Intervention de Sébastien Meurant

Réunion du 22 janvier 2020 à 15h00
Bioéthique — Article 1er

Photo de Sébastien MeurantSébastien Meurant :

Mesdames les ministres, mes chers collègues, j’avais voté contre l’extension de la PMA. Par cohérence, je voterai contre ces amendements. Sans reprendre les propos tenus par André Reichardt et Anne Chain-Larché, je veux simplement apporter deux précisions.

Comme le disait la rapporteure Muriel Jourda, la rupture anthropologique que nous avons votée hier se poursuit aujourd’hui. En effet, il s’agit là de donner la vie à un enfant dont le père est mort.

Ce n’est pas la liberté de ce que la science permet de faire que le législateur doit prendre en considération. Notre rôle est de dire jusqu’où on peut aller ; il nous revient de fixer des bornes et des repères. Sinon, demain, on autorisera, au nom de la liberté, une femme de 70 ans, voire de 80 ans, à faire un enfant, qui, nous dit-on, serait choyé, attendu par d’autres membres de la famille.

Dans le cas où c’est non le père qui meurt, mais la mère, il aura la liberté d’aller à l’étranger faire un enfant en recourant à la GPA ! La Cour de justice de l’Union européenne et la Cour de cassation permettront la reconnaissance en droit français de la filiation. On voit évidemment où conduit cette dérive infinie au nom de laquelle « je veux, je peux, j’y ai droit ». Or il me semble que le droit n’est pas l’extension infinie des désirs individuels.

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