Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, quelle déception ! Quatre ans après l’accord historique de Paris qui avait suscité tant d’espoir et d’enthousiasme, la COP25 s’achève sur des décisions insignifiantes.
Échec à relever l’ambition et à réglementer les marchés du carbone, fiasco annoncé du mécanisme des pertes et préjudices envers les pays en voie de développement… Aujourd’hui, l’inaction des États est pointée du doigt et creuse le fossé démocratique entre les dirigeants et les aspirations citoyennes.
Où se situe notre crédibilité quand notre président, pourtant sacré champion du monde, est aux abonnés absents ? C’est un lourd manquement politique à la cause climatique.
Quelle ironie, d’ailleurs, quand le stand de la France à Madrid affichait sur un écran lumineux, de manière décalée, quasi surréaliste : « Mobilisation générale », comme une radicalité désincarnée de dernière chance.
Les générations futures sont dans la rue et nous interpellent face à une promesse d’avenir qui s’efface : fonte du pergélisol, progression des déserts, canicules à répétition, baisse drastique de la biodiversité… Les objectifs dérapent sur l’impossibilité d’intégrer dans notre société la réalité du changement climatique.
Pourtant, sur cet échec, vous arguez déjà de la COP26, du rôle de la France dans le green deal européen ou encore de la convention à venir sur la biodiversité. Ce sont des mots, regardons vos actes : la loi d’orientation des mobilités (LOM) n’a pas offert de véritable mobilité verte, ne permet pas de lutter contre la pollution de l’air et reporte l’interdiction du moteur thermique à 2040 ; la loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable (Égalim) n’a pas gravé dans la loi l’interdiction du glyphosate ; l’interdiction des emballages en plastique à usage unique n’interviendra qu’en 2040 à nouveau… Le mot urgence a-t-il pour vous un sens ?
Notre modèle de consommation est dépassé, nous l’avons épuisé. Nous allons de reculade en reculade et le temps des grands-messes inopérantes devrait être derrière nous. Quand assumerez-vous votre rôle ?