Intervention de Clément Delhomme

Délégation sénatoriale à la prospective — Réunion du 6 février 2020 à 9h00
Tables rondes sur le thème : qu'y aura-t-il dans nos assiettes en 2050

Clément Delhomme, agriculteur, société Champerché :

Mon collègue et moi sommes agriculteurs, ou plus exactement des « néoagriculteurs » : nous avons ouvert en 2017 notre première ferme de bioponie à Paris, quai Saint-Exupéry, non loin de la porte de Saint-Cloud. Nous sommes en phase de développement mais nous allons bientôt pouvoir produire des légumineuses et croyons beaucoup aux perspectives qu'offre cette filière.

Nous faisons face néanmoins à un vide juridique concernant l'agriculture hors sol, pointée du doigt au motif qu'elle ne serait pas bio ou qu'elle présenterait de moindres bénéfices pour la santé. Nous n'utilisons pourtant aucun pesticide et que des engrais bio, ainsi que des semences triées pour leurs vertus nutritives et environnementales. Notre méthode de culture permet d'économiser 80 % des apports en eau par rapport à une culture en plein champ, ce qui est loin d'être anecdotique. Nous croyons dans cette croissance verte et dans la possibilité de nourrir les villes, qui vont concentrer une part croissante de la population, en offrant un ensemble de produits très large.

Nous avons néanmoins besoin d'un réel soutien de notre effort d'innovation, afin d'améliorer notamment les cultures des légumineuses. Monsieur Daveau soulignait la nécessité de s'adapter aux spécificités de chaque région. Nous apportons ces produits directement en bas de chez vous, qu'ils soient originaires d'une autre région ou du bout du monde. Quelles sont les pistes politiques envisagées pour soutenir l'agriculture hors sol, qui, au-delà de notre entreprise, offre de réelles perspectives pour l'agriculture en France ?

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