Monsieur le Premier ministre, j’espère que vous allez bien !
Vous allez sûrement mieux que les 1, 4 million de Français qui vont tomber dans la trappe à pauvreté de votre nouveau système d’assurance chômage.
Vous allez sûrement mieux que les salariés au SMIC, qui n’auront pas de « coup de pouce » en janvier.
Vous allez sûrement mieux que les allocataires de l’aide personnalisée au logement (APL), qui vont payer cash votre réforme en 2020 – nous y reviendrons.
Vous allez sûrement mieux que le revenu de nos agriculteurs, qui attendent en vain les résultats de la loi Égalim.
Vous allez sûrement mieux que nos étudiants, qui ont perdu 35 millions d’euros de crédits dans le projet de loi de finances rectificative pour 2019.
Vous allez sûrement mieux que nos aides-soignants, nos urgentistes, nos enseignants et nos retraités, qui ne sont pas dupes quand ils observent la progression exorbitante des rémunérations des patrons du CAC 40 et les dividendes de 50 milliards d’euros dont vous avez allégé la fiscalité.
Ce ruissellement-là, celui de l’argent-roi, existe bien ! C’est vous et vous seul, monsieur le Premier ministre, qui en êtes responsable !
Dans un contexte délétère et anxiogène, terreau de la poussée de l’extrême droite dans notre pays, vous avez franchi de nouvelles lignes rouges avec les annonces que vous avez faites ce midi.
Ces lignes rouges se nomment « âge pivot à 64 ans », ou encore « prise en compte résiduelle de la pénibilité ». Cette réforme est universelle, certes, mais elle est injuste, car fondée avant tout sur un angle budgétaire, et non sur des principes de solidarité et d’équité.
Monsieur le Premier ministre, en refusant d’écouter les Français et les corps intermédiaires, n’êtes-vous pas en train de briser notre contrat social, fondement de notre pacte républicain ?