Intervention de Jacqueline Cottier

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 18 février 2020 : 1ère réunion
Table ronde sur les retraites des agricultrices

Jacqueline Cottier, membre du Conseil économique, social et environnemental de 2015 à 2020 :

agricultrice dans le Maine-et-Loire, présidente de la Commission nationale des agricultrices de la FNSEA, membre du Conseil économique, social et environnemental de 2015 à 2020. - Le nombre d'agricultrices concernées par le statut de conjoint collaborateur a diminué de moitié en dix ans. Les agricultrices relèvent donc aujourd'hui d'un statut plus protecteur. Nous plaidons également pour que ce statut soit limité dans le temps - en début de carrière surtout - à cinq ans. Sinon, la carrière en sera pénalisée, mais également la retraite, qui est un héritage du parcours professionnel. Ce statut, transitoire, permettra aux intéressées de s'assurer que leur projet professionnel prend forme et est viable. Nous attendons beaucoup de la loi Pacte. Les agricultrices travaillent pour le développement de leur exploitation, mais elles n'ont pas de statut social. Qu'on leur attribue le statut soit de salariée, soit d'exploitante agricole ! Ce serait plutôt positif, malgré les obligations qui en résultent. Les aléas de la vie, comme un veuvage ou une séparation, ont des conséquences dramatiques pour les agricultrices. Cela leur assurerait une forme de protection.

Le congé maternité est une avancée pour les agricultrices, avec un reste à charge nul. Auparavant, cet aspect financier était un frein pour certaines. La MSA, qui réalise un bon travail de communication, a analysé les refus qui ont dû être opposés à certaines demandes. Des agricultrices se sont vu refuser une indemnisation, car elles n'avaient pas de statut et ne pouvaient donc entrer dans le dispositif ; c'est la règle, mais c'est désolant que ces femmes travaillent sans statut.

La bonification pour enfant devrait selon nous être forfaitaire, même si l'attribuer dès le premier enfant est une avancée.

Les pensions de réversion suscitent de nombreuses attentes : certaines veuves sont dans une situation délicate. La réforme pourrait améliorer leur sort, avec un taux de 70 % au lieu de 50 % actuellement. Mais il va falloir du temps avant que les intéressées puissent en bénéficier.

Avant toute chose, l'agricultrice doit avoir un statut pour bien démarrer dans sa vie professionnelle, même si elles sont encore une certaine proportion à entrer plus tard que les hommes dans cette profession. Mais aujourd'hui, les agricultrices ont en général choisi ce métier en connaissance de cause, et l'installation de ces jeunes femmes est en bonne voie. Je suis rassurée lorsque je vois les chiffres. Ces agricultrices doivent percevoir des revenus dignes de ce nom, dans la durée.

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