Intervention de Alain Marc

Réunion du 26 février 2020 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Négociation du futur budget européen

Photo de Alain MarcAlain Marc :

Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, vous comprendrez que, compte tenu des enjeux dans nos territoires ruraux, ma question soit quelque peu similaire à celle que vient de poser notre collègue.

Les discussions lors du sommet extraordinaire européen consacré à la négociation du cadre financier pluriannuel ont montré, une fois encore, la complexité de la tâche. L’Union européenne va vraisemblablement devoir gérer de front les négociations avec le Royaume-Uni et celles du budget européen pour la période 2021-2027.

La concomitance de ces situations entraîne des risques pour le financement des programmes. Je pense particulièrement au financement de la PAC, cette politique agricole commune que, comme vous, madame la secrétaire d’État, nous souhaitons forte, réformée, juste et, surtout, financée à la hauteur de nos ambitions, car elle est indissociable de nos territoires.

Les sénateurs de l’Aveyron que nous sommes, Jean-Claude Luche et moi-même, ne peuvent que vous transmettre les craintes de nos agriculteurs et de nos concitoyens, bien conscients des enjeux des prochains mois.

La baisse de 13 % du budget de la PAC, avec une répartition insatisfaisante entre les deux piliers dans la proposition que le président du Conseil européen avait mise sur la table le 14 février dernier, n’était pas acceptable pour nos territoires. Et je sais que vous partagez ce point de vue.

Les 12 milliards d’euros en moins par an dans le budget à la suite du départ des Britanniques, ainsi que l’entêtement des États dits « frugaux » à ne pas dépasser 1 % du revenu national brut nous semblent déboucher sur une impasse.

L’espoir, quant à lui, semble se diriger désormais vers une contre-proposition comme réponse à la crise.

La PAC ne peut définitivement pas être une mesure d’ajustement. Chateaubriand disait : « La vieille Europe, elle ne revivra jamais ; la jeune Europe offre-t-elle plus de chances ? » Cette phrase trouve un nouvel écho aujourd’hui.

Madame la secrétaire d’État, pouvez-vous nous détailler les options qui s’offrent à nous, afin de financer ambitieusement la nouvelle PAC, de permettre à l’Union européenne d’offrir, demain, toutes les chances possibles à nos agriculteurs et de défendre notre alimentation ? Car avoir une PAC forte, c’est avoir une Europe forte.

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