Intervention de Jean Sol

Réunion du 18 février 2020 à 9h30
Questions orales — Mobilité dans le département des pyrénées-orientales

Photo de Jean SolJean Sol :

Madame la secrétaire d’État, ma question concerne l’isolement bien réel et extrêmement pénalisant dont souffrent les Pyrénées-Orientales, que je représente ici avec mon collègue François Calvet. En 2020, alors que votre gouvernement ne cesse de clamer l’égalité des territoires et sa volonté de désenclaver les régions les plus éloignées de la capitale, notre département est toujours l’éternel oublié de votre politique d’aménagement des territoires.

Les faits sont là : les Pyrénées-Orientales et leur ville-centre, Perpignan, sont encore à plus de cinq heures de Paris en train, par manque de lignes TGV continues. La compagnie Hop diminue ses vols, au nombre pourtant très restreint, alors que c’est déjà la ligne la plus chère en France pour les usagers. La réouverture de la RN 116 tarde et les travaux de sécurisation s’éternisent, alors qu’il y a urgence, depuis que la tempête Gloria – vous le savez, madame la secrétaire d’État, puisque vous êtes venue dans notre département – a mis dramatiquement en péril toute l’activité économique et touristique de la Cerdagne et du Capcir.

Ce sont 1 500 entreprises et 30 000 habitants qui se trouvent aujourd’hui isolés dans la montagne. Et que dire des inquiétudes persistantes quant au maintien de la ligne de fret Rungis-Perpignan et des trains de nuit utilisés par 23 % de professionnels, qui participent à la fluidification des échanges économiques entre la région parisienne et notre département ?

Croyez-vous sérieusement que, dans un département où nos communes, nos stations, nos entreprises et nos commerces vivent principalement des retombées économiques du tourisme, de l’agriculture et de la viticulture, et où le taux de chômage est l’un des plus forts de France, nous pourrons raisonnablement sortir de la crise avec du covoiturage ?

Devant ce manque de considération qui perdure et cette absence de réponse concrète, les habitants des Pyrénées-Orientales se demandent parfois s’ils sont traités comme de véritables citoyens français. Ce sentiment est d’autant plus prégnant que l’Espagne n’a jamais été aussi accessible par le développement de la ligne directe à grande vitesse Madrid-Barcelone-Figueras, alors que notre territoire demeure toujours aussi éloigné de Paris, notre capitale, par l’absence de TGV entre Montpellier et Perpignan.

Un malaise profond est en train de grandir et de s’enraciner. Seules des décisions fortes et rapides concernant des infrastructures aériennes, ferroviaires et routières, à commencer par la RN 116 dont la réouverture constitue une urgence, permettront d’endiguer ce sentiment légitime d’isolement, qui engendre toujours plus de récession économique et de précarité sociale.

Madame la secrétaire d’État, je vous le demande : quand les promesses de désenclavement de notre territoire seront-elles enfin tenues ?

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