Je veux d’abord me joindre à vous, madame la sénatrice Mélot, pour dénoncer l’ignominie des propos tenus samedi, dans les rues de Paris, à l’encontre d’Alain Finkielkraut. Je rappelle que de nombreux actes antisémites ont été observés, à Paris et ailleurs, à l’occasion de certaines des manifestations que vous avez évoquées.
Je veux également rappeler que les réseaux sociaux forment aussi un espace de liberté, de découverte, d’apprentissage et qu’ils font tomber certains murs, parfois bien réels, pour beaucoup de nos concitoyens. À ce titre, ils sont des horizons de liberté.
Pour autant, force est de constater que, chaque jour davantage, ils se transforment en exutoire, en déversoir des haines racistes, xénophobes, antisémites, homophobes, sexistes. Vous avez mentionné la « ligue du LOL » : c’est plutôt de la ligue de la haine qu’il s’agit !
Marlène Schiappa et Mounir Mahjoubi ont proposé un plan pour lutter plus efficacement contre le cyber-harcèlement et, comme le Premier ministre l’a rappelé, un projet de loi sera déposé avant l’été.
Certains des axes de travail retenus dans ce cadre recoupent les propositions que vous avez évoquées. Je pense notamment à l’amélioration de la réactivité des plateformes, avec des systèmes de quarantaine pour certains contenus particulièrement haineux. Les plateformes hébergeant ces contenus ont, à côté des éditeurs, une part de responsabilité, insuffisamment prise en compte par le droit actuel. Par ailleurs, s’il n’est pas question de supprimer l’anonymat – on peut vouloir, par exemple, participer à un jeu vidéo sur un réseau social en conservant son anonymat –, il faut pouvoir le lever lorsque des propos antisémites, racistes ou sexistes sont tenus.
Tous ces sujets seront abordés dans le cadre du projet de loi à venir, et je suis certain que le Sénat, comme l’Assemblée nationale, apportera son éclairage à cet important travail.