Il existe de nombreux débats autour de ces technologies de sélection variétale. Étant économiste, je ne me prononcerai pas sur ce sujet. La recherche a en tout cas progressé. Le génome du pois vient d'être publié, à la suite de travaux pilotés par une équipe française de l'Inrae de Dijon.
En France, une production de soja, destinée notamment à l'alimentation humaine, s'est très bien structurée au fil de plusieurs décennies. Elle a tiré parti de cette structuration, l'aval ayant contractualisé avec des coopératives, lesquelles passent contrat avec les agriculteurs pour définir des volumes de production et convenir de cahiers des charges en termes de qualité des produits. Voyant que cette filière se structurait, des semenciers ont décidé d'investir et de développer des variétés de soja adaptées à ce débouché qu'offre l'alimentation humaine. Nous bénéficions aujourd'hui, par cette filière de niche que constituait au départ le soja pour l'alimentation humaine, de progrès des connaissances dans la façon de cultiver le soja, ce qui a bénéficié aux agriculteurs du sud-ouest de la France qui développent ces cultures à des fins d'alimentation animale, dont la demande est en forte progression. Nous voyons, à travers les courbes, que les surfaces de soja pourraient dépasser les surfaces en pois protéagineux, du fait de nouvelles démarches de qualité (animaux nourris localement, sans OGM, etc.). Le soja restant la légumineuse la plus riche en protéines, elle demeure la plus utilisée dans l'alimentation humaine. Elle est d'autant plus recherchée que la part des céréales est importante dans notre alimentation, ce qui appelle un complément par des légumineuses riches en protéines.