Intervention de Marc-Philippe Daubresse

Réunion du 18 décembre 2019 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Situation du logement en france

Photo de Marc-Philippe DaubresseMarc-Philippe Daubresse :

Monsieur le ministre chargé de la ville et du logement, lors de son examen devant le Parlement, je vous ai interpellé sur de nombreuses dispositions de la loi portant évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ÉLAN) qui allaient conduire à une grave crise du logement et du bâtiment en 2021. Je ne m’étais pas trompé, monsieur le ministre : en cette fin d’année, le marché du logement neuf est durablement affecté. Le nombre de logements offerts à la vente baisse de 14 %. Le stock est inférieur à neuf mois. La délivrance des permis de construire dans le logement collectif chute de 25 %. En conséquence, les prix augmentent de 4, 7 %. La Fédération des promoteurs immobiliers parle d’un immense gâchis.

Plus grave, pour les logements sociaux, la baisse des APL et l’injuste réduction de loyer de solidarité ont fait chuter de 12 % la consommation des agréments de financement, qui sont les permis de construire de demain et les ouvertures de chantiers d’après-demain, par rapport aux chiffres de 2016.

Pour ce qui concerne l’accession à la propriété, la fin programmée du prêt à taux zéro (PTZ) sous sa forme actuelle, provisoirement sauvé par la majorité sénatoriale, entraînera une nouvelle baisse de la construction.

Si vous ne changez rien, nous aurons mécaniquement perdu 50 000 constructions en trois ans. Et les nuages s’accumulent : le crédit immobilier va devenir de plus en plus rare, conformément au souhait de la Banque de France, et les prescriptions environnementales, de plus en plus drastiques, aboutissent à des plans locaux d’urbanisme (PLU) qui suppriment des centaines d’hectares de construction.

Bref, les années 2020 à 2022 vont marquer un décrochage de la construction. On n’attend pas plus de 385 000 mises en chantier en 2021. Du temps du plan Borloo, que j’ai eu l’honneur de mettre en œuvre, il y en avait 490 000 ! Or 100 000 constructions de moins, c’est 250 000 emplois de moins dans le bâtiment.

Monsieur le ministre, ma question est simple : envisagez-vous un plan de relance pour faire face à ce problème, comme nous l’avons fait avec succès en 2008 ?

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