Je comprends très bien que l’on ne veuille pas utiliser à l’excès nos terres pour la méthanisation ou pour la biomasse plutôt que pour nourrir nos concitoyens. Mais la France a pris énormément de retard sur les stratégies de méthanisation. Comme le soulignait notre collègue, nous avons besoin d’une technologie plus propre. Des garanties d’acceptabilité et en termes de progrès technologique doivent être apportées.
Je crains une méthanisation qui serait vécue uniquement comme un complément de ressources. Certes, j’en comprends la philosophie, notamment dans une période où l’agriculture est confrontée à de grandes difficultés. Mais demandons-nous pourquoi les Allemands ont réussi à nous prendre des parts entières de marché. Au lieu de compter sur la PAC, ils ont financé une partie de leur agriculture avec des subventions environnementales pour le solaire et la méthanisation. Ainsi, ils ont pu développer une stratégie de prix – je ne parle pas seulement des grandes exploitations ; cela concerne aussi des petites et moyennes fermes – leur permettant d’être plus concurrentiels par rapport à notre pays.
Je trouve que nous sommes trop timides. Entre l’hyper-méthanisation qui mangerait des masses critiques de terres et l’extrême inverse, il y a un point d’équilibre à trouver. L’amendement tendant à réduire la méthanisation agricole à un simple complément de ressources ne permet pas de l’atteindre. Nous pouvons également interdire les méthaniseurs trop gros ou exiger que l’apport en biomasse ne soit pas seulement agricole. Songeons aussi aux déchets des cantines. Dans certains territoires – je pense en particulier aux outre-mer –, les sargasses qu’on trouve en mer peuvent être méthanisées. C’est également vrai des copeaux de bois dans d’autres secteurs. Il y a une diversité d’apports.
Ouvrons un peu les vannes d’un meilleur subventionnement ! Ne le cantonnons pas à la méthanisation agricole.