Intervention de Laurent Nunez

Réunion du 18 février 2020 à 9h30
Questions orales — Manque d'effectifs de gendarmes en zone de sécurité prioritaire

Laurent Nunez  :

Madame la sénatrice, la présence de la gendarmerie, mobile ou départementale, dans la moyenne vallée de l’Arve, comme partout sur le territoire, d’ailleurs, permet de mieux lutter contre l’insécurité et de rassurer nos compatriotes. Vous l’avez fort justement rappelé.

Vous l’avez également rappelé, la France a connu depuis 2018 des troubles à l’ordre public et des violences d’une ampleur inédite, d’abord à Notre-Dame-des-Landes, puis durant de nombreux mois en marge du mouvement des « gilets jaunes ». Dans ce cadre, le Gouvernement avait le devoir de restaurer l’ordre républicain, de protéger les Français des violences commises par des extrémistes et les commerces de pillages. Enfin, nous devions mettre à l’abri de tout saccage nos institutions et monuments nationaux.

Tous les gendarmes mobiles sécurisant les zones de sécurité prioritaire (ZSP) ont été mobilisés, mais, nonobstant la priorité qui a été donnée à ces missions, l’engagement des forces de l’ordre est loin d’avoir faibli.

Le groupement de gendarmerie de la Haute-Savoie, sous l’autorité du préfet, a pris des mesures opérationnelles concrètes pour pallier ce départ des gendarmes mobiles de la ZSP. Ainsi, des services de surveillance spécifiques, réalisés par des réservistes opérationnels et des militaires de l’escadron d’Annecy, sont effectués très régulièrement au profit des brigades territoriales de Bonneville et de Scionzier.

Par ailleurs, dans le cadre de la police de sécurité du quotidien, la Haute-Savoie fait partie des 20 départements les mieux accompagnés. D’ici à la fin du quinquennat, la gendarmerie de la Haute-Savoie bénéficiera d’un renfort de 25 militaires supplémentaires, 6 militaires étant déjà arrivés au sein des différentes unités de la ZSP ces derniers mois.

Cet effort en matière d’effectifs et de recrutements nouveaux est substantiel, et je puis vous assurer qu’il va se poursuivre.

Nous constatons d’ailleurs des chiffres encourageants au sein de la ZSP de Bonneville-Cluses-Scionzier-Marnaz, avec notamment une diminution de 15 % des atteintes aux biens – 834 délits enregistrés –, et une baisse significative des cambriolages, de près de 34 %.

Ainsi le redéploiement de forces mobiles au sein de cette ZSP sera-t-il réétudié dès que le contexte national en matière de sécurité et d’ordre public le permettra.

Il en va de même pour le bassin genevois français, que vous avez cité, et qui fera, bien évidemment, l’objet d’une attention soutenue.

J’en profite pour vous signaler, madame la sénatrice, que l’action des forces de l’ordre ne peut se résumer à la présence physique d’effectifs à un endroit donné.

Vous êtes élue d’un département de passage, dans lequel, nous le savons, de nombreuses bandes itinérantes mènent de véritables raids, commettant des atteintes aux biens et des cambriolages. L’action de la gendarmerie nationale sur les axes de mobilité est importante, car elle permet de démanteler énormément de réseaux de cambrioleurs, d’élucider des faits et d’en empêcher d’autres. Je veux leur rendre hommage à cet égard. Surtout, je crois qu’il faut aussi intégrer dans nos raisonnements sur les effectifs cette action menée en « missionnel » par les forces de l’ordre sur l’ensemble des axes de circulation, qui ont un rôle majeur, effectivement, dans votre département.

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