Madame la ministre, je place mes pas dans ceux des orateurs précédents. Si nos concitoyens s’éloignent de la politique, si un grand nombre d’élus locaux et même de parlementaires éprouvent aujourd’hui un véritable mal-être, c’est en partie parce que la fonction de contrôle dévolue aux députés et aux sénateurs ne s’exerce plus qu’au sein des assemblées : elle n’est plus mise en pratique sur le terrain. Il ne serait tout de même pas absurde d’associer les parlementaires au suivi des dépenses qu’ils sont chargés de voter et de trouver des modalités à cette fin…
Sans cela, ce qui est en train de se passer continuera.
Le Gouvernement a déjà subi un violent retour de bâton ! Avec le mouvement des « gilets jaunes », qu’a-t-on reproché aux élus ? De ne pas connaître le terrain, de ne pas être sur le terrain. Or, moins de dix-huit mois plus tôt, les mêmes Français avaient fait un grand strike en envoyant bouler les partis de gouvernement et leurs représentants…
Bien sûr, cette situation n’est pas imputable à la seule majorité actuelle, mais, aujourd’hui, la responsabilité du Gouvernement, c’est de comprendre ce qui se passe, de retisser des liens forts, sur le terrain, entre les Français et leurs élus.
Si les préfets ont seuls la main, ils se sentiront, en quelque sorte, investis d’un pouvoir suprême. Ils distribueront aux élus locaux les subsides votés par le Parlement sans se soucier de l’avis des parlementaires, qui, pourtant, a tout son intérêt. Avec ces amendements, nous lançons donc un appel à la raison, dans un climat qui continue de nous préoccuper !