Intervention de Jean-Pierre Corbisez

Réunion du 26 février 2020 à 15h00
Prestation de compensation du handicap — Vote sur l'ensemble

Photo de Jean-Pierre CorbisezJean-Pierre Corbisez :

Bien sûr, à l’instar de mes collègues de la commission des affaires sociales, je me félicite que ce texte parvienne à son terme, dans un climat de consensus entre nos diverses sensibilités politiques comme entre nos deux assemblées.

Néanmoins, beaucoup trop encore reste à faire, quinze ans après une loi dite « fondatrice », qui devait inscrire dans le marbre la compensation de chaque handicap, apporter une réponse à chacune de ses problématiques et créer une société véritablement accessible et inclusive.

À titre d’illustration, je citerai deux dispositions de ce texte.

Premièrement, on ne peut qu’approuver la suppression de la limite d’âge de 75 ans pour formuler une demande de prestation de compensation : mais la vraie question reste la barrière des 60 ans. Comment peut-on encore admettre dans notre pays qu’au-delà de cet âge la survenance d’un handicap soit considérée nécessairement comme une conséquence du vieillissement ?

Madame la secrétaire d’État, je forme donc devant vous le vœu que le chantier annoncé, et je l’espère bientôt ouvert, du projet de loi relatif au grand âge offre l’occasion de remettre en débat la réflexion sur une prestation unique et universelle, destinée à compenser toutes les formes de perte d’autonomie, qu’elles soient dues au vieillissement ou au handicap.

Ce choix mettrait fin à un débat éternel et houleux – à savoir l’existence d’un système plus favorable que l’autre. Il simplifierait la tâche des conseils départementaux en leur confiant l’instruction d’un dispositif unique et mettrait fin à certaines incohérences, comme l’exclusion de l’aide ménagère du champ des dépenses couvertes par la PCH.

Je salue les annonces faites, à ce sujet, par le Président de la République lors de la Conférence nationale du handicap ; mais je reste convaincu que la solution réside dans ce droit universel.

Deuxièmement, je reviendrai sur les dispositions de l’article 2, visant à limiter le reste à charge pour les bénéficiaires de la PCH. Elles sont les bienvenues, mais, comme certains de mes collègues, je me dois d’alerter quant aux capacités financières dont devront disposer les départements pour garantir l’efficacité de ces fonds.

Les coupes récentes ne sont pas de nature à nous rassurer ; et le durcissement des positions des commissions des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) inquiète les associations de personnes handicapées.

Une nouvelle fois, comment admettre que, dans notre pays, le manque de moyens empêche l’accès à une pleine autonomie des personnes souffrant d’un handicap ?

J’ai entendu les annonces et les engagements du Président de la République, ainsi que les vôtres, madame la secrétaire d’État : davantage d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) dans nos écoles, une prise en charge de l’accompagnement des enfants souffrant de troubles autistiques ou dys, un meilleur remboursement des coûts des dispositifs médicaux, un programme national pour l’innovation technologique.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion