Personnellement, je comprends la nécessité d’approfondir cette question. Georges Patient a entrepris un travail, dont nous aurons bientôt connaissance, puisque M. le rapporteur spécial vient de m’assurer que les simulations du CFL seraient communiquées.
J’ai cosigné cet amendement, mais il appartient à la première signataire de décider si elle le maintient ou non. Il n’en reste pas moins que le problème se pose.
Catherine Conconne a cité très rapidement les montants qui sont répartis dans les communes. Sur dix-huit établissements publics de coopération intercommunale, huit ont été écartés. Si l’on fait une simulation portant sur la période 2014-2018, sans tenir compte de 2019, on constate que le manque à gagner pour ces intercommunalités dépasse 160 millions d’euros. Sur la seule année 2019, il est à peu près de 30 millions d’euros, comme vous le disiez, madame la ministre.
Chez moi, en Guadeloupe, ce manque à gagner est de plus de 3 millions d’euros pour la communauté d’agglomération Cap Excellence, de près de 2 millions d’euros pour la communauté d’agglomération La Riviéra du Levant et à peu près de 90 000 euros pour celle du Nord Basse-Terre. Ce constat est valable pour la Martinique et pour La Réunion.
Au-delà des conséquences de cet amendement, il convient de trouver la bonne formule pour parvenir à un équilibre. Je veux bien que nous respections des principes. Vous nous dites : « Vous revendiquez des spécificités et, lorsque le droit commun vous arrange, vous demandez à en bénéficier ! » D’accord ! Dans ces conditions, donnons-nous une règle et travaillons avec l’ensemble des groupes pour tenter de trouver la moins mauvaise solution possible, car il y a là manifestement un problème.
Enfin, vous avez évoqué le statut de l’octroi de mer.
Nous avons déjà demandé plusieurs fois au Gouvernement d’engager une réflexion approfondie sur une possible réforme de cet impôt. J’entends, ici ou là, évoquer toutes sortes de solutions qui ne sont pas très crédibles, en l’absence d’évaluation. Oui, une analyse doit être menée, mais intégrer l’octroi de mer dans l’assiette des indicateurs sans aucune simulation est problématique.
On peut considérer qu’il s’agit d’un amendement d’appel, à condition que le Gouvernement s’engage à entamer avec les parlementaires, dans le cadre des travaux menés par Georges Patient, une réflexion qui pourrait aboutir à l’intégration de l’octroi de mer dans le calcul des indicateurs, notamment synthétiques, en vue de faire évoluer cet impôt.
Madame la ministre, j’appelle votre attention sur l’urgence de travailler mieux et de prendre une décision.