Ce débat est extrêmement intéressant. Je partage ce qui a été dit par Philippe Dallier. Nous sommes tenus de prévoir des dispositions, appelées exceptions, pour adapter les mécanismes financiers à l’évolution du monde. Si nous ne conduisons pas une réforme véritable et profonde des dotations aux collectivités, nous n’en sortirons jamais !
Chers collègues Claude Raynal et Didier Marie, je salue avec respect votre grand conservatisme. Selon vous, en effet, il convient de gérer la France et l’évolution du monde avec des dispositions financières et fiscales qui, comme l’a rappelé excellemment notre collègue Alain Richard, remontent au XXe siècle, alors même que le monde avance.
Le choix est donc le suivant : soit nous avançons sur une réforme sans doute extrêmement difficile, soit nous acceptons d’adapter des correctifs, pour corriger ce que d’autres appellent des irritants et des impossibilités de faire.
Nous ne demandons que de la cohérence ! En effet, lorsque les intercommunalités exercent une compétence, l’État leur verse des dotations. Par là même, il reconnaît que cette compétence coûte de l’argent. Pourtant, lorsque cette même compétence est exercée par une commune, l’État supprime les dotations ! Pourrions-nous adopter un système plus cohérent ?
Surtout, nous avons conduit, à la suite du grand débat, une vraie discussion. En effet, si la loi NOTRe avait été un tel succès, nous n’aurions pas été mobilisés sur ce sujet pendant cinquante heures ! Aujourd’hui, les territoires aspirent à s’organiser d’une manière plus efficace, ce qui est une valeur sacrée en termes d’organisation.
Selon moi, il est grand temps d’entendre ce que M. Bas a expliqué, sachant que le Sénat a voté la possibilité d’un transfert de compétences à la carte. Cet amendement est donc en cohérence par rapport à ce qui a déjà été voté.