Intervention de Stéphane Ravier

Réunion du 18 décembre 2019 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Trafic de drogue à marseille

Photo de Stéphane RavierStéphane Ravier :

Les caméras éteintes, vous êtes rentré à Paris, et la vie, ou plutôt la mort, a repris ses droits, avec deux nouvelles victimes à l’occasion de règlements de compte.

Dans ce fameux plan, la mesure phare était une application de géolocalisation des dealers. Or il aurait suffi d’accompagner dans ces cités, comme je l’ai fait moi-même, une patrouille de la BST ou de la BAC, ou même La Poste, les télécoms ou EDF, voire d’interroger le boulanger du coin – s’il n’a pas fui –, pour constater que tout le monde connaît les points de deals et même le nom des trafiquants.

Marseille est gangrénée par les mafias. Elles ont contaminé des pans entiers de l’économie légale. L’argent abondant et facile aveugle des gamins, dont beaucoup trop de mères finissent par verser des larmes de sang. Des cités entières sont sous la coupe de crapules, et ce sont les honnêtes gens, prisonniers des trafics, qui se retrouvent cloîtrés, barricadés, incarcérés chez eux !

Pour s’attaquer au deal, il faut s’attaquer à l’argent qu’il génère. Il faut mettre les trafiquants sur la paille, en les empêchant de bénéficier du fruit pourri de leur business. Combien d’entre eux sont propriétaires de restaurants toujours vides, d’épiceries de nuit toujours désertes, de kebabs ou de boutiques de téléphonie mobile, alors qu’ils ne déclarent aucun revenu ? Il est là le point sur lequel vous devez porter le fer.

Monsieur le ministre, la guerre contre la drogue doit être totale. Pour la mener, les États-Unis ont mis 16 milliards de dollars sur la table en 1998, soit pas moins de 60 dollars par habitant.

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