Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du 18 février 2020 à 9h30
Questions orales — Loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et restauration scolaire

Jean-Michel Blanquer  :

Madame la sénatrice Préville, les dispositions de la loi Égalim, en particulier son article 24, relatif à l’introduction de 50 % de produits de qualité et durables, dont 20 % de produits issus de l’agriculture biologique, dans la restauration scolaire d’ici à 2022, ont pour objectif d’améliorer la qualité et la diversité des produits composant les repas servis aux élèves. Ces objectifs sont primordiaux dans un cadre scolaire : nous partageons évidemment l’esprit des propos que vous avez tenus à ce sujet.

Améliorer la qualité et la diversité des repas servis aux élèves est un enjeu en termes de promotion de la santé, mais aussi de réussite scolaire et de sensibilisation de nos élèves. L’alimentation d’un enfant doit lui apporter des aliments de bonne qualité pour répondre à ses besoins de croissance. Elle doit être équilibrée, variée et fractionnée en rations.

En outre, la restauration scolaire répond effectivement à une exigence pédagogique. Elle est un terrain d’expérimentation et de mise en pratique de l’éducation à l’alimentation, comme cela est prévu par le code de l’alimentation. Cette approche se voit renforcée, de la maternelle à la terminale, dans le cadre de la stratégie nationale de santé pour la période 2018-2022.

La mise en œuvre de cette éducation transversale s’adosse également aux orientations de la loi Égalim. C’est pour cette raison qu’un vade-mecum sur l’éducation à l’alimentation et au goût sera mis à disposition des équipes éducatives et pédagogiques dès la fin de ce mois, afin de renforcer l’articulation entre les objectifs d’apprentissages et les enjeux éducatifs. Dans le prolongement des enseignements et dans le cadre de projets interdisciplinaires, cette éducation transversale qui mobilise l’ensemble des programmes d’enseignement doit pouvoir entrer en résonance avec les pratiques de la restauration scolaire.

Par ailleurs, comme vous le rappelez, madame la sénatrice, la restauration scolaire des collèges est une compétence partagée entre le conseil départemental et l’établissement public local d’enseignement. L’articulation entre les compétences des personnels de la collectivité territoriale et ceux de l’établissement d’enseignement scolaire, dans le cadre des dispositions de la loi Égalim, procède d’une étroite collaboration entre tous, qui est déjà un fait dans beaucoup de départements et qu’on ne peut qu’encourager.

La formation intercatégorielle chef de cuisine- gestionnaire est un levier à privilégier. De même, la mise en place d’un projet pédagogique d’éducation à l’alimentation coordonnée par les comités d’éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC) favorise une réflexion systémique sur les repas servis au restaurant scolaire. Cette réflexion s’appuie sur les recommandations du groupement d’étude des marchés de restauration collective et de nutrition (GEM-RCN), ainsi que sur l’arrêté du 30 septembre 2011 relatif à la composition moyenne des repas scolaires, qui assure une appropriation de ces recommandations par tous les acteurs. Enfin, ces dispositions reposent sur une organisation locale conçue en fonction des ressources mobilisables et des besoins du territoire.

Je suis évidemment tout à fait prêt à adresser des recommandations nouvelles aux gestionnaires de manière à ce qu’ils soient attentifs aux politiques publiques des départements. Il y a là un enjeu éducatif fondamental, mais aussi un enjeu de société : il s’agit de favoriser l’établissement de bonnes relations entre nos élèves et le monde agricole qui les entoure.

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