Intervention de Michel Boutant

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 4 décembre 2019 à 9h30
Audition de M. Bruno Sainjon président-directeur général de l'office national d'études et de recherches aérospatiales onera

Photo de Michel BoutantMichel Boutant, co-rapporteur du programme 144 :

Pascal Allizard et moi rencontrons le président Bruno Sainjon depuis quelques années dans le cadre de la préparation du programme 144. Je constate qu'il est toujours animé de la même passion. On ne résiste pas à son plaidoyer pro domo !

Quand on discute avec la DGA, Dassault, MBDA, on se rend compte que vous êtes à la pointe de la physique fondamentale et de la physique appliquée. Vous venez d'en faire la démonstration à travers la présentation de tous les programmes dans lesquels vous êtes engagés même si, parfois, on touche à La guerre des étoiles.

Néanmoins - cela a été souligné par Pascal Allizard, et nous avons tenté de le signaler au moment de l'examen de la mission « Défense » dans le cadre du projet de loi de finances pour 2020 -, vous êtes confronté à certains problèmes, dont celui des ressources humaines.

Nous avons été impressionnés par le nombre de doctorants, d'ingénieurs, de physiciens de très haut niveau qui travaillent avec vous. Dans ce monde où la vénalité prend une part de plus en plus grande, votre équipe vous est fidèle, mais quand les salaires sont beaucoup plus attractifs ailleurs, vous devez faire face à des départs. Vos ETP ont diminué, à un moment où vous développez des programmes de plus en plus nécessaires à l'exercice de notre souveraineté.

Par ailleurs, vous avez attiré notre attention sur la situation concurrentielle dans laquelle vous vous trouvez par rapport à vos homologues allemands du Centre pour la recherche spatiale et aéronautique (DLR), dont le budget est passé, en cinq ans, de 130 millions d'euros à 180 millions d'euros, alors que le vôtre stagnera l'année prochaine à environ 106 millions d'euros. Ceci nous préoccupe, notamment dans le cadre de la préparation du SCAF. Cependant, le choix aurait été fait de travailler avec ce centre allemand plutôt qu'avec l'ONERA, alors que celui-ci a moins d'expérience que vous en la matière. À ce propos - Jean-Pierre Vial pourra nous le confirmer -, on peut rappeler que la grande soufflerie de Modane est une prise de guerre arrachée aux Allemands à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Une précision concernant le regroupement : la ministre des armées, à l'occasion de sa visite pour le 70e anniversaire de l'ONERA, a annoncé que l'État consacrerait 660 millions d'euros à ce regroupement. Est-ce acté ?

On parle également d'un prêt de la BEI de 47 millions d'euros, ce qui serait une première dans le domaine de l'économie liée à la défense.

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