Madame la ministre, vous nous donnez rendez-vous en 2020, mais, en 2018, on m’a déjà donné rendez-vous en 2019 !
Au mois d’octobre 2018, voilà un an presque jour pour jour, j’ai fait remonter ces signalements : je me suis déplacée à Bercy, j’ai rencontré les conseillers du ministre de l’action et des comptes publics. J’ai fait tout le travail ! On m’a répondu : « Ne vous inquiétez pas, dans le projet de budget pour 2020, ce sera rectifié ! » Depuis, c’est un silence de mort, malgré mes nombreuses relances.
Aujourd’hui, on me donne encore rendez-vous l’année prochaine. §Comprenez que j’aie des scrupules à retirer cet amendement dans un tel contexte. Il me faut des gages sérieux ! Vous ne pouvez pas, rien que cette année, priver des collectivités de 29 millions d’euros – il ne s’agit pas de 29 000 euros, madame la ministre ! – à cause d’un calcul qui n’est ni juste ni équitable. Quelle est ma garantie ?
Si, à la fin de l’année prochaine, je me retrouve dans la même situation, je n’ai plus qu’à plier bagage. Je n’aurais plus aucune crédibilité dans mon territoire si je disais, moi aussi, chaque année : « Rendez-vous l’année prochaine ! »
Lorsqu’il s’agit de verser la DGF, l’octroi de mer n’est pas pris en compte. L’octroi de mer n’est pas une recette certaine, madame la ministre : il est basé sur la consommation. Si celle-ci baisse, la recette d’octroi de mer diminue automatiquement. Il suffirait d’une bonne grève de deux mois, comme nous savons faire, pour que cette taxe égale zéro.
Certes, cette recette est constitutionnelle et inscrite dans le droit, mais elle est plus qu’incertaine, car elle est basée sur les importations. Plus on importe, plus l’octroi de mer est important. Comment voulez-vous que cette recette soit certaine ?
Quant aux 18 millions d’euros que vous annoncez, sachez qu’il ne s’agit en fait que de 11 millions d’euros. Les 7 autres millions d’euros sont dus à la croissance normale de la dotation. Rien de nouveau : ce sont non pas 18 millions d’euros, mais 11 plus 7 !
Je ne retire pas cet amendement. C’est une question de principe !