Intervention de Olivier Cadic

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 8 janvier 2020 à 9h45
Audition de s.e. M. Stéphane Visconti ambassadeur coprésident français du groupe de minsk sur le haut-karabagh

Photo de Olivier CadicOlivier Cadic :

J'étais en Arménie il y a deux ans au moment de la révolution. Je me trouvais dans le bureau du président Sarkissian avec notre ambassadeur, Jonathan Lacôte, et le ministre des affaires étrangères Nalbandian. Il était étonnant de voir qu'au moment où l'Arménie basculait, le ministre avait pour seule préoccupation de savoir qui allait chanter pour la France lors du sommet de la francophonie. L'histoire se passe parfois sous les yeux de ceux qui l'ont créée mais qui ne la comprennent pas !

Au moment de ce déplacement, je me suis également rendu à Goris, ville proche du Haut-Karabagh, pour découvrir le Centre français cardiovasculaire, qui existe grâce au soutien de notre collègue Jean-Noël Guérini. Ce centre a déjà sauvé 1 500 vies.

Quand on passe le long de la frontière, la tension est palpable. Cette pression présente un coût humain pour l'Arménie : les jeunes doivent effectuer deux ans de service militaire dans le Haut-Karabagh pour protéger les territoires, et cela pèse sur le développement.

Si on veut se projeter dans le futur, il faut parfois regarder le passé. Or le conflit est gelé depuis 1995 et l'Arménie abrite toujours 3 millions d'habitants, alors que l'Azerbaïdjan, qui était auparavant à 7 millions d'habitants en compte à présent plus de dix millions.

La croissance de l'Arménie demeure plate contrairement à celle de l'Azerbaïdjan, qui s'arme par ailleurs. Pour qui le temps joue-t-il donc ?

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