Intervention de Jean-Luc Fichet

Délégation sénatoriale à la prospective — Réunion du 6 février 2020 à 9h00
Tables rondes sur le thème : qu'y aura-t-il dans nos assiettes en 2050

Photo de Jean-Luc FichetJean-Luc Fichet, rapporteur :

La première partie de nos débats va être consacrée aux aliments nouveaux. Le rapport que nous sommes en train de rédiger sur l'alimentation en 2050 évoquera en effet la question des aliments nouveaux mais aussi la production locale, les circuits courts, la production bio et le type d'alimentation que nous souhaiterions à l'horizon 2040 ou 2050.

Une autre alimentation, sans être occultée, apparaît peu dans cet horizon du possible tel qu'on l'imagine. Il s'agit des aliments nouveaux tels que les viandes de culture, les algues, les insectes, les champignons ou encore les nouvelles protéines végétales. Des initiatives se multiplient et leurs articulations avec les habitudes et les goûts culinaires traditionnels n'apparaissent pas toujours de façon évidente.

Avec cette première table ronde, nous allons essayer de faire le point sur les perspectives qu'offrent à l'alimentation humaine toutes ces innovations en déterminant où nous en sommes dans la maturation des projets, afin d'identifier les pistes ayant une véritable chance de développement, à quelle échéance et pour quel coût.

Nous nous efforcerons également d'identifier l'apport spécifique de ces aliments à une alimentation de base plus classique. À quels besoins et quelles aspirations des consommateurs répondent-ils ? Nous nous interrogerons aussi sur leurs effets avérés ou attendus sur la santé, en tenant compte des bénéfices et des risques sanitaires.

Alors que la transition alimentaire fait de plus en plus figure de levier de la transition écologique vers un monde bas carbone plus respectueux de la biodiversité, nous ne pouvons pas non plus esquiver la question des coûts environnementaux de ces nouveaux aliments.

Enfin, parce que manger reste et restera une affaire de goût, de plaisir, de convivialité et de culture culinaire, nous aborderons la question de l'acceptabilité sociale des aliments nouveaux et de leur capacité à surmonter certaines barrières ou réticences, par exemple le dégoût que suscitent les insectes ou la méfiance pour les produits ultra transformés. Pour paraphraser un dialogue fameux d'un classique du cinéma français, les consommateurs seront-ils prêts à se risquer sur le bizarre avant d'avoir épuisé le tout-venant ? L'alimentation s'insère naturellement dans les activités de chacun, avec leur rythme propre (travail, congé, loisirs), et peut-être deux types d'alimentation pourraient-ils être envisagés, en distinguant une alimentation de semaine et une alimentation de weekend ou de congés.

Xavier Boidevezi, vous êtes notre premier intervenant. Pouvez-vous nous parler des démarches visant à inventer des produits alimentaires de rupture, remplaçant ceux actuellement en usage, et nous dire quels sont les axes et moteurs de l'innovation dans ce domaine ? Quelle est votre analyse du potentiel de développement de ces aliments et de la place qu'ils pourraient occuper demain dans notre alimentation ?

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