Intervention de Laurent Duplomb

Réunion du 20 février 2020 à 14h30
Action du gouvernement en faveur de l'agriculture — Débat organisé à la demande du groupe les républicains

Photo de Laurent DuplombLaurent Duplomb :

Notre modèle est fort quand il est fort à l’export et quand il est défendu par son ministre. Le savoir-faire français rayonne, il se vend. Profitons-en ! N’oublions jamais que 25 % du revenu des agriculteurs dépend de la capacité exportatrice de la France. Notre modèle agricole différencié est fort, en France, quand il est respecté, quand on allie proximité, circuits courts, restauration hors foyer, qualité des AOP, du bio, mais aussi du conventionnel et du traditionnel.

Deuxièmement, il faut lutter contre la suprématie des quatre centrales d’achat. La loi Égalim, et on le constate chaque jour, n’a pas réglé cette question. Lâchez du leste aux filières pour qu’elles s’entendent – au lieu d’être 20 000 face à ces quatre centrales –, pour qu’elles puissent peser contre leur suprématie et rétablir l’équilibre dans les négociations commerciales.

Troisièmement, et c’est sans doute l’un des points les plus importants, il faut favoriser le progrès. Celui-ci a toujours été la réponse aux maux agricoles. Si nous ne voulons pas voir ce que le progrès peut nous apporter, nous sombrerons dans l’obscurantisme.

Les craintes des consommateurs peuvent trouver leur réponse dans la recherche et dans l’innovation. Axema, par exemple, propose, grâce à l’intelligence artificielle embarquée, de réduire de près de 90 % le volume de produits phytosanitaires pour certaines cultures. Il faut également aider la recherche sur les semences afin d’améliorer leur résistance face au changement climatique.

Quatrièmement, il convient de soutenir, par un principe de suramortissement, les investissements en faveur d’actions fortes comme la prise en compte du bien-être animal, des aléas climatiques, avec une vraie politique de stockage de l’eau et de protection contre la grêle, ou une moindre utilisation de produits phytosanitaires.

Cinquièmement, il faut dresser un véritable état des lieux des charges qui pèsent sur les exploitations agricoles, qu’elles soient administratives, normatives ou autres, les différences étant importantes avec les autres pays.

Sixièmement, il faut se battre pour une PAC forte. Dites-nous aujourd’hui que vous défendrez un budget de 390 milliards d’euros, niveau auquel il faut le maintenir ; dites-nous que vous allez vous battre en faveur de l’ICHN (indemnité compensatoire de handicaps naturels) ; dites-nous que vous allez vous battre pour soutenir réellement la politique agricole commune.

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