au titre des dispositions du 2° du II du même article 1648 A par les communes membres, dans la rédaction en vigueur au 31 décembre 2009. » ;

3° Après le II de l’article L. 5211-29, il est inséré un paragraphe ainsi rédigé :

« …. – Le potentiel fiscal ainsi calculé est diminué du montant reçu par l’établissement public de coopération intercommunale, en 2009, au titre du 2° du II et du VI bis de l’article 1648 A du code général des impôts, dans sa rédaction en vigueur au 31 décembre 2009. »

La parole est à M. Jean-Claude Requier.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Requier

Par cet amendement, nous posons la question de l’équité et de la soutenabilité du FPIC pour certains établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) contributeurs. Ceux-ci sont souvent des territoires considérés comme riches. Il s’agit aussi parfois de territoires industrialisés ou anciennement industrialisés bénéficiant de la dotation de compensation de la réforme de la taxe professionnelle (DCRTP), qui, depuis la mise en œuvre de cette réforme, se trouve incorporée au potentiel fiscal, alors que les autres bases de calcul de celui-ci ne témoignent pas d’une richesse évidente.

Il s’agit non pas de remettre en cause ce principe de péréquation, mais de limiter les impacts excessifs qu’il a sur certains territoires dont les critères d’appréciation de la richesse sont à des niveaux assez modestes.

Dans l’attente d’une réforme plus structurelle, il convient de minorer le potentiel fiscal du montant de la DCRTP reçu en 2009 par les EPCI et les communes concernés.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-710 rectifié, présenté par M. Gabouty, Mme Perol-Dumont, M. Requier, Mme Laborde, MM. Vall, Gold, Castelli, Collin et Guerriau, Mme N. Goulet et MM. Kern, Le Nay et Laménie, est ainsi libellé :

Après l’article 78 quater

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le code général des collectivités territoriales est ainsi modifié :

1° Le III de l’article L. 2334-4 est ainsi rétabli :

« III. – Le montant du potentiel fiscal calculé dans les conditions du I et du II du présent article est diminué de 50 % du montant reçu par la commune, en 2009, au titre du 2° du II de l’article 1648 A du code général des impôts, dans sa rédaction en vigueur au 31 décembre 2009. » ;

2° Après le I de l’article L. 2336-2, il est inséré un paragraphe ainsi rédigé :

« …. – Le potentiel fiscal agrégé des ensembles intercommunaux est diminué de 50 % du montant reçu par l’établissement public de coopération intercommunale, en 2009, au titre du 2° du II et du VI bis de l’article 1648 A du code général des impôts et du montant reçu par les communes, en 2009, au titre des dispositions du 2° du II du même article 1648 A par les communes membres, dans la rédaction en vigueur au 31 décembre 2009. » ;

3° Après le II de l’article L. 5211-29, il est inséré un paragraphe ainsi rédigé :

« …. – Le potentiel fiscal ainsi calculé est diminué de 50 % du montant reçu par l’établissement public de coopération intercommunale, en 2009, au titre du 2° du II et du VI bis de l’article 1648 A du code général des impôts, dans sa rédaction en vigueur au 31 décembre 2009. »

La parole est à M. Jean-Claude Requier.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Requier

Il s’agit d’un amendement de repli qui vise à minorer le potentiel fiscal de 50 % du montant de la DCRTP reçu en 2009 par les EPCI et les communes concernés.

Ne retenir que 50 % du montant au lieu de 100 % permet d’éviter des majorations trop marquées dans les évolutions des prélèvements des autres EPCI et communes contributeurs.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

L’amendement n° II-709 rectifié vise à retrancher les montants perçus par les communes au titre de la DCRTP des ressources retenues pour établir le potentiel fiscal agrégé qui intervient dans le calcul du FPIC. Nous avons eu de nombreuses discussions à ce sujet avec les auteurs de l’amendement, qui proposent que les montants perçus par les communes au titre de la DCRTP soient retranchés pour établir le potentiel fiscal agrégé.

Certes, il faudra bien un jour résoudre la question du traitement donné à une dotation de compensation justifiée par une réforme très lointaine, alors que la situation des communes auxquelles elle est accordée a pu évoluer depuis. Il n’en demeure pas moins que cette dotation est en fait une dotation de compensation et non une dotation de péréquation.

Il ne nous paraît pas juste de la retirer techniquement du montant global. Nous sommes ici face à un problème complexe. Par ailleurs, ce travail ne pourrait se faire sans l’intervention de l’administration, notamment de la direction générale des collectivités locales, la DGCL.

La commission souhaite donc connaître l’avis du Gouvernement sur cette proposition, bien qu’il soit toujours ennuyeux de bouger des critères au milieu du gué.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-711 rectifié, présenté par MM. Gabouty et Requier, Mme Laborde, MM. Vall, Gold, Castelli, Collin et Guerriau, Mme N. Goulet et MM. Kern, Le Nay et Laménie, est ainsi libellé :

Après l’article 78 quater

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. - Les deux dernières phrases du 1 du II de l’article L. 2336-1 du code général des collectivités territoriales sont remplacées par une phrase ainsi rédigée : « En 2016, 2017, 2018 et en 2019, les ressources du fonds sont fixées à 1 milliard d’euros. À compter de 2020, les ressources du fonds sont fixées à 800 millions d’euros. »

II. – La perte de recettes résultant pour les collectivités territoriales du I est compensée, à due concurrence, par une majoration de la dotation globale de fonctionnement.

III. – La perte de recettes résultant pour l’État du paragraphe précédent est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. Jean-Claude Requier.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Requier

Sans remettre en cause le principe de péréquation horizontale et dans l’attente d’en réviser les mécanismes, le Sénat, lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2016, s’est opposé à l’augmentation du FPIC de 780 millions d’euros à 1 milliard d’euros, en adoptant un amendement de la commission des finances.

Il convient de limiter l’impact des anomalies dans les modalités d’éligibilité ou de calcul du FPIC en ramenant, comme tend à le prévoir cet amendement, son montant de 1 milliard à 800 millions d’euros, c’est-à-dire à 788 millions d’euros indexés depuis trois ans.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

Après avoir figé le FPIC à 1 milliard d’euros, on nous demande maintenant, dans un mouvement contraire, de le diminuer de 200 millions d’euros. La question de la minoration de la DCRTP pour le calcul du FPIC peut se poser, mais une diminution du FPIC de 200 millions d’euros pour 2020 me paraît difficilement concevable dans le contexte global que nous connaissons.

Avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Ne rien bouger est gage de stabilité et de visibilité pour les collectivités territoriales.

Avis défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de sept amendements identiques.

L’amendement n° II-60 rectifié est présenté par Mme Morhet-Richaud et MM. Laménie et Cuypers.

L’amendement n° II-71 rectifié ter est présenté par Mme Berthet, MM. H. Leroy, Brisson, D. Laurent, Panunzi et Meurant, Mmes Thomas, Chain-Larché, Lopez, Bonfanti-Dossat et A.M. Bertrand et MM. Kennel, Danesi, Bonne, Morisset, Sido et de Nicolaÿ.

L’amendement n° II-264 est présenté par Mme Noël.

L’amendement n° II-286 rectifié quater est présenté par MM. Longeot, Le Nay, Prince, Kern et Henno, Mme Loisier, MM. Cigolotti et Moga et Mmes Férat, Billon et de la Provôté.

L’amendement n° II-334 rectifié bis est présenté par MM. Pellevat et Vaspart, Mme Ramond, MM. Calvet et Cambon, Mmes Puissat et Dumas et MM. Reichardt, Houpert, Longuet, J.M. Boyer et Karoutchi.

L’amendement n° II-411 rectifié bis est présenté par M. L. Hervé, Mme Joissains, MM. Lafon, Cazabonne, P. Martin, Moga et Janssens, Mme Gatel, M. Louault, Mme Saint-Pé et MM. Canevet et Détraigne.

L’amendement n° II-635 rectifié est présenté par Mme M. Carrère, MM. Cabanel et Corbisez, Mmes Costes et N. Delattre, MM. Gabouty et Gold, Mmes Jouve et Laborde et MM. Requier, Vall et Labbé.

Ces sept amendements sont ainsi libellés :

Après l’article 78 quater

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

À la seconde phrase du dixième alinéa de l’article L. 2336-2 du code général des collectivités territoriales, après les mots : « communes membres », sont insérés les mots : « du prélèvement au titre du Fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales calculé conformément aux 2° et 3° du I de l’article L. 2336-3 ».

L’amendement n° II-60 rectifié n’est pas soutenu.

La parole est à Mme Martine Berthet, pour présenter l’amendement n° II-71 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Martine Berthet

Cet amendement vise à déduire du potentiel financier agrégé (PFIA) le prélèvement au titre du Fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales.

Le PFIA sert à évaluer la « richesse » de l’EPCI et des communes membres. Actuellement, la contribution au FPIC n’est pas déduite. Or ce montant, qui correspond bien à une charge et non à une ressource, doit pouvoir être soustrait du PFIA.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Les amendements n° II-264, II-286 rectifié quater et II-334 rectifié bis ne sont pas soutenus.

La parole est à M. Loïc Hervé, pour présenter l’amendement n° II-411 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Josiane Costes, pour présenter l’amendement n° II-635 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Josiane Costes

Il est également défendu, monsieur le président.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

Il s’agit de modifier la définition du potentiel financier agrégé, en prenant notamment en compte dans son calcul les attributions au titre du FPIC. Pour le dire d’une manière triviale, ces amendements identiques se « mordent la queue ».

Plutôt que de m’appuyer sur une longue argumentation, je prendrai un exemple clair : c’est comme si, pour le calcul de l’impôt sur le revenu, on déduisait des revenus du contribuable l’impôt sur le revenu qu’il acquitte. Ce serait inconcevable !

Certes, intuitivement, l’idée paraît intéressante – elle a même déjà été évoquée au Comité des finances locales –, mais, si l’on y réfléchit bien, on s’aperçoit qu’elle ne tient pas.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix les amendements identiques n° II-71 rectifié ter, II-411 rectifié bis et II-635 rectifié.

Les amendements ne sont pas adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-371 rectifié bis, présenté par M. Delcros, Mme Vermeillet, MM. Janssens, Luche et Henno, Mmes Joissains, Billon et de la Provôté, M. Canevet, Mme Doineau, MM. Prince et Moga, Mmes Férat, Vérien, Morin-Desailly et Vullien et M. Louault, est ainsi libellé :

Après l’article 78 quater

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

À la première phrase du deuxième alinéa de l’article L. 2334-2 du code général des collectivités territoriales, les mots : « d’un habitant » sont remplacés par les mots : « deux habitants ».

La parole est à Mme Sylvie Vermeillet.

Debut de section - PermalienPhoto de Sylvie Vermeillet

Cet amendement vise à majorer de 1, 5 à 2 le nombre d’habitants par résidence secondaire pris en compte pour le calcul de la DGF dans les communes touristiques.

La population prise en compte pour le calcul de la DGF résulte des recensements généraux ou complémentaires, majorée de 1, 5 habitant par résidence secondaire. Cette majoration ne prend pas suffisamment en compte, d’une part, la diversité des modes d’hébergement dans les communes touristiques, d’autre part, l’augmentation du nombre de résidences secondaires ces dernières années.

Il faut rappeler qu’une étude de la direction générale des collectivités territoriales, publiée au mois de janvier 2017, souligne que les dépenses de fonctionnement par habitant sont en moyenne plus élevées pour les communes touristiques. Parmi les communes touristiques, les communes de montagne ont des dépenses par habitant très supérieures.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Comme sur tous les amendements concernant les communes touristiques, la commission émet un avis défavorable, estimant que ces communes – en pratique, ce sont les stations de sports d’hiver et quelques stations balnéaires – disposent de ressources fiscales liées au tourisme beaucoup plus importantes que d’autres communes de taille comparable.

Il y aurait un avantage excessif à leur profit à majorer davantage que le droit en vigueur ne le prévoit déjà la population prise en compte pour le calcul de la DGF de ces communes, d’autant que des mesures ont déjà été prises en leur faveur.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix l’amendement n° II-371 rectifié bis.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de trois amendements identiques.

L’amendement n° II-429 rectifié bis est présenté par Mme Berthet, MM. H. Leroy, Brisson, D. Laurent, Panunzi et Meurant, Mmes Thomas, Chain-Larché, Lopez et Bonfanti-Dossat, M. Laménie, Mme A.M. Bertrand et MM. Kennel, Danesi, Bonne, Morisset, Mayet, Cuypers, Sido, de Nicolaÿ, Segouin et Raison.

L’amendement n° II-480 est présenté par Mme Noël.

L’amendement n° II-541 rectifié bis est présenté par Mme Morhet-Richaud, M. Vial, Mme Gruny, MM. Cambon, Calvet, Mandelli et Vaspart, Mmes Lassarade et Duranton et MM. Bonne, J.M. Boyer, Gremillet et Cuypers.

Ces trois amendements sont ainsi libellés :

Après l’article 78 quater

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

L’article L. 2336-7 du code général des collectivités territoriales est complété par les mots : « majorée de 0, 5 habitant supplémentaire par résidence secondaire pour les communes dont la population est inférieure à 3 500 habitants et dont la part de la majoration au titre des résidences secondaires dans la population avant application de la présente disposition est supérieure à 30 % ».

La parole est à Mme Martine Berthet, pour présenter l’amendement n° II-429 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Martine Berthet

Cet amendement vise à mieux prendre en compte la réalité des charges qui pèsent sur les petites communes à dimension touristique dans les règles de répartition du FPIC.

Du fait de ressources fiscales plus élevées que des communes de même strate de population, les communes supports de station, en particulier en montagne, sont fortement contributrices au FPIC. En effet, le mode de calcul ne tient pas compte des charges spécifiques et plus élevées qu’elles supportent : dimensionnement des réseaux et de l’ensemble des équipements, mais également surcoûts liés à l’enneigement, à la pente, à la mise hors gel, à la gestion des risques naturels et à leur activité touristique.

Ces prélèvements fragilisent leur situation budgétaire en diminuant leurs capacités d’investissement, pourtant indispensables pour maintenir une offre touristique de qualité et renforcer leur attractivité, ce qui génère des recettes de TVA pour l’État et crée des emplois.

Face au changement climatique, les petites communes touristiques devraient pouvoir conserver des moyens d’investir afin de préserver leur vitalité économique, sociale et territoriale en limitant leur impact environnemental actuel et en développant de nouvelles activités.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Les amendements n° II-480 et II-541 rectifié bis ne sont pas soutenus.

Quel est l’avis de la commission ?

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Il s’agit de minorer le calcul du versement au FPIC de 50 % et de renvoyer la contribution sur toutes les autres communes.

Sans surprise, et dans la continuité de ce que je viens de dire, la commission émet un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix l’amendement n° II-429 rectifié bis.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° II-725 n’est pas soutenu.

L’amendement n° II-693, présenté par Mmes Conconne et Jasmin, MM. Antiste, Lurel, Marie et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :

Après l’article 78 quater

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le code général des collectivités territoriales est ainsi modifié :

1° L’article L. 2336-4 est ainsi modifié :

a) À la première phrase et à la deuxième phrase du I, deux fois, les mots : « des départements d’outre-mer » sont remplacés par les mots : « du département de Mayotte » ;

b) La dernière phrase du I est supprimée ;

c) Le II est abrogé ;

2° L’article L. 2336-5 est ainsi modifié :

a) Au premier alinéa et au b du 2° du I, les mots : « de métropole » sont supprimés ;

b) Au a du 1° du I, le taux : « 60 % » est remplacé par le taux : « 60, 7 % ».

La parole est à Mme Catherine Conconne.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Conconne

Madame la ministre, vous avez annoncé tout à l’heure une réforme pour remettre à plat les finances des collectivités locales et y mettre un peu d’ordre, en particulier dans les collectivités de ladite outre-mer. J’aurais bien aimé appeler à la solidarité de mes collègues, histoire de traduire en actes cette belle volonté sur laquelle je suis incapable de « lever le gage ».

On nous annonce des réformes, mais il existe aujourd’hui une niche d’injustices et d’iniquités qui est inacceptable – une de plus ! Lorsque le FPIC a été instauré en 2012, on a créé deux catégories au moins : une catégorie pour les communes et intercommunalités de France française et une catégorie pour les communes et intercommunalités de France outre-mer. En d’autres termes, on a établi un classement parmi les collectivités d’outre-mer de pauvres chez les pauvres : chez les pauvres, il y aurait des communes plus pauvres que pauvres et d’autres moins pauvres que celles qui sont pauvres !

On aboutit ainsi, de manière globale, à une sortie du droit commun complètement défavorable à nos intercommunalités. Cela prend des proportions inimaginables : si les calculs appliqués aux collectivités de la France hexagonale étaient appliqués aux collectivités de ladite outre-mer, qui n’ont pas à démontrer leurs difficultés aujourd’hui encore, nous gagnerions 29 millions d’euros !

Une intercommunalité que je connais très bien a ainsi perdu près de 4 millions d’euros pour une simple question de calcul et d’appréciation de la péréquation.

Je sais qu’une réforme est prévue visant à tout remettre à plat en 2020. Je veux bien vous croire, madame la ministre, mais j’aurais aimé que soit scellé aujourd’hui dans le marbre du débat parlementaire que nous refusons ce calcul et que nous demandons l’application du droit commun à toutes les communes et intercommunalités de France.

L’autre jour, on m’a fait savoir à grands cris que la République était une et indivisible. Vous avez la preuve que c’est faux !

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

L’amendement vise à aligner sur le droit commun les conditions de prélèvement et de versement au FPIC des départements d’outre-mer. Ce sujet a fait l’objet de débats au sein du Comité des finances locales (CFL). Deux dispositifs ont été analysés lors de ces travaux : la dotation d’aménagement des collectivités d’outre-mer (Dacom) et le FPIC.

Le CFL et l’administration ont ainsi considéré que l’octroi de mer était une ressource fiscale de fonctionnement libre d’emploi, au même titre que la taxe d’habitation ou la taxe foncière. Ce critère étant retenu, il est apparu que la Dacom était inférieure de 55 millions d’euros à ce qui résulterait de l’application des règles de droit commun de la DGF. Ce constat a donné lieu à une disposition, inscrite dans la première partie du projet de loi de finances, conduisant à majorer d’autant la Dacom.

Toujours sur la base de ce critère, il est apparu que le solde des montants reversés et perçus par les ensembles intercommunaux d’outre-mer diminuerait très légèrement. En d’autres termes, l’application des règles de droit commun en matière de FPIC pourrait modifier la répartition des contributions et versements entre les ensembles intercommunaux en outre-mer, mais n’aurait pas d’impact sur les territoires métropolitains.

Cela ne serait toutefois pas le cas si l’octroi de mer n’était pas comptabilisé comme une ressource dans le calcul du potentiel fiscal agrégé. En effet, à enveloppe constante du FPIC, l’adoption de cet amendement conduirait à transférer 30 millions d’euros des ensembles intercommunaux métropolitains vers les ensembles intercommunaux ultramarins.

En outre, rien ne semble justifier que l’octroi de mer soit comptabilisé comme une ressource pour le calcul de la DGF, mais pas pour le FPIC. Procéder ainsi serait assez curieux.

De manière générale, je pense que la question du statut de l’octroi de mer doit être abordée dans le cadre de la réflexion plus large – je sais, ma chère collègue, que vous avez tendance à penser qu’elle sera repoussée aux calendes grecques ! –, qui s’ouvre devant nous sur les indicateurs de ressources et de charges. C’est la seule manière de réformer notre fiscalité. Tant que l’on s’en tiendra à territorialiser la ressource et à retenir des indicateurs de charges très synthétiques, on n’y parviendra pas.

En attendant, la commission demande le retrait de cet amendement, même si je sais que vous n’en avez pas l’intention, ma chère collègue.

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

L’octroi de mer est en effet une recette réelle qu’il faut prendre en compte, mais je ne suis pas certaine que vous souhaitiez cela, madame la sénatrice. Par ailleurs, l’amendement déposé précédemment par M. Patient visait à ce que nous menions un travail en commun.

C’est pourquoi le Gouvernement demande également le retrait de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Victorin Lurel, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Victorin Lurel

Personnellement, je comprends la nécessité d’approfondir cette question. Georges Patient a entrepris un travail, dont nous aurons bientôt connaissance, puisque M. le rapporteur spécial vient de m’assurer que les simulations du CFL seraient communiquées.

J’ai cosigné cet amendement, mais il appartient à la première signataire de décider si elle le maintient ou non. Il n’en reste pas moins que le problème se pose.

Catherine Conconne a cité très rapidement les montants qui sont répartis dans les communes. Sur dix-huit établissements publics de coopération intercommunale, huit ont été écartés. Si l’on fait une simulation portant sur la période 2014-2018, sans tenir compte de 2019, on constate que le manque à gagner pour ces intercommunalités dépasse 160 millions d’euros. Sur la seule année 2019, il est à peu près de 30 millions d’euros, comme vous le disiez, madame la ministre.

Chez moi, en Guadeloupe, ce manque à gagner est de plus de 3 millions d’euros pour la communauté d’agglomération Cap Excellence, de près de 2 millions d’euros pour la communauté d’agglomération La Riviéra du Levant et à peu près de 90 000 euros pour celle du Nord Basse-Terre. Ce constat est valable pour la Martinique et pour La Réunion.

Au-delà des conséquences de cet amendement, il convient de trouver la bonne formule pour parvenir à un équilibre. Je veux bien que nous respections des principes. Vous nous dites : « Vous revendiquez des spécificités et, lorsque le droit commun vous arrange, vous demandez à en bénéficier ! » D’accord ! Dans ces conditions, donnons-nous une règle et travaillons avec l’ensemble des groupes pour tenter de trouver la moins mauvaise solution possible, car il y a là manifestement un problème.

Enfin, vous avez évoqué le statut de l’octroi de mer.

Nous avons déjà demandé plusieurs fois au Gouvernement d’engager une réflexion approfondie sur une possible réforme de cet impôt. J’entends, ici ou là, évoquer toutes sortes de solutions qui ne sont pas très crédibles, en l’absence d’évaluation. Oui, une analyse doit être menée, mais intégrer l’octroi de mer dans l’assiette des indicateurs sans aucune simulation est problématique.

On peut considérer qu’il s’agit d’un amendement d’appel, à condition que le Gouvernement s’engage à entamer avec les parlementaires, dans le cadre des travaux menés par Georges Patient, une réflexion qui pourrait aboutir à l’intégration de l’octroi de mer dans le calcul des indicateurs, notamment synthétiques, en vue de faire évoluer cet impôt.

Madame la ministre, j’appelle votre attention sur l’urgence de travailler mieux et de prendre une décision.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Catherine Conconne, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Conconne

Madame la ministre, vous nous donnez rendez-vous en 2020, mais, en 2018, on m’a déjà donné rendez-vous en 2019 !

Au mois d’octobre 2018, voilà un an presque jour pour jour, j’ai fait remonter ces signalements : je me suis déplacée à Bercy, j’ai rencontré les conseillers du ministre de l’action et des comptes publics. J’ai fait tout le travail ! On m’a répondu : « Ne vous inquiétez pas, dans le projet de budget pour 2020, ce sera rectifié ! » Depuis, c’est un silence de mort, malgré mes nombreuses relances.

Aujourd’hui, on me donne encore rendez-vous l’année prochaine. §Comprenez que j’aie des scrupules à retirer cet amendement dans un tel contexte. Il me faut des gages sérieux ! Vous ne pouvez pas, rien que cette année, priver des collectivités de 29 millions d’euros – il ne s’agit pas de 29 000 euros, madame la ministre ! – à cause d’un calcul qui n’est ni juste ni équitable. Quelle est ma garantie ?

Si, à la fin de l’année prochaine, je me retrouve dans la même situation, je n’ai plus qu’à plier bagage. Je n’aurais plus aucune crédibilité dans mon territoire si je disais, moi aussi, chaque année : « Rendez-vous l’année prochaine ! »

Lorsqu’il s’agit de verser la DGF, l’octroi de mer n’est pas pris en compte. L’octroi de mer n’est pas une recette certaine, madame la ministre : il est basé sur la consommation. Si celle-ci baisse, la recette d’octroi de mer diminue automatiquement. Il suffirait d’une bonne grève de deux mois, comme nous savons faire, pour que cette taxe égale zéro.

Certes, cette recette est constitutionnelle et inscrite dans le droit, mais elle est plus qu’incertaine, car elle est basée sur les importations. Plus on importe, plus l’octroi de mer est important. Comment voulez-vous que cette recette soit certaine ?

Quant aux 18 millions d’euros que vous annoncez, sachez qu’il ne s’agit en fait que de 11 millions d’euros. Les 7 autres millions d’euros sont dus à la croissance normale de la dotation. Rien de nouveau : ce sont non pas 18 millions d’euros, mais 11 plus 7 !

Je ne retire pas cet amendement. C’est une question de principe !

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Conconne

Je ne suis pas d’accord ! C’est incompréhensible !

À la fin du I de l’article L. 2531-13 du code général des collectivités territoriales, le montant : « 330 millions d’euros » est remplacé par le montant : « 350 millions d’euros ».

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L’amendement n° II-75 rectifié est présenté par Mme Lavarde, MM. Morisset, D. Laurent, Pemezec, Bascher, Husson, Lefèvre, Piednoir, Dallier et Mandelli, Mme Canayer et MM. Bonne, Rapin, Laménie et Cuypers.

L’amendement n° II-511 est présenté par MM. Féraud et Assouline, Mme de la Gontrie et M. Jomier.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Supprimer cet article.

La parole est à Mme Christine Lavarde, pour présenter l’amendement n° II-75 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Christine Lavarde

Nous quittons le FPIC pour le FSRIF, le Fonds de solidarité des communes de la région Île-de-France. Cette fois, le périmètre concerné est beaucoup plus restreint puisqu’il s’arrête aux frontières de la région francilienne.

Mme la ministre vient d’indiquer, en donnant son avis sur l’amendement visant à diminuer le montant du FPIC, que les collectivités avaient besoin de stabilité.

Ce que je demande au travers de cet amendement, c’est exactement cela : que les collectivités bénéficient de cette stabilité et que l’enveloppe du FSRIF ne soit pas augmentée une nouvelle fois. Je rappelle que cette augmentation a été prévue par un amendement présenté à l’Assemblée nationale, sans qu’aucune étude d’impact ait été réalisée. Aucune simulation n’a été faite sur les contributions supplémentaires qui seraient mises à la charge de chacune des communes contributrices.

Par ailleurs, ce projet de loi de finances prévoit d’ores et déjà une augmentation de la dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale (DSU) à hauteur de 90 millions d’euros. Cette augmentation des ressources bénéficie aux communes les plus défavorisées, notamment celles de la région d’Île-de-France.

Pour toutes ces raisons, je demande la suppression de l’article 78 quinquies.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Rémi Féraud, pour présenter l’amendement n° II-511.

Debut de section - PermalienPhoto de Rémi Féraud

De quoi parle-t-on ? Il ne s’agit pas de refuser le principe de la péréquation entre les collectivités en fonction de leur potentiel fiscal et de leurs ressources. En tant qu’élu parisien, je suis tout à fait conscient de la nécessité de cette péréquation : Paris doit participer à la solidarité, à la fois en Île-de-France et à l’échelon national.

Toutefois, en 2020, pour la première fois, la Ville de Paris versera davantage au titre de la péréquation qu’elle ne percevra de dotations. C’est historique !

Ensuite – et cela peut concerner d’autres communes pour des montants moins importants –, sans que l’on refuse la péréquation et son augmentation régulière, il convient d’admettre que celle-ci doit s’opérer sur la base de montants raisonnables et maîtrisables par les élus des collectivités.

Je citerai un exemple très concret. À l’issue de l’examen en première lecture du projet de loi de finances à l’Assemblée nationale, la Ville de Paris s’est vu imposer un effort supplémentaire de solidarité nationale de 139 millions d’euros au titre de la péréquation.

L’augmentation de 20 millions d’euros du FSRIF votée par l’Assemblée nationale n’était pas prévue dans le projet de loi de finances initial. Comme Christine Lavarde, je propose de supprimer cette augmentation afin que l’évolution de la péréquation au sein du FSRIF soit maintenue dans un cadre raisonnable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix les amendements identiques n° II-75 rectifié et II-511.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

En conséquence, l’article 78 quinquies est supprimé, et les amendements n° II-512 et II-30 n’ont plus d’objet.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° II-77 rectifié, présenté par Mme Lavarde, MM. Morisset, Daniel Laurent, Pemezec, Bascher, Husson, Lefèvre, Piednoir, Dallier et Mandelli, Mme Canayer et MM. Bonne, Rapin, Laménie et Cuypers, est ainsi libellé :

Après l’article 78 quinquies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le b du 3° du II de l’article L. 2531-13 du code général des collectivités territoriales est abrogé.

La parole est à Mme Christine Lavarde.

Debut de section - PermalienPhoto de Christine Lavarde

Mme Christine Lavarde. Je me réjouis de la suppression de l’article 78 quinquies, mais je crains que cettedisposition ne revienne à l’Assemblée nationale en nouvelle lecture. C’est pourquoi je protège mes arrières.

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Christine Lavarde

Au sein du FSRIF, il existe un certain nombre de plafonnements. L’un d’entre eux ne s’applique qu’à la Ville de Paris dès lors que le Fonds augmente.

M. Féraud a indiqué qu’en 2019, pour la première fois, la Ville de Paris avait donné davantage qu’elle n’avait reçu. Or cela fait plusieurs années qu’un certain nombre de villes donnent plus au titre des différents mécanismes de la péréquation verticale ou horizontale qu’elles ne reçoivent de dotations de l’État au titre de la DGF !

En 2019, pour la première fois depuis 2012, le FSRIF n’a pas augmenté. Dès lors, la contribution de la Ville de Paris n’a pas été plafonnée et celle-ci a payé le juste montant qu’elle devait au regard des différents critères de répartition du FSRIF.

Les conséquences ont été importantes. Nombre de communes n’ont pas bénéficié des autres modalités de plafonnement – à savoir 11 % des dépenses réelles de fonctionnement ou alors une variation de la contribution supérieure à 25 % de ce qu’elle était dans l’année antérieure –, dans la mesure où la Ville de Paris a versé sa juste part et que le point de contribution a diminué : chaque commune s’est donc acquittée de la contribution « naturelle » qu’elle doit lorsque les mêmes critères sont appliqués à tous.

Cet amendement vise donc à supprimer le critère de plafonnement qui s’applique uniquement à la Ville de Paris, de sorte que toutes les communes d’Île-de-France contributrices soient sur un pied d’égalité au cas où, par malheur, le FSRIF venait à être augmenté à l’occasion de l’examen du projet de loi de finances en nouvelle lecture.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-510 rectifié, présenté par MM. Féraud et Assouline, Mme de la Gontrie et M. Jomier, est ainsi libellé :

Après l’article 78 quinquies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le 3° du II de l’article L. 2531-13 du code général des collectivités territoriales est ainsi modifié :

1° Le b est ainsi rédigé :

« b) Le prélèvement ne peut excéder, pour chaque commune, 55 % des ressources du fonds ; »

2° Le d est abrogé.

La parole est à M. Rémi Féraud.

Debut de section - PermalienPhoto de Rémi Féraud

Je ne partage pas les arguments de Mme Lavarde. Ce plafonnement, qui bénéficie certes à la Ville de Paris – la plus importante des communes contributrices d’Île-de-France –, a pour objectif que les augmentations de contribution s’inscrivent dans un cadre raisonnable. Ce dispositif existe d’ailleurs depuis la création du FSRIF, en tout cas depuis plusieurs années.

Cet amendement vise à ce que le prélèvement ne puisse excéder, pour chaque commune, 55 % des ressources du Fonds, que celui-ci augmente ou non, et ce même si les règles locales diffèrent. Il s’agit d’éviter des effets très différenciés selon que le FSRIF reste stable ou qu’il est modifié d’une année à l’autre.

Nous aurions intérêt, pour la lisibilité de cette solidarité, à avoir des règles claires et stables.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Sur ces amendements qui ne vont pas tout à fait dans le même sens, la commission souhaite connaître l’avis du Gouvernement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Le Gouvernement émet un avis défavorable sur ces deux amendements, pour des raisons que vous comprendrez…

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Christine Lavarde, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Christine Lavarde

Si l’amendement n° II-510 rectifié était adopté, la contribution de la Ville de Paris serait moindre que sa contribution actuelle, dont le montant est « naturel ».

Debut de section - PermalienPhoto de Christine Lavarde

D’après le compte rendu du comité du FSRIF, la part de contribution de Paris est de 60 %. C’est une part mathématique calculée à partir de certains critères.

Certes, on pourrait décider de changer ces critères de sorte que la part de la Ville de Paris serait amenée à diminuer, mais rien ne justifie que sa contribution s’appuie sur un calcul différent de celui des autres villes.

Les résultats de 2019 sont flagrants et donnent une photographie juste de la situation : lorsque les communes paient leur juste contribution, le nombre de communes plafonnées est de 7. Il était de 44 en 2018 ; cette année-là, les communes ont surpayé parce que Paris n’a pas pris sa juste part.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Rémi Féraud, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-François Husson

M. Jean-François Husson. Il va retirer son amendement !

Sourires sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Rémi Féraud

J’entends ce que vous dites, madame Lavarde :…

Debut de section - PermalienPhoto de Rémi Féraud

M. Rémi Féraud. … en fait, vous n’aimez pas le bouclier fiscal.

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Rémi Féraud

Nous nous en souviendrons à l’occasion d’autres débats !

Il faudrait avoir les mêmes règles en cas d’augmentation ou de non-augmentation et pouvoir limiter la contribution de l’une des collectivités à 55 % du fonds, ce qui n’est tout de même pas rien…

Compte tenu du vote intervenu précédemment, dont j’espère qu’il ne sera pas remis en cause en nouvelle lecture à l’Assemblée nationale, je retire cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-François Husson

M. Jean-François Husson. Très bien ! Mon vœu est exaucé !

Sourires sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-510 rectifié est retiré.

Madame Lavarde, l’amendement n° II-77 rectifié est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Christine Lavarde

Oui, monsieur le président, sauf si le Gouvernement prend des engagements.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 78 quinquies.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-508, présenté par MM. Féraud et Assouline, Mme de la Gontrie et M. Jomier, est ainsi libellé :

Après l’article 78 quinquies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le dernier alinéa de l’article L. 253 du livre des procédures fiscales est ainsi rédigé :

« Les avis d’imposition des contribuables des collectivités territoriales et établissements publics à fiscalité propre soumis à au moins un des prélèvements prévus aux articles L. 2341-13, L. 2336-1, L. 3335-1, L. 3335-2, L. 3335-3, L. 3335-4 du code général des collectivités territoriales, à l’article 78 de la loi n° 2009-1673 du 30 décembre 2009 de finances pour 2010 et à l’article 261 de la loi n° 2018-1317 du 28 décembre 2018 de finances pour 2019 présentent le montant de la contribution à chacun de ces fonds et leur total pour chaque collectivité territoriale ou établissement public à fiscalité propre dont relèvent les contribuables. »

La parole est à M. Rémi Féraud.

Debut de section - PermalienPhoto de Rémi Féraud

puisqu’il vise à la transparence et à l’information des contribuables.

L’actuel dispositif qui permet au contribuable de connaître la part des recettes fiscales prélevée par sa collectivité pour financer des actions de péréquation ne concerne que le FSRIF. Nous proposons de l’étendre à l’ensemble des contributions de péréquation afin que les contribuables des communes concernées, qui sont nombreuses en Île-de-France, puissent avoir une vision exacte de la participation de leur collectivité, donc de leur impôt, à la solidarité. Ils pourront également mesurer l’évolution des dépenses de leur collectivité, en fonction de l’effort de solidarité auquel elles doivent se soumettre.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Cet amendement ne nous enthousiasme pas. Pourquoi ne pas tout faire figurer dans les avis fiscaux ? Les montants perçus par les collectivités territoriales pourraient également y être inscrits… Pourquoi ne pas aller plus loin en fournissant au contribuable la liste des critères qui ont permis d’établir le montant de ces contributions et de ces versements ?

Certes, avec cet amendement, vous soulevez la question de la transparence des critères de péréquation et de l’information fiscale et financière des collectivités territoriales, mais sans embrasser la totalité du problème.

Bien qu’il repose sur une bonne idée, la commission demande le retrait de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Monsieur Féraud, l’amendement n° II-508 est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Rémi Féraud

Oui, je le maintiens, monsieur le président, même si j’ai peu de doutes sur son sort. Pourquoi informer les contribuables seulement sur leur participation au FSRIF ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de trois amendements identiques.

L’amendement n° II-42 rectifié est présenté par M. Bazin, Mmes Eustache-Brinio et Laure Darcos, MM. Morisset, Daniel Laurent, Kennel, Grosdidier, Cambon, Courtial. et M Laménie, Mme Chauvin, MM. Pierre, Gremillet et Bonhomme, Mme Bruguière, MM. Bonne, Bascher et Brisson, Mme Bonfanti-Dossat et MM. Dufaut, Mouiller, Mandelli, Reichardt et Saury.

L’amendement n° II-537 rectifié est présenté par MM. Marie, Raynal, Jacques Bigot, Botrel et Carcenac, Mme de la Gontrie, MM. Durain et Éblé, Mme Espagnac, MM. Féraud et Fichet, Mme Harribey, MM. P. Joly, Kanner, Kerrouche, Lalande, Leconte, Lurel, Sueur et Sutour, Mme Taillé-Polian, M. Antiste, Mme Artigalas, M. Joël Bigot, Mmes Blondin et Conway-Mouret, MM. Daudigny, Daunis et Duran, Mmes Féret, Grelet-Certenais et Guillemot, MM. Lozach et Manable, Mme Monier, M. Montaugé, Mmes Perol-Dumont et S. Robert, MM. Temal et Tourenne, Mme Van Heghe, M. Vaugrenard et les membres du groupe socialiste et républicain.

L’amendement n° II-544 est présenté par MM. Savoldelli, Bocquet et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste.

Ces amendements sont ainsi libellés :

Après l’article 78 quinquies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Dans un délai d’un an à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport présentant un premier bilan de la mise en place de la dotation de soutien à l’investissement des départements (DSID). Ce rapport analyse notamment les conditions de répartition de cette dotation et le taux de financement des projets présentés.

La parole est à Mme Laure Darcos, pour présenter l’amendement n° II-42 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Laure Darcos

À l’issue de la mise en place de la nouvelle dotation venue remplacer la dotation globale d’équipement (DGE), il convient désormais de réaliser une première analyse de cette réforme sur le terrain.

Les premiers retours des départements font globalement apparaître que les critères d’attribution de cette dotation ont été à géométrie variable. Son mode de calcul et de versement rend par ailleurs le rythme de perception beaucoup moins linéaire que ne l’était la DGE. Un grand nombre de départements se sentent perdants, sans qu’ils aient pu anticiper la situation.

C’est pourquoi un premier bilan est indispensable afin d’ajuster et d’améliorer le fonctionnement de la dotation de soutien à l’investissement des départements (DSID).

Je sais que le Sénat est défavorable aux demandes de rapports, mais il s’agit en l’occurrence d’un amendement d’appel.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Didier Marie, pour présenter l’amendement n° II-537 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Pierre Ouzoulias, pour présenter l’amendement n° II-544.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

Encore une demande de rapport… Défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Ces amendements identiques sont en fait satisfaits. En effet, le Gouvernement remettra en 2020 un rapport sur la répartition de la DSID, sachant que les départements peuvent prendre des décisions différentes en la matière.

Ce rapport a vocation à être établi chaque année. Par ailleurs, dans le cadre des publications faites sur le site du ministère, nous mettrons en ligne la distribution de la DSID et sa destination en termes de subventions et de travaux.

Le Gouvernement demande donc le retrait de ces amendements identiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Didier Marie, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Didier Marie

Le rapport promis par le Gouvernement sera le bienvenu.

Je veux appeler l’attention sur la systématisation de l’appel à projets et de la mise en concurrence des territoires. L’enveloppe de la DSID est composée, pour près de 75 %, d’appels à projets, le reste étant distribué selon d’autres critères. On peut penser que tous les projets sont importants et se valent, mais, dans les faits, un certain nombre ne sont pas retenus, ce qui pose quelques difficultés.

Ce rapport sera donc très intéressant et nous permettra de voir si la DSID remplit bien les objectifs qui lui ont été assignés.

Je retire donc cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-537 rectifié est retiré.

Madame Darcos, l’amendement n° II-42 rectifié est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Laure Darcos

Je partage les propos de mon collègue. Il sera intéressant pour nous de comparer les projets d’un département à l’autre.

Je retire donc cet amendement, monsieur le président.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-42 rectifié est retiré.

Monsieur Ouzoulias, l’amendement n° II-544 est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-544 est retiré.

L’amendement n° II-390 rectifié bis, présenté par M. Delahaye, Mme Morin-Desailly, MM. Moga, Longeot, Le Nay, Canevet, Janssens et Louault et Mme Billon, est ainsi libellé :

Après l’article 78 quinquies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le Gouvernement remet au Parlement avant le 30 septembre 2020 un rapport d’information sur les conséquences de la réforme de la fiscalité locale quant à la répartition des concours financiers de l’État aux collectivités territoriales.

Ce rapport présente notamment :

1° Les conséquences de la réforme fiscale quant au mode de calcul des critères de répartition des concours financiers, et les solutions proposées pour que la neutralité fiscale de cette réforme ait pour corollaire la neutralisation des évolutions des critères de péréquation ;

2° Les solutions proposées pour évaluer le potentiel fiscal et financier des collectivités territoriales, en tenant compte étape par étape des effets péréquateurs déjà réalisés par d’autres concours financiers répartis ;

3° L’étude de l’impact sur la répartition des concours financiers de la suppression des mesures de plafonnement des contributions péréquées lorsqu’elles existent ;

4° Les simulations à cinq ans de la répartition de concours financiers et des fonds de péréquation horizontaux des communes, des intercommunalités et des départements, dans le contexte qu’entraînera la mise en œuvre de la réforme fiscale.

La parole est à M. Michel Canevet.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Canevet

Cet amendement vise à demander un rapport et à définir son contenu au terme de la réforme fiscale, en l’occurrence les critères de péréquation et les conditions d’attribution des diverses dotations, en particulier la DGF.

Ce rapport devrait être établi avant le 30 septembre 2020, afin que nous puissions disposer de l’ensemble des éléments permettant de préparer le projet de loi de finances pour 2021.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Des travaux vont être menés sur la LOLF au premier semestre de l’année prochaine. Sans doute cette demande de rapport pourra-t-elle être réexaminée dans ce cadre.

Dans l’immédiat, la commission demande le retrait de l’amendement.

I. – Le chapitre V du titre III du livre III de la troisième partie du code général des collectivités territoriales est ainsi modifié :

1° L’article L. 3335-2 est ainsi rédigé :

« Art. L. 3335 -2. – I. – À compter de 2020, il est créé un fonds national de péréquation des droits de mutation à titre onéreux perçus par les départements en application des articles 1594 A et 1595 du code général des impôts.

« Le fonds est alimenté par deux prélèvements effectués sur les douzièmes prévus à l’article L. 3332-1-1 du présent code, selon les modalités prévues aux II et III du présent article. Il est réparti entre ses bénéficiaires selon les dispositions des IV à VII.

« Lorsque le montant total annuel des deux prélèvements est supérieur à 1, 6 milliard d’euros, le comité des finances locales peut décider de mettre en réserve, dans un fonds de garantie départemental des corrections conjoncturelles, tout ou partie du montant excédant ce niveau. Sur décision de ce comité, tout ou partie des sommes ainsi mises en réserve vient abonder les ressources mises en répartition au titre des années suivantes. Les montants mis en réserve en application du I de l’article L. 3335-2 dans sa rédaction antérieure à la loi n° … du … de finances pour 2020 sont reversés sur ce fonds.

« II. – Le premier prélèvement est égal à 0, 34 % du montant de l’assiette de la taxe de publicité foncière et des droits d’enregistrement perçus par chaque département l’année précédant celle de la répartition, en application des articles 682 et 683 du code général des impôts. Par dérogation, pour le Département de Mayotte, le prélèvement est égal à 0, 1 % du montant de l’assiette précitée.

« III. – Sont contributeurs au second prélèvement, dont le montant total s’élève à 750 millions d’euros, les départements dont le montant par habitant de l’assiette définie au II du présent article est supérieur à 0, 75 fois le montant moyen par habitant de la même assiette pour l’ensemble des départements.

« La fraction du montant par habitant de l’assiette excédant 0, 75 fois le montant moyen par habitant de l’assiette pour l’ensemble des départements fait l’objet d’un prélèvement en trois tranches ainsi calculé :

« 1° Un prélèvement de 225 millions d’euros est réalisé de manière proportionnelle sur la fraction du montant par habitant de l’assiette de chaque département supérieure à 0, 75 fois et inférieure ou égale à une fois le montant par habitant de l’assiette pour l’ensemble des départements, multipliée par la population du département ;

« 2° Les départements dont le montant par habitant de l’assiette est supérieur à une fois le montant par habitant de l’assiette pour l’ensemble des départements acquittent un prélèvement additionnel de 375 millions d’euros, réalisé de manière proportionnelle sur la fraction du montant par habitant de l’assiette du département supérieure à une fois et inférieure ou égale à deux fois le montant par habitant de l’assiette pour l’ensemble des départements, multipliée par la population du département ;

« 3° Les départements dont le montant par habitant de l’assiette est supérieur à deux fois le montant par habitant de l’assiette pour l’ensemble des départements acquittent un prélèvement additionnel de 150 millions d’euros, réalisé de manière proportionnelle sur la fraction du montant par habitant de l’assiette du département supérieure à deux fois le montant par habitant de l’assiette pour l’ensemble des départements, multipliée par la population du département.

« Pour chaque département, le montant prélevé au titre du second prélèvement ne peut excéder 12 % du produit des droits de mutation à titre onéreux perçu par le département l’année précédant celle de la répartition en application des articles 1594 A et 1595 du code général des impôts.

« IV. – Après prélèvement d’un montant égal aux régularisations effectuées l’année précédente, les ressources du fonds sont réparties, chaque année, en trois enveloppes. La première enveloppe est égale à 250 millions d’euros. Les deuxième et troisième enveloppes sont égales, respectivement, à 52 % et 48 % du solde.

« V. – La première enveloppe est répartie entre les départements en deux fractions :

« 1° La première fraction, dont le montant représente 60 % de l’enveloppe, bénéficie aux départements dont le potentiel financier net par kilomètre carré est inférieur à 50 % du potentiel financier net moyen par kilomètre carré de l’ensemble des départements, et dont le nombre d’habitants par kilomètre carré est inférieur à 70.

« Cette fraction est répartie entre les départements éligibles en fonction d’un indice synthétique constitué du rapport entre le potentiel financier net moyen par habitant de l’ensemble des départements et le potentiel financier net par habitant du département, du rapport entre le revenu moyen par habitant de l’ensemble des départements et le revenu par habitant du département et du rapport entre le taux d’imposition de taxe foncière sur les propriétés bâties du département et le taux moyen national d’imposition de taxe foncière sur les propriétés bâties pour l’ensemble des départements. L’indice synthétique est obtenu par addition de ces trois rapports, en pondérant chacun d’eux par un tiers. Cet indice est plafonné à 1, 3 ;

« 2° La seconde fraction, dont le montant représente 40 % de l’enveloppe, bénéficie aux départements répondant aux critères cumulatifs suivants :

« a) Le produit par habitant des droits de mutation à titre onéreux perçus par le département l’année précédant celle de la répartition en application des articles 1594 A et 1595 du code général des impôts est inférieur à 90 % du produit moyen de ces mêmes droits par habitant pour l’ensemble des départements ;

« b) Un revenu par habitant inférieur au revenu moyen par habitant de l’ensemble des départements ;

« c) Un taux de pauvreté supérieur ou égal à 15 %.

« Cette fraction est répartie entre les départements éligibles en fonction d’un indice synthétique constitué du rapport entre le potentiel financier net moyen par habitant de l’ensemble des départements et le potentiel financier net par habitant du département et du rapport entre le revenu moyen par habitant de l’ensemble des départements et le revenu par habitant du département. L’indice synthétique est obtenu par addition de ces deux rapports, en pondérant chacun d’eux par 50 %. Pour l’application du présent alinéa, l’indice est pondéré par la population.

« Pour l’application du présent V, le potentiel financier net utilisé est le potentiel financier minoré des prélèvements et majoré des reversements au titre des deuxième et troisième enveloppes du fonds ainsi que des fonds prévus aux articles L. 3335-1 et L. 3335-4 du présent code. En 2020, le potentiel financier net utilisé est le potentiel financier minoré des prélèvements et majoré des reversements effectués en 2019 au titre des fonds prévus aux articles L. 3335-1, L. 3335-2, L. 3335-3 et L. 3335-4 dans leur rédaction antérieure à la loi n° … du … de finances pour 2020.

« VI. – Sont éligibles à la deuxième enveloppe les départements dont le potentiel financier par habitant est inférieur au potentiel financier moyen par habitant de l’ensemble des départements ou dont le revenu par habitant est inférieur au revenu moyen par habitant de l’ensemble des départements. Par dérogation, les départements d’outre-mer sont éligibles de droit à cette répartition.

« La deuxième enveloppe est répartie, le cas échéant après prélèvement d’un montant correspondant à la garantie prévue au dernier alinéa du présent VI, entre les départements éligibles :

« 1° Pour 30 % au prorata du rapport entre le revenu moyen par habitant de l’ensemble des départements et le revenu par habitant du département, multiplié par la population du département ;

« 2° Pour 40 % au prorata du rapport entre le potentiel financier par habitant de l’ensemble des départements et le potentiel financier par habitant du département, multiplié par la population du département ;

« 3° Pour 30 % au prorata du rapport entre le montant par habitant des droits de mutation à titre onéreux perçus l’année précédant celle de la répartition par l’ensemble des départements en application des articles 1594 A et 1595 du code général des impôts et le montant par habitant de ces mêmes droits perçu l’année précédant celle de la répartition par le département.

« Les départements qui cessent d’être éligibles à cette enveloppe perçoivent, à titre de garantie pour les trois exercices suivants, une attribution égale, respectivement, à 75 %, 50 % et 25 % du montant perçu l’année précédant celle au titre de laquelle ils ont perdu l’éligibilité.

« VII. – La troisième enveloppe est répartie entre les départements selon les modalités suivantes :

« 1° Pour chaque département, il est calculé le solde entre :

« a) Les dépenses exposées par le département, au cours de la pénultième année, au titre du revenu de solidarité active, en application de l’article L. 262-24 du code de l’action sociale et des familles, de l’allocation personnalisée pour l’autonomie mentionnée à l’article L. 232-1 du même code et de la prestation de compensation mentionnée à l’article L. 245-1 dudit code ;

« b) La somme des montants de compensation dus au département au titre du revenu de solidarité active, au cours de l’année de répartition, en application de l’article 59 de la loi de finances pour 2004 (n° 2003-1311 du 30 décembre 2003) et de l’article 51 de la loi n° 2008-1425 du 27 décembre 2008 de finances pour 2009, des montants de compensation versés au département, au cours de l’année précédente, au titre de l’article L. 3334-16-2 du présent code, au cours de l’avant-dernière année, au titre de l’allocation personnalisée pour l’autonomie en application des articles L. 14-10-5 et L. 14-10-6 du code de l’action sociale et des familles et au titre de la prestation de compensation en application des articles L. 14-10-5 et L. 14-10-7 du même code ainsi que de l’attribution versée au département en application de l’article L. 3334-16-3 du présent code.

« Pour les départements dont la compétence d’attribution et de financement du revenu de solidarité active a été transférée à l’État, le solde est calculé, pour l’année du transfert et celle qui lui succède, en prenant en compte :

« – les dépenses de revenu de solidarité active exposées par les départements au cours de l’avant-dernière année précédant le transfert de la compétence à l’État, telles que comptabilisées dans les comptes de gestion et retraitées des indus ;

« – les montants de compensation dus au département au titre du revenu de solidarité active, en application de l’article 59 de la loi de finances pour 2004 (n° 2003-1311 du 30 décembre 2003) et de l’article 51 de la loi n° 2008-1425 du 27 décembre 2008 de finances pour 2009, au cours de l’année précédant le transfert de la compétence à l’État ;

« – les montants de compensation versés au département en application des articles L. 3334-16-2 et L. 3334-16-3 du présent code, au cours de l’année précédant le transfert de la compétence à l’État ;

« 2° L’enveloppe est répartie en deux fractions :

« a) La première fraction, dont le montant représente 30 % des ressources de l’enveloppe, bénéficie aux départements dont le potentiel fiscal par habitant est inférieur au potentiel fiscal moyen par habitant de l’ensemble des départements ou dont le revenu par habitant est inférieur à 1, 2 fois le revenu moyen par habitant de l’ensemble des départements. Cette fraction est répartie entre les départements éligibles en fonction du rapport, porté au carré, entre le solde par habitant du département et le solde par habitant constaté pour tous les départements ;

« b) La seconde fraction, dont le montant représente 70 % de l’enveloppe, bénéficie à la première moitié des départements classés en fonction décroissante de leur solde par habitant et éligibles à la fraction prévue au a du présent 2°. Cette fraction est répartie entre les départements éligibles en fonction de la population et de l’écart relatif entre le solde par habitant et le solde par habitant médian ;

« 3° Les départements dont le montant par habitant des droits de mutation à titre onéreux perçu l’année précédant la répartition en application des articles 1594 A et 1595 du code général des impôts est supérieur à 1, 4 fois le montant par habitant de l’ensemble des départements ne peuvent pas bénéficier d’une attribution au titre de l’enveloppe. L’attribution au titre de l’enveloppe des départements éligibles à la première fraction ou à la seconde fraction et dont le montant par habitant des droits de mutation à titre onéreux est supérieur à 1, 1 fois le montant moyen par habitant des droits perçus par l’ensemble des départements fait l’objet d’un abattement de 50 % ;

« 4° Pour l’application du présent VII, le potentiel fiscal utilisé est majoré ou, le cas échéant, minoré d’une fraction de correction égale pour chaque département à la différence entre les deux termes suivants :

« a) La somme du produit déterminé par l’application aux bases départementales de taxe foncière sur les propriétés bâties, de taxe foncière sur les propriétés non bâties et de taxe d’habitation du taux moyen national d’imposition de chacune de ces taxes au titre de l’année 2010 et du produit déterminé par l’application aux bases départementales de taxe professionnelle du taux moyen national d’imposition de cette taxe au titre de l’année 2009 ;

« b) La somme du produit déterminé par l’application aux bases départementales de taxe foncière sur les propriétés bâties du taux moyen national de cette taxe au titre de l’année 2011, des produits perçus en 2011 par le département au titre de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises et des impositions forfaitaires sur les entreprises de réseaux prévus à l’article 1586 du code général des impôts et des produits perçus en 2011 par le département au titre de l’imposition prévue aux 2° et 6° de l’article 1001 du même code et des montants positifs ou négatifs résultant de l’application des 1.2 et 2.2 de l’article 78 de la loi n° 2009-1673 du 30 décembre 2009 de finances pour 2010 perçus ou supportés par le département en 2011.

« VIII. – Un décret en Conseil d’État précise les modalités d’application du présent article. » ;

2° L’article L. 3335-3 est abrogé.

II. – Le II de l’article 167 de la loi n° 2017-1837 du 30 décembre 2017 de finances pour 2018 est ainsi modifié :

1° À la première phrase, les références : « des articles L. 3335-1 à L. 3335-3 » sont remplacées par la référence : « de l’article L. 3335-1 » et les mots : « de chaque » sont remplacés par le mot : « du » ;

2° Aux deuxième et dernière phrases, les mots : « de chaque » sont remplacés par le mot : « du » ;

3° Après la référence : « L. 3335-1 », la fin de la dernière phrase est supprimée ;

4° Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :

« En 2020, la collectivité de Corse perçoit une attribution au titre du VI de l’article L. 3335-2 du même code et au titre du VII du même article L. 3335-2 au moins égale aux montants perçus en 2019 au titre, respectivement, de l’article L. 3335-2 et de l’article L. 3335-3 du même code dans leur rédaction antérieure à la loi n° … du … de finances pour 2020. Le cas échéant, un complément de garantie est prélevé sur les ressources de chaque enveloppe avant les répartitions prévues aux VI et VII de l’article L. 3335-2 du code général des collectivités territoriales. »

III. – L’article 261 de la loi n° 2018-1317 du 28 décembre 2018 de finances pour 2019 est ainsi modifié :

1° Le I est abrogé ;

2° Le II est ainsi modifié :

a) À la fin du d du 2° du B, les mots : « lors de l’année de notification du présent fonds » sont remplacés par les mots : « au titre de l’exercice 2019 » ;

b) Au 2° du C et au a du 3° du D, la référence : « 4 du III de l’article L. 3335-3 » est remplacée par la référence : « 4° du VII de l’article L. 3335-2 ».

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L’amendement n° II-513 est présenté par MM. Féraud et Assouline, Mme de la Gontrie et M. Jomier.

L’amendement n° II-529 rectifié bis est présenté par Mme Berthet, MM. D. Laurent, Morisset, Laménie, Bonne, Gremillet, Mandelli et Milon et Mme Lanfranchi Dorgal.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Supprimer cet article.

La parole est à M. Rémi Féraud, pour présenter l’amendement n° II-513.

Debut de section - PermalienPhoto de Rémi Féraud

Cet amendement vise à supprimer la réforme du fonds de péréquation des droits de mutation à titre onéreux (DMTO), telle que l’Assemblée nationale l’a adoptée.

L’amendement présenté par le Gouvernement n’a donné lieu à aucune concertation et fait, je crois, l’objet d’un rejet unanime de l’Assemblée des départements de France. Il n’y a pas eu davantage d’étude d’impact, alors que l’incidence de cette réforme serait très importante pour certaines collectivités territoriales.

La réforme entraînerait l’impossibilité pour les collectivités territoriales de maîtriser leurs taux de DMTO. Si leurs contributions s’accroissaient, elles ne pourraient augmenter leur fiscalité pour absorber tout ou partie de cette hausse.

Ce n’est pas la bonne méthode pour faire collaborer l’État et les collectivités territoriales. L’enjeu est trop important pour que l’on agisse dans la précipitation, sans concertation avec les départements ni étude d’impact préalable !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Martine Berthet, pour présenter l’amendement n° II-529 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Martine Berthet

Le mode de calcul proposé pour le nouveau fonds de péréquation ne prend pas en compte l’intégralité de la population touristique génératrice de charges d’infrastructures. De surcroît, il conforte un dispositif dans lequel l’appréciation des charges est fondée, pour les départements contributeurs comme pour les bénéficiaires, sur le seul critère des dépenses d’action sociale, à l’exclusion de tout autre. Pourtant, des écarts considérables existent entre les départements pour d’autres dépenses, comme les dépenses de voirie ou les contributions au service d’incendie et de secours, plus élevées dans les départements soumis aux risques naturels.

Il convient de revoir l’ensemble du dispositif de péréquation avant d’adopter de nouvelles mesures. Construire une péréquation réellement équitable suppose de prendre en compte l’ensemble des dépenses obligatoires compte tenu de la diversité des situations.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

Il nous est proposé de supprimer l’article fusionnant les fonds de péréquation départementaux. Je rappelle que cette fusion a fait l’objet d’une longue concertation entre le Gouvernement et l’Assemblée des départements de France – il semble, monsieur Féraud, que nous n’ayons pas les mêmes informations à cet égard…

Certes, à l’origine, les départements auraient souhaité d’autres conclusions pour les DMTO, mais ils ont souhaité que l’on ne jette pas le bébé avec l’eau du bain, et l’accord trouvé semble globalement les satisfaire. En tout cas, nous n’avons reçu aucune contestation à ce sujet.

Par conséquent, la commission émet un avis défavorable sur ces amendements identiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Monsieur Féraud, vos propos m’étonnent vraiment beaucoup, car l’amendement dont vous parlez a été rédigé par l’Assemblée des départements de France elle-même… Je ne sais pas si, au sein de cette association, Paris a été associée à l’élaboration du dispositif – ce n’est pas mon affaire –, en tout cas, je puis vous assurer que cette proposition, quand bien même elle a été présentée par le Gouvernement – il ne peut en être autrement –, émane de l’ensemble des départements français.

Je suis donc extrêmement défavorable à ces amendements de suppression.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Rémi Féraud, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Rémi Féraud

Je ne suis pas étonné que Mme la ministre émette un avis défavorable.

Peut-être une partie des départements de France ont-ils donné leur accord en fin de discussion ; en tout cas, les informations que j’ai reçues de mon côté sont différentes. D’ailleurs, un certain nombre de nos collègues députés ont été surpris par le dépôt de cet amendement du Gouvernement, au point de demander une suspension de séance.

Je le répète, la réforme aura des incidences très lourdes sur un certain nombre de départements. Je pense en particulier à l’autonomie fiscale rendue impossible en matière d’évolution des taux de DMTO. L’application de ce nouveau modèle de péréquation aura des conséquences financières extrêmement douloureuses et non anticipées pour plusieurs départements, alors que les dépenses sociales continuent de croître.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix les amendements identiques n° II-513 et II-529 rectifié bis.

Les amendements ne sont pas adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Les amendements n° II-683 et II-684 ne sont pas soutenus.

Je suis saisi de deux amendements identiques.

L’amendement n° II-85 rectifié ter est présenté par Mmes Dindar et Malet, MM. Longeot, Le Nay, Laurey, Kern, Poadja et Lafon et Mmes Joissains et Vullien.

L’amendement n° II-548 rectifié ter est présenté par MM. Lagourgue, Malhuret, Laufoaulu et Wattebled, Mme Mélot et MM. Capus, Decool, Guerriau, Dennemont et A. Marc.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 33

Supprimer les mots :

pour l’année du transfert et celle qui lui succède

La parole est à Mme Viviane Malet, pour présenter l’amendement n° II-85 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Viviane Malet

Le projet de loi de finances refond la péréquation interdépartementale à travers la fusion des prélèvements opérés au titre des trois fonds de péréquation assis sur les droits de mutation à titre onéreux perçus par les conseils départementaux : le fonds national de péréquation des DMTO, le fonds de soutien interdépartemental et le fonds de solidarité des départements. Le nouveau fonds est réparti en trois enveloppes, dont les règles de calcul sont analogues à celles des fonds auxquels il se substitue.

La troisième enveloppe, correspondant à l’ancien fonds de solidarité des départements, vise à accompagner les départements pour le financement des allocations individuelles de solidarité, notamment au regard du reste à charge induit par la croissance des dépenses liées au revenu de solidarité active (RSA). Pour les départements dont la compétence d’attribution et de financement du RSA est transférée à l’État, des modalités de neutralisation financière sont prévues par l’article 25 du projet de loi de finances.

Cet amendement, dont Mme Dindar est la première signataire, vise à intégrer de manière pérenne parmi les critères de répartition de la troisième enveloppe du nouveau fonds le reste à charge lié au RSA constaté lors de la dernière année précédant le transfert à l’État de la compétence et des ressources de compensation correspondantes.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Emmanuel Capus, pour présenter l’amendement n° II-548 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Emmanuel Capus

Il s’agit en effet de tenir compte de façon pérenne du reste à charge lié au RSA constaté lors de la dernière année précédant le transfert à l’État, pour les départements concernés, de la compétence d’attribution et de financement de cette allocation et des ressources de compensation correspondantes.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

Ces amendements identiques tendent à modifier les critères de répartition de la troisième fraction du fonds de péréquation des DMTO.

Sur un plan général, je répète que nous ne souhaitons pas intervenir dans l’accord conclu entre le Gouvernement et l’Assemblée des départements de France.

La commission émet donc un avis défavorable a priori.

De surcroît, sur le point précis soulevé par nos collègues, la logique qui prévaut nous paraît quelque peu étonnante : la recentralisation du RSA auprès de l’État conduisant à réduire les dépenses des départements, il serait plutôt original de considérer que des dépenses que les départements n’assument plus doivent encore être intégrées dans le calcul des sommes à répartir à leur profit…

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Mme Jacqueline Gourault, ministre. Madame Berthet, la pérennisation du mécanisme de garantie que vous proposez permettrait, en effet, de renforcer l’accompagnement des départements faisant l’objet d’une recentralisation du RSA, en leur offrant une meilleure visibilité sur leur situation financière. J’émets donc un avis favorable.

Marques de satisfaction sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix les amendements identiques n° II-85 rectifié ter et II-548 rectifié ter.

Les amendements sont adoptés.

L ’ article 78 sexies est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° II-339 rectifié bis, présenté par Mme Bories, MM. Bascher, Husson, Joyandet, Daubresse et Vaspart, Mme Ramond, MM. H. Leroy, Morisset, Panunzi, Courtial et Milon, Mme Malet et MM. Paccaud, Dufaut et Laménie, est ainsi libellé :

Après l’article 78 sexies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le premier alinéa de l’article L. 5212-26 du code général des collectivités territoriales est ainsi modifié :

1° Les mots : « en matière de distribution publique d’électricité, de développement de la production d’électricité par des énergies renouvelables, de maîtrise de la consommation d’énergie ou de réduction des émissions polluantes ou de gaz à effet de serre » sont supprimés ;

2° Les mots : « visé à l’article L. 5212-24 » sont remplacés par le mot : « intercommunal ».

La parole est à M. Jérôme Bascher.

Debut de section - PermalienPhoto de Jérôme Bascher

Avec votre permission, monsieur le président, je défendrai en même temps les deux autres amendements en discussion commune. Tous trois participent en effet de la même logique, celle des fonds de concours.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-365 rectifié bis, présenté par MM. Chaize, D. Laurent, B. Fournier, Bascher, Poniatowski et Danesi, Mme Sittler, MM. de Nicolaÿ, Sido, Gremillet, Genest et Bizet, Mmes Gruny, Dumas, Bonfanti-Dossat, Bruguière et Canayer, MM. Lefèvre et Bazin et Mmes Lanfranchi Dorgal et L. Darcos, est ainsi libellé :

Après l’article 78 sexies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le code général des collectivités territoriales est ainsi modifié :

1° Au premier alinéa de l’article L. 5212-26, les mots : « visé à l’article L. 5212-24 » sont remplacés par le mot : « intercommunal » ;

2° L’article L. 5722-10 est ainsi rédigé :

« Art. L. 5722-10. – L’article L. 5212-26 est applicable aux syndicats mixtes. » ;

3° L’article L. 5722-11 est abrogé.

L’amendement n° II-366 rectifié bis, présenté par MM. Chaize, D. Laurent, B. Fournier, Bascher, Poniatowski et Danesi, Mme Sittler, MM. de Nicolaÿ, Sido, Gremillet, Genest et Bizet, Mmes Gruny, Dumas, Bonfanti-Dossat, Bruguière et Canayer, MM. Lefèvre et Bazin et Mmes Lanfranchi Dorgal et L. Darcos, est ainsi libellé :

Après l’article 78 sexies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Au premier alinéa de l’article L. 5212-26 du code général des collectivités territoriales, les mots : « visé à l’article L. 5212-24 » sont remplacés par le mot : « intercommunal ».

Veuillez poursuivre, monsieur Bascher.

Debut de section - PermalienPhoto de Jérôme Bascher

L’amendement n° II-339 rectifié bis vise à permettre le versement de fonds de concours entre les EPCI à fiscalité propre et leurs communes membres.

L’amendement n° II-365 rectifié bis a le même objet pour tous les syndicats communaux, sans distinction de fiscalité, ainsi que les syndicats mixtes.

Quant à l’amendement n° II-366 rectifié bis, il vise seulement les syndicats communaux. C’est donc un amendement de repli.

Madame la ministre, au milieu de tous les changements qui s’opèrent dans les intercommunalités au sens large, laisser cette liberté aux collectivités territoriales serait pour elles une réelle facilité. Ce n’est pas toujours nécessaire, mais, quand ça l’est, il est bien ennuyeux que cette possibilité ne soit pas ouverte.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

L’amendement n° II-339 rectifié bis vise à étendre la faculté d’utiliser des fonds de concours entre un syndicat intercommunal et les communes ou établissements publics de coopération intercommunale à l’ensemble des syndicats intercommunaux non plus seulement en matière d’électricité, mais pour la réalisation ou le fonctionnement de tout équipement public local.

La commission s’en remet à la sagesse de la Haute Assemblée et demande le retrait des deux autres amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Étendre le mécanisme des fonds de concours à l’ensemble des syndicats intercommunaux contreviendrait aux principes de spécialité et d’exclusivité régissant l’intercommunalité, lesquels interdisent que le budget d’une commune membre prenne à sa charge des dépenses afférentes au champ de compétences de l’établissement public de coopération intercommunale.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

En outre, à la différence des EPCI à fiscalité propre, les EPCI peuvent recourir aux contributions directes de leurs membres et les moduler. Il me semble qu’une ouverture trop large des fonds de concours serait susceptible de remettre en cause les principes propres au transfert de compétences des communes vers un EPCI.

J’ajoute qu’une telle extension serait un facteur d’endettement supplémentaire pour les communes, alors que les EPCI peuvent s’endetter directement pour l’exercice de leurs compétences.

Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur ces amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Jérôme Bascher, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jérôme Bascher

Madame la ministre, on voit bien que vous avez lu les arguments préparés par la direction générale des collectivités locales… Je le regrette !

Mme Bories et moi-même devions rencontrer le directeur général des collectivités locales sur ce sujet, mais il a changé le jour de notre entretien.

Je connais bien la vision de l’État, consistant à dire : les collectivités territoriales vont s’endetter gravement ! Vous savez très bien que c’est l’État qui s’endette gravement, pas les collectivités territoriales… Soyons un peu sérieux.

Avec la mesure que nous proposons, lorsqu’une commune-centre doit profiter un peu plus de certains équipements, elle pourrait contribuer à leur réalisation pour s’assurer qu’ils sont bien installés sur son territoire. C’est pour des situations comme celle-là que nous défendons ces amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Monsieur le sénateur, vous savez sans doute que j’ai été quelque temps élue locale, en mairie puis dans une intercommunalité. Je sais très bien ce qu’est un fonds de concours.

Par ailleurs, je suis ravie d’avoir la direction générale des collectivités locales à mes côtés pour travailler, car elle comprend des éléments d’extrême qualité.

Ne le prenez pas pour vous, mais, pour le dire gentiment, je trouve que les fonds de concours sont parfois une méthode qui fait croire qu’un président d’intercommunalité aide certains projets : je ne suis pas sûre que ce soit l’esprit de l’intercommunalité.

Pour ma part, je suis assez favorable à des politiques menées par l’intercommunalité pour l’ensemble des communes. Que l’intercommunalité puisse participer à des projets dans les communes, très bien, mais sur des thématiques – par exemple, les économies d’énergie dans les écoles. Quand les aides sont attribuées au coup par coup, c’est parfois un peu gênant.

M. Éric Jeansannetas acquiesce.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Sueur

Très juste ! Vous avez raison, madame la ministre !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix l’amendement n° II-339 rectifié bis.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix l’amendement n° II-365 rectifié bis.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je mets aux voix l’amendement n° II-366 rectifié bis.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-507, présenté par MM. Féraud et Assouline, Mme de la Gontrie et M. Jomier, est ainsi libellé :

Après l’article 78 sexies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

L’article L. 5215-26 du code général des collectivités territoriales est complété par quatre alinéas ainsi rédigés :

« Les collectivités territoriales peuvent créer des fonds de concours. Cette procédure leur permet d’assurer une affectation au sein du budget général, d’un budget annexe ou d’un compte spécial.

« Les fonds de concours sont constitués, d’une part, par des fonds à caractère non fiscal versés par des personnes morales ou physiques pour concourir à des dépenses d’intérêt public et, d’autre part, par les produits de legs et donations attribués aux collectivités territoriales.

« Les fonds de concours sont directement portés en recettes au budget général, au budget annexe ou au compte spécial considéré. Un crédit supplémentaire de même montant est ouvert par arrêté du maire.

« L’emploi des fonds doit être conforme à l’intention de la partie versante. »

La parole est à M. Rémi Féraud.

Debut de section - PermalienPhoto de Rémi Féraud

Nous proposons que les collectivités territoriales disposent de l’outil des fonds de concours, dont l’État dispose, pour gérer de manière plus souple, efficace et transparente les dons consentis par des personnes publiques, mais surtout privées, en vue de les affecter à une dépense spécifique d’intérêt public. Le mécénat serait ainsi simplifié dans le cadre d’une transparence garantie.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

La commission souhaite connaître l’avis du Gouvernement sur cet amendement.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

I. – Le VI de l’article 1609 nonies C du code général des impôts est abrogé.

II. – La sous-section 2 de la section 6 du chapitre Ier du titre Ier du livre II de la cinquième partie du code général des collectivités territoriales est complétée par un article L. 5211-28-4 ainsi rédigé :

« Art. L. 5211 -28 -4. – I. – Les communautés urbaines, les métropoles et la métropole de Lyon sont tenues d’instituer au bénéfice de leurs communes membres une dotation de solidarité communautaire visant à réduire les disparités de ressources et de charges entre ces communes. Le montant de la dotation de solidarité communautaire est fixé librement par le conseil communautaire à la majorité des deux tiers des suffrages exprimés. L’institution d’une dotation de solidarité communautaire est facultative pour les communautés de communes et les communautés d’agglomération.

« II. – Lorsqu’elle est instituée, la dotation de solidarité communautaire est répartie librement par le conseil communautaire selon des critères qui tiennent compte majoritairement :

« 1° De l’écart de revenu par habitant de la commune par rapport au revenu moyen par habitant de l’établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre ou de la métropole de Lyon ;

« 2° De l’insuffisance du potentiel financier par habitant de la commune au regard du potentiel financier moyen par habitant sur le territoire de l’établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre ou de la métropole de Lyon.

« Ces deux critères sont pondérés de la part de la population communale dans la population totale de l’établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre ou de la métropole de Lyon. Ils doivent justifier au moins 50 % de la répartition du montant total de la dotation de solidarité communautaire entre les communes. Des critères complémentaires peuvent être choisis par le conseil communautaire.

« III. – Lorsqu’un établissement public de coopération intercommunale soumis aux dispositions fiscales de l’article 1609 nonies C du code général des impôts est signataire d’un contrat de ville tel que défini à l’article 6 de la loi n° 2014-173 du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine, il doit, par délibération, adopter, en concertation avec ses communes membres, un pacte financier et fiscal visant à réduire les disparités de charges et de recettes entre ces dernières. Ce pacte tient compte des efforts de mutualisation des recettes et des charges déjà engagés ou envisagés à l’occasion des transferts de compétences, des règles d’évolution des attributions de compensation, des politiques communautaires poursuivies au moyen des fonds de concours ou de la dotation de solidarité communautaire ainsi que des critères retenus par l’organe délibérant de l’établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre pour répartir, le cas échéant, les prélèvements ou reversements au titre du Fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales.

« À défaut d’avoir adopté un pacte financier et fiscal au plus tard un an après l’entrée en vigueur du contrat de ville, l’établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre soumis aux dispositions fiscales de l’article 1609 nonies C du code général des impôts ou la métropole de Lyon est tenu d’instituer, au profit des communes concernées par les dispositifs prévus dans ce contrat de ville, et tant qu’aucun pacte financier et fiscal n’a été adopté, une dotation de solidarité communautaire, dont le montant est au moins égal à 50 % de la différence entre les produits des impositions mentionnées au I et aux 1 et 2 du I bis du même article 1609 nonies C au titre de l’année du versement de la dotation et le produit de ces mêmes impositions constaté l’année précédente. Cette dotation est répartie dans les conditions définies au II du présent article.

« IV. – Lorsque le pacte financier et fiscal de solidarité mentionné au III est adopté dans un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre issu, depuis moins de trois ans, d’une fusion d’établissements publics de coopération intercommunale dont les potentiels financiers agrégés par habitant présentent un écart d’au moins 40 % entre le potentiel financier agrégé le plus élevé et celui le moins élevé à la date de la fusion, l’établissement public de coopération intercommunale est tenu d’instituer une dotation de solidarité communautaire dans les conditions définies au II.

« V. – La métropole du Grand Paris a la faculté d’instituer une dotation de solidarité communautaire au profit de ses communes membres, dans les conditions prévues à l’article L. 5219-11. »

III. – Le III des articles 11 et 29 de la loi n° 80-10 du 10 janvier 1980 portant aménagement de la fiscalité directe locale est abrogé.

IV. – Le III de l’article 30 de la loi n° 2014-173 du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine est complété par deux alinéas ainsi rédigés :

« Les établissements publics de coopération intercommunale soumis aux dispositions fiscales de l’article 1609 nonies C du code général des impôts et la métropole de Lyon, qui sont signataires d’un contrat de ville prorogé, en application du premier alinéa du présent III, jusqu’au 31 décembre 2022, doivent, par délibération, adopter un nouveau pacte financier et fiscal, tel que prévu au premier alinéa du III de l’article L. 5211-28-4 du code général des collectivités territoriales, avant le 31 décembre 2020.

« À défaut, et tant qu’aucun pacte financier et fiscal n’a été adopté, ils sont tenus de verser une dotation de solidarité communautaire dans les conditions prévues au second alinéa du même III. »

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-1073, présenté par M. Raynal, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

Alinéa 2

Rédiger ainsi cet alinéa :

II. – Après l’article L. 5211-28-3, il est inséré un article L. 5211-28-4 ainsi rédigé :

La parole est à M. Claude Raynal, rapporteur spécial.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Avis favorable, sous réserve d’une légère rectification. Il convient de préciser, après « l’article L. 5211-28-3 », « du code général des collectivités territoriales ».

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Monsieur le rapporteur spécial, acceptez-vous de rectifier l’amendement n° II-1073 dans le sens souhaité par Mme la ministre ?

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis donc saisi d’un amendement n° II-1073 rectifié, présenté par M. Raynal, au nom de la commission des finances, et ainsi libellé :

Alinéa 2

Rédiger ainsi cet alinéa :

II. – Après l’article L. 5211-28-3 du code général des collectivités territoriales, il est inséré un article L. 5211-28-4 ainsi rédigé :

Je le mets aux voix.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-619 rectifié, présenté par Mme Lavarde, MM. Morisset, Lefèvre et Mandelli, Mme L. Darcos, M. Savin, Mme Lassarade, MM. Piednoir, Laménie et Karoutchi, Mme Di Folco, MM. Husson et Rapin et Mme Bories, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 6

Après les deux occurrences du mot :

financier

insérer les mots :

ou du potentiel fiscal

II. – Alinéa 7, seconde phrase

Remplacer le taux :

par le taux :

III. – Après l’alinéa 11

Insérer deux paragraphes ainsi rédigés :

…. – À la deuxième phrase du dernier alinéa de l’article L. 5211-19 du même code, les mots : « des V et VI de l’article 1609 nonies C » sont remplacés par les mots : «, du V de l’article 1609 nonies C du code général des impôts et de l’article L. 5211-28-4 du présent code ».

…. – À la première phrase du III de l’article L. 5211-29 dudit code, les mots : « et la moitié de la dotation de solidarité communautaire prévues, respectivement, aux V et VI du même article, » sont remplacés par les mots : «, prévue au V du même article, et la moitié de la dotation de solidarité communautaire, ».

IV. – Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

…. – Par dérogation à l’article L. 5211-28-4 du code général des collectivités territoriales, au titre de l’année 2020, le conseil communautaire peut, par une délibération prise à la majorité des deux tiers des suffrages exprimés, reconduire le montant de la dotation de solidarité communautaire versé à chaque commune membre de l’établissement public de coopération intercommunale au titre de l’année 2019.

La parole est à Mme Christine Lavarde.

Debut de section - PermalienPhoto de Christine Lavarde

Par la voie d’un amendement adopté par l’Assemblée nationale, vous avez précisé, madame la ministre, les clés de répartition de la dotation de solidarité communautaire.

Cet instrument est très utilisé, puisque, si j’en crois une étude publiée au mois d’octobre dernier par l’Observatoire des finances et de la gestion publique locales (OFGL), 285 EPCI versent aujourd’hui une dotation de solidarité communautaire, pour un montant cumulé de près de 782 millions d’euros en 2018. Le montant par habitant varie beaucoup ; les critères sont pour partie communs à tous, pour partie diversifiés. L’OFGL a mis en évidence que, sur 58 critères de répartition et d’éligibilité, trente ne sont utilisés qu’une seule fois.

Il me semble utile, madame la ministre, de corriger quelque peu le dispositif que vous avez présenté à l’Assemblée nationale, notamment pour réintroduire le critère du potentiel fiscal, prévu dans l’article 1609 nonies C du code général des impôts, que vous abrogez pour le remplacer dans le code général des collectivités territoriales. Ce critère, en effet, est utilisé dans 27 EPCI sur les 65 qui ont été disséqués ; la pertinence de ce critère n’est donc pas à démontrer, il s’agit du quatrième critère le plus utilisé.

Par ailleurs, nous proposons de réintroduire un peu de souplesse. Vous proposez que les critères obligatoires contribuent à hauteur de 50 % à la définition de l’enveloppe, alors que de nombreux autres critères entrent en ligne de compte, en fonction des EPCI. Pour permettre à chaque établissement de conserver la souplesse actuelle, nous suggérons de baisser à 35 % la part des critères obligatoires.

La philosophie du dispositif que vous avez proposé, à laquelle je souscris pleinement, est maintenue.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Nous nous sommes interrogés sur la nécessité de préserver des garanties pour les communes tout en ménageant un peu plus de souplesse pour l’EPCI. Le réglage est assez fin à trouver. Nous suivrons l’avis du Gouvernement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Le Gouvernement est favorable à votre amendement, madame la sénatrice, dont l’adoption améliorera le dispositif adopté par l’Assemblée nationale en assouplissant les règles applicables aux intercommunalités. Comme vous l’avez expliqué, votre proposition préserve les équilibres actuels en permettant aux EPCI ayant versé cette année une dotation de solidarité communautaire de la reconduire l’année prochaine pour le même montant.

L ’ amendement est adopté.

L ’ article 78 septies est adopté.

I. – Au neuvième alinéa du 2 du G du XV de l’article 59 de la loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République, l’année : « 2019 » est remplacée par l’année : « 2020 ».

II. – Le İ du XV de l’article 59 de la loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République et le E du XI de l’article L. 5219-5 du code général des collectivités territoriales ne s’appliquent pas à l’exercice 2020.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Je suis saisi de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° II-545, présenté par MM. Savoldelli et Bocquet, Mmes Apourceau-Poly, Assassi, Benbassa, Brulin, Cukierman et Cohen, MM. Gay et Gontard, Mme Gréaume, M. P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias et Mme Prunaud, est ainsi libellé :

Alinéa 2

Supprimer cet alinéa.

La parole est à M. Pierre Ouzoulias.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Nous entendons défendre un dispositif introduit par la loi NOTRe – c’est assez rare, mais cela nous arrive… Il s’agit de la dotation de soutien à l’investissement territorial (DSIT) versée par la métropole du Grand Paris aux établissements publics territoriaux. La suppression de ce mécanisme dans la loi de finances pour 2019 est maintenue dans le projet de loi de finances pour 2020.

Pourtant, la DSIT permet un partage de la croissance de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), qui a augmenté de 80 millions d’euros par rapport à 2018. Il nous paraît légitime que cette création de richesses depuis les territoires leur revienne en partie.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-73 rectifié, présenté par Mme Lavarde, MM. Dallier, Morisset, D. Laurent, Pemezec, Bascher, Husson, Lefèvre et Piednoir, Mme Deromedi, M. Mandelli, Mme Canayer et MM. Bonne, Rapin, Laménie et Cuypers, est ainsi libellé :

Alinéa 2

Rédiger ainsi cet alinéa :

II. – Au deuxième alinéa du 2° du I du XV de l’article 59 de la loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant sur une nouvelle organisation territoriale de la République, le taux : « 10 % » est remplacé par le taux : « 0 % ».

La parole est à Mme Christine Lavarde.

Debut de section - PermalienPhoto de Christine Lavarde

Cet amendement s’inscrit exactement dans la même philosophie que celui de M. Ouzoulias. En revanche, nous proposons d’introduire la possibilité que la métropole du Grand Paris décide en son sein de continuer ou non à verser la DSIT. Si nous supprimions in extenso la disposition adoptée par l’Assemblée nationale, j’ai bien peur qu’elle ne soit rétablie en nouvelle lecture.

L’année dernière, pour défendre le gel de la DSIT, on a dit : d’une part, la métropole n’a pas de visibilité sur la croissance de la CVAE entre deux exercices ; d’autre part, elle absorbe en son sein la baisse de la dotation d’intercommunalité, qu’elle ne répercute pas sur l’ensemble des communes. Or nous disposons maintenant des données pour 2019 : nous savons que la dotation d’intercommunalité s’est montée à 26 millions d’euros, quand la CVAE a crû de 83 millions d’euros. Les effets sont donc très différents.

Le dernier conseil métropolitain a adopté une décision modificative n° 1 qui montre que la métropole du Grand Paris aurait été tout à fait en mesure de verser cette dotation de solidarité à l’ensemble des territoires, si le mécanisme le permettant avait été maintenu à la fin de 2018.

En somme, nous proposons d’attendre d’avoir une meilleure vision de la baisse de la dotation d’intercommunalité et du niveau de la CVAE pour décider, au sein de la métropole du Grand Paris, si une dotation sera ou non versée. Pour cela, nous proposons de baisser de 10 % à 0 % la borne inférieure de la fourchette prévue par la loi NOTRe, ce qui permettrait, le cas échéant, de ne pas verser de dotation.

En l’état actuel des finances de la métropole du Grand Paris – il n’est pas nécessaire que je revienne sur ce que le conseil métropolitain a voté ce matin –, …

Debut de section - PermalienPhoto de Christine Lavarde

… un versement est tout à fait possible. De leur côté, les territoires ont besoin de ces ressources pour financer leurs projets.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-546 rectifié, présenté par MM. Savoldelli et Bocquet, Mmes Apourceau-Poly, Assassi, Benbassa, Brulin, Cukierman et Cohen, MM. Gay et Gontard, Mme Gréaume, M. P. Laurent, Mme Lienemann, M. Ouzoulias et Mme Prunaud, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

.… – Au deuxième alinéa du 2° du I du XV de l’article 59 de la loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant sur une nouvelle organisation territoriale de la République, le taux : « 10 % » est remplacé par le taux : « 0 % ».

La parole est à M. Pierre Ouzoulias.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

La CVAE est une recette erratique, et, même si on arrive à la lisser sur plusieurs années, il arrive qu’elle soit en net recul d’une année sur l’autre. Avec une fourchette plus large, de 0 à 50 % comme le suggère Mme Lavarde, une modulation sera possible en fonction de l’évolution réelle de cette cotisation.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Raynal

Nous suggérons aux auteurs des amendements n° II-545 et II-546 rectifié de les retirer, comme la commission l’a fait avant la séance pour son propre amendement, au profit de l’amendement n° II-73 rectifié, sur lequel nous émettons un avis favorable.

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Le Gouvernement émet un avis défavorable sur ces amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

La mesure proposée nuirait à l’équilibre financier global de la métropole du Grand Paris, stabilisé par l’Assemblée nationale. Par ailleurs, nous ne souhaitons pas, à ce stade, bouleverser le schéma financier de la métropole et des établissements publics territoriaux.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Pierre Ouzoulias, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Ouzoulias

Si elle m’assure que son amendement reprend l’esprit des nôtres d’une meilleure manière, je retire nos amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Les amendements n° II-545 et 546 rectifié sont retirés.

La parole est à M. Philippe Dallier, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Dallier

Monsieur Ouzoulias, soyez rassuré : notre amendement et les vôtres ne sont pas rédigés exactement de la même façon, mais ils ont le même objectif.

Madame la ministre, les élus de la métropole du Grand Paris sont majeurs et vaccinés ! L’amendement de Mme Lavarde et moi-même vise à laisser décider le conseil métropolitain, dont tous les élus sont responsables. Si, une année donnée, l’évolution de la CVAE ne permettait pas, en cas de baisse ou de progression insuffisante, l’attribution d’un certain niveau de DSIT, il n’y en aurait pas !

Mme Christine Lavarde acquiesce.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Dallier

En revanche, les années où cela sera possible, cette attribution se fera.

J’ai maintenant un peu d’expérience et je peux témoigner qu’en fin d’année les services de la MGP hurlent au loup et annoncent une catastrophe au motif que la CVAE ne progresserait pas. Résultat : on ne donne rien. Pourtant, dès que le montant est publié, on découvre qu’il a progressé dans des proportions qui auraient permis d’attribuer ces dotations.

J’espère que nous reviendrons sur le sujet de la métropole du Grand Paris, car celle-ci n’est aujourd’hui absolument pas un outil de péréquation. C’est même un véritable scandale : elle concentre la richesse, avec un budget de plusieurs milliards d’euros, sans aucun effet péréquateur.

Le seul élément un peu redistributif passe par cette dotation. La supprimer ou nous obliger à en rediscuter année après année n’est donc franchement pas satisfaisant. La meilleure option serait donc de la fixer entre 0 et 50 %, nous en débattrons en interne au conseil métropolitain ; si nous n’obtenons pas de majorité, tant pis, mais j’espère tout de même que nous pourrons convaincre nos collègues.

Cette solution nous évitera d’y revenir tous les ans, car cela peut durer ainsi encore un certain temps et ce n’est pas une bonne méthode.

Je m’arrête là. Ce matin, le conseil métropolitain a voté des subventions pour financer un certain nombre de trucs qui n’ont strictement rien à voir avec la métropole et cela m’a mis en colère. Je n’en ferai pas la liste, mais entre aider les établissements publics territoriaux et envoyer du pognon je ne sais où, j’ai choisi !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à Mme Christine Lavarde, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Christine Lavarde

Madame la ministre, si le 92 et le 93 se rejoignent, c’est bien que ce que nous proposons ne pose pas de problèmes particuliers.

Je m’associe aux propos de Philippe Dallier. J’appartiens à la commission des finances de la métropole du Grand Paris : dans les modalités de versement de la DSIT entraient de véritables critères de péréquation. C’était le seul outil dans lequel le potentiel financier et le potentiel fiscal étaient pris en compte. Le territoire que je représente et qui est considéré comme riche percevait peu au regard de sa contribution à l’augmentation de la CVAE, qui allait en majorité vers les territoires qui en avaient le plus besoin.

Nous pourrions tous citer aujourd’hui des projets qui ont été abandonnés faute de ressources financières des territoires, comme des rénovations de conservatoires ou d’équipements publics, parce que nous avons perdu notre source de croissance de ressources. Nous n’avons plus de CVAE et, si la loi n’évolue pas, nous n’aurons plus de cotisation foncière des entreprises (CFE) dans un an.

J’ignore ce que l’on attend de ces territoires, mais je suis certaine que, demain, ils ne pourront plus fournir les services du quotidien qu’attend la population.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-François Husson

Je crains que La République En Marche ne fasse disparaître cette mesure à l’Assemblée nationale !

L ’ article 78 octies est adopté.

Le dernier alinéa de l’article L. 2334-35 du code général des collectivités territoriales est ainsi rédigé :

« En 2020, le montant de l’enveloppe calculée selon les critères définis aux 1° et 2° du présent article pour chaque département ainsi que le montant de la quote-part prévue à l’article L. 2334-34 sont égaux aux montants calculés en 2019. »

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-670 rectifié bis, présenté par Mmes Létard, de la Provôté et Loisier, MM. Louault, Kern et Détraigne et Mmes Perrot, Saint-Pé, Doineau et Billon, est ainsi libellé :

Au début

Insérer un paragraphe ainsi rédigé :

… – Au a du 1° de l’article L. 2334-35 du code général des collectivités territoriales, les mots : « regroupée des établissements de coopération intercommunale à fiscalité propre » sont remplacés par les mots : « des communes » et la référence : « au 1° » est remplacée par les références : « aux a et b du 2° ».

La parole est à M. Yves Détraigne.

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Détraigne

Aujourd’hui, la population prise en compte pour le calcul de la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR) est celle des EPCI de moins de 75 000 habitants. Ce critère exclut toutes les communes, pourtant éligibles à la DETR, qui appartiennent à un EPCI de plus de 75 000 habitants.

Alors que les logiques de regroupement intercommunal à plus grande échelle ont été encouragées, la répartition de la DETR pénalise cet effort de rationalisation de la carte intercommunale.

Il s’agit donc de faire correspondre effectivement la base de calcul de la DETR entre les départements avec les populations des communes éligibles à la DETR.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

Cet amendement vise à élargir les critères d’éligibilité à la DETR pour les étendre aux EPCI de plus de 75 000 habitants, contre 50 000 habitants actuellement.

Nous savons que les critères d’éligibilité à la DETR font l’objet de critiques récurrentes, mais nous en avons déjà gelé les montants pour 2020, le temps que le Gouvernement retravaille les paramètres du dispositif. Il ne semble donc pas opportun de modifier les règles d’attribution ou d’éligibilité en amont de ce travail : cela pourrait emporter des conséquences qui ne seraient pas des effets de bord.

La commission demande donc le retrait de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Le Gouvernement partage l’avis de la commission.

Jusqu’en 2019, le calcul des enveloppes départementales de DETR tenait compte, pour 25 % de l’enveloppe, de la population des EPCI éligibles. Cet amendement tend à remplacer cette population par celle des communes éligibles.

Toutefois, le Gouvernement, après un travail très poussé sur les variations annuelles des enveloppes départementales de DETR, a souhaité les stabiliser pour l’année prochaine, ce qui a été voté à l’Assemblée nationale, afin de mener un travail de refonte des modalités de calcul de la DETR. Ce ne sera pas facile…

Nous mènerons une réforme d’ensemble l’année prochaine.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

Monsieur Détraigne, l’amendement n° II-670 rectifié bis est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Détraigne

Non, je le retire, monsieur le président, dans la perspective de la réforme à venir.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-670 rectifié bis est retiré.

Je suis saisi de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° II-329, présenté par M. L. Hervé, au nom de la commission des lois, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – Après la première phrase du premier alinéa de l’article L. 2334-36 du code général des collectivités territoriales, est insérée une phrase ainsi rédigée : « Une fraction égale à 15 % au moins de l’enveloppe versée à chaque département en application de l’article L. 2334-35 est destinée au financement d’opérations pour lesquelles le montant de la dépense subventionnable n’excède pas 50 000 euros. »

La parole est à M. le rapporteur pour avis.

Debut de section - PermalienPhoto de Loïc Hervé

Le montant moyen de subvention au titre de la DETR est relativement élevé : il s’est établi à 45 823 euros à l’échelon national en 2017. Il en va de même du coût total moyen des opérations subventionnées, de l’ordre de 149 928 euros.

Les opérations les plus coûteuses, bénéficiant de fortes subventions, absorbent une part importante de l’enveloppe de la DETR, même si les pratiques varient très fortement d’un département à l’autre.

À titre de comparaison, le montant moyen des subventions attribuées à la demande des sénateurs au titre de feue la réserve parlementaire était de 6 788 euros en 2017, et le coût total moyen des projets subventionnés de 102 850 euros.

Afin de remédier aux difficultés que rencontrent les communes rurales pour boucler le financement de petits projets, cet amendement vise à réserver une part égale à 15 % de l’enveloppe départementale de DETR aux projets dont le coût n’excède pas 50 000 euros. Les subventions resteraient attribuées par le préfet de département.

Il s’agit de répondre à un besoin exprimé par les communes rurales, qui souhaitent pouvoir demander des subventions pour des projets qui passent en dessous des radars des subventions de l’État, mais aussi de celles des collectivités comme les départements ou les régions. Vous en connaissez tous : cela peut concerner, par exemple, l’aménagement d’une salle de classe.

Nous pourrions ainsi constituer une sorte de réserve au sein de la DETR qui permette aux parlementaires qui siègent dans la commission DETR de demander aux préfets d’être attentifs à ces demandes.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-534 rectifié bis, présenté par MM. Marie, Raynal, Jacques Bigot, Botrel et Carcenac, Mme de la Gontrie, MM. Durain et Éblé, Mme Espagnac, MM. Féraud et Fichet, Mme Harribey, MM. Patrice Joly, Kanner, Kerrouche, Lalande, Leconte, Lurel, Sueur et Sutour, Mme Taillé-Polian, M. Antiste, Mme Artigalas, M. Joël Bigot, Mmes Blondin et Conway-Mouret, MM. Daudigny, Daunis et Duran, Mmes Féret, Grelet-Certenais et Guillemot, MM. Lozach et Manable, Mme Monier, M. Montaugé, Mmes Perol-Dumont et Sylvie Robert, MM. Temal et Tourenne, Mme Van Heghe, M. Vaugrenard et les membres du groupe socialiste et républicain, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

…. – Après le deuxième alinéa de l’article L. 2334-36 du code général des collectivités territoriales, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Une fraction égale à 15 % au moins de l’enveloppe versée à chaque département en application de l’article L. 2334-35 est destinée au financement d’opérations des communes de moins de 2 000 habitants pour lesquelles le montant de la dépense subventionnable n’excède pas 50 000 euros. »

La parole est à M. Jean-Pierre Sueur.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Sueur

Cet amendement vient d’être excellemment défendu par M. Loïc Hervé.

J’ajoute que feue la réserve parlementaire, dont nous regrettons beaucoup la suppression, permettait d’apporter des aides aux projets des petites communes. Il nous paraît donc aujourd’hui tout à fait opportun de réformer le dispositif dans le sens qu’a indiqué M. Hervé pour mieux prendre ceux-ci en compte au sein de la DETR.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

La commission est partagée…

Consacrer 15 % de l’enveloppe départementale de la DETR au financement d’opérations de moins de 50 000 euros correspond à la volonté, que l’on ressent sur le terrain, de rétablir une sorte de subventionnement à l’égal de ce que la réserve parlementaire permettait.

Nous nous en remettons donc à la sagesse du Sénat, tout en mettant en garde contre l’introduction d’une certaine rigidité dans le système qui pourrait conduire à ne pas consommer tous les crédits, parce qu’ils auront été fléchés. C’est un peu le risque.

L’esprit de ces amendements nous semble émaner du terrain. Nous demandons le retrait de l’amendement n° II-534 rectifié bis, qui tend à ajouter une condition supplémentaire, au profit de l’amendement n° II-329, que nous préférons.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Dans la réalité, plus de 50 % des projets subventionnés par la DETR sont inférieurs à 50 000 euros, avec un taux de subvention supérieure à la moyenne : celle-ci s’établit à 25 %, alors que le taux de subvention pour les petites communes bénéficiant de subventions inférieures à 50 000 euros atteint 34 %.

Par ailleurs, je suis opposée à ces amendements pour plusieurs raisons.

D’une part, on affirme toujours qu’il y a trop de normes. Or on se prépare à en ajouter une nouvelle !

D’autre part, le dispositif proposé conduit à rigidifier la situation. À mon sens, il faut au contraire laisser le plus de marge de manœuvre possible aux préfets, …

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

… mais également aux commissions départementales d’élus, plutôt que d’imposer des carcans qui empêchent d’agir sur un certain nombre de projets.

Je suis donc défavorable à ces amendements pour de véritables raisons philosophiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Jean-Pierre Sueur, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Sueur

Tout d’abord, j’accède volontiers à la demande de retrait de notre amendement au bénéfice de celui de la commission des lois, que nous voterons.

Madame la ministre, je partage ce vous dites sur les normes. Il me souvient que, dans cet hémicycle, nous avons conjointement présenté une proposition de loi qui a abouti à créer le Conseil national d’évaluation des normes (CNEN), aujourd’hui présidé par M. Alain Lambert. Cette institution est utile et pourrait d’ailleurs voir ses moyens renforcés.

En revanche, madame la ministre, je ne suis pas d’accord quand vous indiquez craindre que l’on crée une nouvelle norme ou un nouveau carcan. Faudrait-il alors considérer que toutes les dispositions qui portent sur des seuils visant particulièrement les communes rurales – et il en existe un grand nombre – sont des carcans ou des normes inacceptables ?

En tant que parlementaires, nous avons la latitude de voter une loi qui prenne en compte la situation des petites communes rurales au sein de la DETR. Si nous votons cette disposition, elle deviendra un article de loi : nous sommes tout à fait dans notre rôle en le faisant. À défaut, il faudrait qualifier de norme ou de carcan tant d’articles de loi que l’on n’en finirait jamais !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-534 rectifié bis est retiré.

La parole est à M. Philippe Bas, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Bas

Je signale à notre assemblée que nous avons voté cette disposition l’an dernier. Le Gouvernement s’y était alors opposé, ainsi que l’Assemblée nationale, et elle n’avait donc pas pu aboutir.

Je serais heureux de me rallier à la philosophie de Mme la ministre, qui considère qu’il faut éviter de créer des rigidités supplémentaires dans l’attribution des subventions, mais j’ai pour ma part une autre philosophie. Depuis la suppression de la réserve parlementaire – que je désapprouve totalement –, les projets des petites communes rurales passent systématiquement en dessous des écrans radars de la dotation d’équipement des territoires ruraux, dont la moyenne des attributions atteint un peu plus de 40 000 euros. Nous voudrions que ces petits projets soient mieux pris en compte, comme ils l’étaient naguère.

Avec cet amendement, nous ne rétablissons pas l’initiative des parlementaires : il leur revient de s’emparer du dispositif pour pousser les dossiers des communes rurales avec lesquelles ils sont en contact.

Nous considérons que la réforme s’est faite au détriment des communes rurales et que notre devoir est de rétablir le fléchage des crédits de l’État vers leurs investissements, qui sont trop souvent ignorés.

Debut de section - PermalienPhoto de Loïc Hervé

Je partage l’analyse de MM. Sueur et Bas sur les normes nouvelles. S’ils ont tort, je ne sais pas ce que nous faisons ici ce soir ! Je m’interroge sur l’utilité du Parlement si, sur de tels sujets, celui-ci ne peut pas encadrer, fixer des règles, des normes, qui ne s’appliqueront d’ailleurs qu’à une centaine de personnes en France : nos chers préfets.

Madame la ministre, il faut laisser de la liberté et de la marge de manœuvre aux préfets et aux commissions départementales, dites-vous. Les préfets n’en manquent pas ! Nous parlerons d’ailleurs tout à l’heure de la dotation de soutien à l’investissement local (DSIL). En revanche, les commissions départementales n’en ont aucune : nous parlons ici de très petits projets, alors que leur avis n’est requis qu’au-delà de 100 000 euros.

Pour ces petits projets, le préfet n’est tenu que d’appliquer les critères définis en amont par la commission départementale et de lui en rendre ensuite compte. Il n’a pas à détailler chaque projet.

Les marges de manœuvre sont donc vastes, mais elles bénéficient entièrement aux préfets. C’est pourquoi cette année, bis repetita, nous souhaitons que cet amendement soit adopté et nous formons le vœu qu’il soit conservé à l’Assemblée nationale.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

La parole est à M. Arnaud de Belenet, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Arnaud de Belenet

Je partage l’objectif de cet amendement, lequel soulève la problématique, évoquée à l’instant par Loïc Hervé, de la transparence et de l’information des membres des commissions départementales sur les décisions qui relèvent du préfet, voire, en pratique, des sous-préfets, souvent en lien avec les parlementaires du secteur. Il conviendrait sans doute de formaliser l’information sur les décisions d’attributions de subventions prises par le corps préfectoral.

Qu’adviendrait-il si la part de 15 % de l’enveloppe totale, ce qui peut représenter une somme importante et contraignante, ne faisait pas l’objet de sollicitations ?

Nous savons que les conseils départementaux, bien avant la disparition de la réserve parlementaire, ont souvent créé des dispositifs très souples, très rapides, très réactifs et très agiles pour accompagner les petits investissements en milieu rural.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Bas

Vous rendez hommage à la politique de la Manche, je vous en remercie !

Debut de section - PermalienPhoto de Arnaud de Belenet

M. Arnaud de Belenet. Je suis très heureux que la Manche se soit ainsi inspirée de la politique de la Seine-et-Marne.

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Loïc Hervé

On pourrait les fusionner… (Nouveaux sourires.)

Debut de section - PermalienPhoto de Arnaud de Belenet

Nul doute que nos deux départements, à défaut de fusion, en ont inspiré d’autres à leur tour.

Les petites communes rurales, et pas seulement celles qui ont moins de 2 000 habitants, sont fortement accompagnées. Pourquoi créer de la rigidité ? Que deviendraient les crédits qui n’auraient pas été consommés, alors qu’un dossier de DETR est très complexe à monter ? Faudrait-il les rendre à l’État, plutôt que de les consacrer à de grands investissements dans d’autres communes du département ?

L ’ amendement est adopté.

L ’ article 78 nonies est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marc Gabouty

L’amendement n° II-324, présenté par M. L. Hervé, au nom de la commission des lois, est ainsi libellé :

Après l’article 78 nonies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le 1° du I de l’article L. 3334-10 du code général des collectivités territoriales est complété par deux alinéas ainsi rédigés :

« Lorsqu’il existe plusieurs départements ou collectivités territoriales éligibles dans la région, les décisions d’attribution sont prises après avis du président de l’organe délibérant de chacun d’entre eux.

« Avant le 30 septembre de l’exercice en cours, la liste des opérations ayant bénéficié d’une subvention ainsi que le montant des projets et celui de la subvention attribuée par l’État sont publiés sur le site internet officiel de l’État dans la région. Si cette liste est modifiée ou complétée entre cette publication et la fin de l’exercice, une liste rectificative ou complémentaire est publiée selon les mêmes modalités avant le 30 janvier de l’exercice suivant. »

La parole est à M. le rapporteur pour avis.

Debut de section - PermalienPhoto de Loïc Hervé

Cet amendement a deux objets.

D’une part, cet amendement tend à associer les présidents de conseils départementaux aux attributions de subventions au titre de la part « projet » de la dotation de soutien à l’investissement des départements (DSID) par le préfet de région. Hormis le cas où un seul département serait éligible à une attribution de subvention, il est prévu que la consultation des présidents de conseils départementaux de la région est un préalable aux décisions d’attribution.

On pourrait avoir le sentiment d’inscrire dans la loi des comportements tout à fait naturels, mais, en discutant avec les représentants des départements de France, on constate qu’une telle consultation n’est pas aussi évidente qu’il y paraît et qu’elle repose beaucoup sur les relations personnelles entre les présidents de conseils départementaux et les préfets de région. Il nous semble donc utile de le préciser expressis verbis.

D’autre part, cet amendement vise à permettre l’information du public et des autres élus du territoire sur les attributions par la publication des décisions de subvention sur le site internet de la préfecture de région. Cette disposition appliquée à la DSID correspond à une obligation de transparence déjà prévue pour la DSIL et la DETR. Certaines préfectures, comme celle de Bourgogne-Franche-Comté, y satisfont déjà ; cela ne semble donc pas représenter une charge de travail trop importante.

Debut de section - PermalienPhoto de Charles Guené

Cet amendement tend à ce que le préfet de région attribue les subventions au titre de la dotation de soutien à l’investissement des départements après avis des présidents de chaque conseil départemental.

Nous y sommes défavorables, car ce dispositif nous semble comporter plusieurs risques.

Cela conduirait à ce que les présidents des conseils départementaux donnent leur avis sur les projets de subventions de leurs voisins, et, si l’un des présidents ne donnait pas son avis, les subventions ne pourraient pas être attribuées, ce qui n’est pas sans poser problème.

À titre personnel, au cours de ma longue expérience sur le terrain, je n’ai jamais rencontré de telles pratiques – peut-être n’ai-je connu que de bons préfets en Haute-Marne… Il paraît en tout cas difficile que des préfets de région ne se concertent pas suffisamment avec leur environnement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

En écoutant Loïc Hervé, je me demandais si les préfets ne pouvaient pas, eux aussi, avoir le droit de participer à la distribution des subventions des conseils départementaux, pour favoriser la transparence et la clairvoyance !

Debut de section - PermalienPhoto de Jacqueline Gourault

Non, c’est une idée, qui m’est venue à l’esprit et qui n’est pas si bête…

Debut de section - PermalienPhoto de Loïc Hervé

Dans une République entièrement décentralisée, on pourrait l’imaginer !